La protection de l'enfance en Tunisie est l'une des préoccupations majeures de l'Etat qui ne cesse de prendre de temps en temps des mesures susceptibles de promouvoir le statut de cette tranche d'âge très délicate et de réaffirmer la place de l'enfant dans la famille, à l'école et dans la société et ce, conformément à la Convention Internationale des Droits de l'Enfant. Il va sans dire que les premiers concernés dans cette tâche, sont les parents à qui revient le rôle primordial en matière de protection et d'éducation et qui doivent être constamment prêts à assumer leurs responsabilités parentales vis-à-vis de leur progéniture, tâche devenue sans doute plus difficile pour certains dans une société moderne où la tentation est omniprésente et les risques de dérapage sont très courants. Tout manque aux devoirs, ou toute défaillance dans l'exercice de ces responsabilités, aura certainement de graves répercussions sur le développement de la personnalité de l'enfant et même sur sa scolarité. En effet, les troubles de comportement et les actes d'incivilité remarqués chez certains écoliers ou collégiens sont dus, en grande partie, à cette défaillance éducative au sein de la famille. De nos jours, bon nombre de parents livrent leurs enfants parfois dès les premiers mois après la naissance à des établissements d'accueil (crèche, garderie, jardin d'enfants...) qui sont censés suppléer les parents dans la tâche de protection et d'éducation de ces êtres fragiles et ce, moyennant une somme d'argent souvent exorbitante mais qui ne reflète pas souvent les services rendus ni les conditions fournies par certains établissements où l'hygiène laisse à désirer et la commodité des lieux fait parfois défaut. L'instauration dès le 1er janvier 2008 d'un système de certification de la qualification dans les crèches est une grande décision prise récemment par les autorités compétentes afin d'améliorer l'état des lieux et les prestations de services dans de tels établissements en vue de rassurer les parents quant aux conditions dans lesquelles vivent leurs jeunes enfants en leur absence. On s'attend encore à d'autres mesures similaires qui toucheront des centaines de garderies pour enfants à travers le pays qui ne répondent pas strictement aux normes exigées. De même, il faut multiplier les contrôles dans ces boîtes privées où certaines carences sont remarquées au niveau de la formation pédagogique et psychologique chez le personnel chargé de la garde et de l'apprentissage de ces jeunes enfants. La Convention Internationale des Droits de L'Enfant créée par l'UNICEF le 20 novembre 1989 concerne tous les enfants du monde, y compris les nôtres. Ils ont des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels. Notre rôle étant de favoriser ces droits et de veiller à les respecter que ce soit dans la famille, à l'école ou dans la société. Les établissements primaires ou préparatoires sont appelés à observer ces droits et à les faire valoir dans le vécu des enfants : un enfant, où qu'il soit, doit se sentir en sécurité, ne doit pas être maltraité ni sous-estimé ou négligé. Malheureusement, la plupart de nos enfants ignorent leurs droits et continuent à subir certaines injustices de la part de certains adultes mal informés. Pourquoi ne pas consacrer cette date (20 novembre) pour parler une fois par an d'une manière simple et vulgarisée de la portée de cette fameuse convention à nos enfants qu'ils soient en primaire où même en préparatoire : un enfant qui ignore ses droits ne connaît pas ses devoirs non plus ! En ce qui concerne les enfants âgés entre 7 et 15 ans, ils sont menacés par un phénomène très dangereux : l'Internet. Il y a sûrement des parents instruits qui prennent en charge le temps libre de leurs enfants, mais bon nombre de parents trouvent peut-être plus facile de les coller devant un ordinateur du matin au soir que de « perdre » leur temps à jouer avec eux ! L'Internet est un domaine qui peut échapper souvent au contrôle parental. En effet, les enfants qui sont de meilleurs internautes que les adultes et qui passent un bon temps à naviguer, peuvent être victimes de certains sites ou blogs malhonnêtes qui peuvent choquer leur sensibilité, étant donné leur âge très vulnérable. En se lançant dans des conversations virtuelles, ces jeunes internautes peuvent être l'objet d'injures, d'insultes ou de propos diffamatoires ou d'une rumeur quelconque concernant leur propre personne, leurs parents, leurs concitoyens ou leur pays. Faute de maturité et d'expérience et sans surveillance, ils peuvent être confrontés sur la toile à des contenus malveillants ou illégaux de nature à influer sur leur comportement et les troubler psychologiquement. Et le pire est que ces adolescents cachent souvent à leurs parents les expériences malencontreuses qui pourraient leur arriver lors d'un chat de peur de ne plus être autorisés à chater. Que doivent faire les parents dans ce cas, eux qui passent leur temps au travail ? Largement mis en garde contre ce qui pourrait altérer l'épanouissement de leurs enfants, beaucoup de parents hésitent sur la manière de se conduire avec leurs enfants férus d'Internet au point que certains se sentent coupables d'avoir autorisé leurs enfants à utiliser l'ordinateur ! Il y a sûrement des parents connaisseurs en la matière qui peuvent contrôler la navigation de leurs enfants au moyen de logiciels de filtrage ; mais certains de ces trucs de sécurité ne sont plus efficaces devant les astuces de nos jeunes internautes qui trouvent toujours un moyen pour contourner tous les obstacles ! Même si on arrive à contrôler son enfant à la maison, il peut aller chater chez un copain ou un camarade de classe ou mieux encore dans les Publinets et les Cybercafés qui pullulent dans notre pays. Devant cette situation nuisible, si on veut vraiment sauver son enfant du danger, ni les fessées ni les réprimandes ne peuvent mener à un résultat positif. Un seul moyen est possible : le dialogue. Soucieux de la protection de son enfant contre toute dépravation de mœurs provenant de certains sites suspects ou nuisibles, on doit lui parler, lui dire que beaucoup de sites ou de blogs ne sont pas honnêtes et lui montrer des exemples réels et pertinents. Il faut qu'il sache que sur Internet, il y a des sites destinés strictement aux adultes et d'autres à un public plus large. Il faut le diriger vers des sites plus sérieux, plus constructifs tenus par des professionnels et des spécialistes compétents qui encouragent les relations entre les jeunes de la planète et incitent à la tolérance et à l'ouverture sur l'autre ; là, il pourrait s'exprimer aisément sans aucun abus de la liberté d'expression et sans enfreindre les principes de la communication.