Ils grignotent, ils mangent trop ou trop peu. Ils s'alimentent de façon anarchique hors du domicile. Déjeuners avec des amis, repas ou dîners entre camarades. Quand on est loin de son foyer, difficile de résister aux tentations qu'offrent les petits pubs ou restos. Cette façon de manger en dehors des repas plus connue sous le nom de snacking envahit notre société. Nos jeunes se tournent de plus en plus vers cette restauration rapide. Ils ne veulent plus manger chez eux. Ils se contentent souvent d'un hamburger, de chips ou un Pannini délaissant le repas préparé à la maison. Ce snacking représente environ 10% des dépenses alimentaires et apporte plus de graisse que de nutriments pour nos jeunes. Le snacking monte en puissance. Il suffit de passer du côté des pizzerias, gargotes et petits restos pour voir l'importance de ce phénomène. Des jeunes pressés cherchent des formules alimentaires rapides. Certains ne pouvant pas rentrer chez eux sont obligés de manger un sandwich en moins de 15 minutes. Ces snackeurs privilégient une consommation nomade à une consommation à table trop longue. Ils cherchent souvent des snacks salés, des sandwichs, des snacks sucrés, des salades, des jus, des glaces....Ce phénomène touche aussi les stations services, les grandes surfaces, les centres d'animation, les gares, les stades. Les snackeurs sont devenus nombreux. Des milliers de lycéens, étudiants et même des fonctionnaires qui se rabattent sur ces repas légers. C'est le cas de Jamel, étudiant en médecine « Je suis obligé de prendre un sandwich chaque jour car j'habite loin de la faculté. Je n'ai pas de temps pour rentrer. Je sais que le snacking a longtemps eu mauvaise presse côté calories et qualité des produits ». Néjib, lycéen en classes terminales est toujours tenté par ces snacks salés. « Je prépare mon bac. Il m'arrive lors des devoirs et des examens de se ruer ces petits restos pour manger un panini ou un Hamburger. C'est vite préparé et ça me fait gagner du temps surtout si je suis en pleine révision ». De son côté, Samiha, jeune cadre dans une banque est souvent attirée par cette restauration rapide. Elle précise qu'elle est habituée à ce genre d'alimentation. « Je ne peux pas rentrer chez moi et je suis obligée de casser la croûte dans un petit resto du coin », d'après elle.
Côté parents Héla mère de deux enfants est très furieuse. « Mes deux enfants dit-elle ne veulent plus manger ce que je prépare. Leur souci quotidien est de manger un pizza ou un sandwich. Est suffisant comme alimentation ? Je pense qu'ils ont besoin de calories pour leur croissance et ces snacks ne font que grossir. Je ne comprends pas pourquoi ils ne mangent pas des repas frais maison. Cela me dérange et ça me coûte de l'argent. Faut-il leur laisser sur leur faim. Je suis dans l'impasse et je n'arrive pas à m'en sortir », désole-t-elle. Des milliers comme cette mère vivent cette même situation. C'est que nos jeunes sont attirés par le grignotage de ces pâtes et ce n'est pas par hasard qu'ils deviennent obèses. Un enfant sur dix est obèse et le bilan ne cesse de s'alourdir. Ces snacks sont des aberrations nutritionnelles. Elles constituent l'essentiel des repas de ces « snackeurs » au détriment des légumes et des fruits. Cette dépendance alimentaire est grave pour la santé. Le rôle des parents est de sensibiliser leurs enfants aux méfaits de ce grignotage car en les autorisant à manger ces repas légers toute la journée, ils prendront l'habitude de s'alimenter de façon anarchique. Aussi faut-il les pousser à partager le repas familial deux à trois fois par semaine. L'important est de ne pas baisser les bras car vos enfants risquent de prendre du poids. Bien manger, ça s'apprend alors du snacking intelligent oui mais pas destructeur !