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L'histoire d' un Défenseur-Buteur
Portrait : Saber ben Frej
Publié dans Le Temps le 14 - 01 - 2008

Après une décennie de disette, l'Etoile du Sahel a tout raflé en à peine deux petites années. Le réveil du dragon s'est fait dans un bruit fracassant balayant tout et tous sur son passage.
Une Etoile désormais scintillante, haut dans le firmament, grâce notamment à des garçons qui en voulaient et qui n'ont pas rechigné à l'effort et cru jusqu'au bout en leur chance pour transformer le rêve en réalité.
Parmi eux, Saber Ben Frej, le cœur battant de cette équipe, le dynamo, l'homme volant du couloir droit, félin et rapide dans ses montées, précis dans ses centrages, généreux dans l'effort, gagneur dans l'âme et butteur à son heure. Toutes ces qualités ont fait de lui une pièce maîtresse dans le dispositif tactique de ses entraîneurs, un catalyseur aux yeux de ses coéquipiers, un « cadre » comme se plait à le qualifier son président Moez Driss, un exemple à suivre pour ses responsables et le chouchou adoré du public étoilé. Les supporters n'en rate pas une pour scander son nom et on entend systématiquement « ya Saber, ya Saber... », Raisonner dans les stades à l'entrée de ce joueur ou après ses réalisations.
Il nous a livré avec une poignante sincérité, dans ce portrait, son parcours footballistique, ses débuts boiteux, ses doutes, ses déceptions et enfin son regain d'espoir et les moments de gloire qui ont transfiguré sa vie.

Des débuts semés d'embûches
Une fée s'est peut-être penchée sur le berceau de Saber Ben Frej prédestinant la vie du petit garçon né d'une famille modeste d'un patelin du gouvernorat de Mahdia (Karkar) à un fabuleux destin. La chance de sa vie est aussi cette naissance à seulement 35 Km d'un des pôles les plus important du football tunisien ; l'ESS.
Il se passionna, dés son plus bas âge pour ce club devenant à tout jamais un fervent admirateur et un fidèle supporter. « C'est un étoiliste pur et dur ! », dira de lui Bertrand Marchand. Et au joueur de confirmer : « tout jeune, je m'arrangeais pour suivre l'équipe fanion de l'ESS jusqu'à Tunis afin de regarder les matches. J'ai pu vivre à plusieurs reprises l'amère expérience de rentrer bredouille et déçu après une défaite. Ceci a renforcé ma sympathie pour le public et le désir ardent de toujours les satisfaire par des victoires ».
Pourtant, les victoires, il en aura décroché très peu à son baptême de feu avec ses favoris, du moins celles qui comptent et mènent aux titres. Ses débuts furent loin d'être éclatantes et tonitruantes à l'image de ceux d'un Chermiti. Au contraire, il vécut le calvaire toucha le fin fond pour sortir de l'ombre et gagner ses galons d'or dans cette équipe étoilée ce qui le rend encore plus émouvant. « A 16 ans et après quatre années entre Karkar et Boumerdess, je ralliais le camp étoilé et fut pris en charge par les formateurs du club à l'instar de Chedly Mlik, Jalel Gharbi ou encore Mohamed Mougou. Raconte t'il. Ce n'est qu'en 1999 que je pus intégrer la grande équipe de l'ESS. Je côtoyais, alors les Boukadida, Salhi, Jelassi, Kridène et Mhedhbi. En somme une panoplie de joueurs confirmés et qui bataillaient pour avoir des titres. Je n'ai pas pu m'imposer et préferé aller sous d'autres cieux d'où ma petite expérience à El Kalaâ Essghira et de là vers la Marsa. Là aussi je n'ai pas eu beaucoup de chances. Entre mes blessures et mes différents avec Habib Mejri, ma saison n'a pas été reluisante ».
Le retour à l'ESS en 2002 fut tout aussi difficile.
Toujours cette malédiction qui poursuit les Etoilés, flirtant avec les titres sans parvenir à les étreindre. « A cette époque l'ESS passait par une période noire. Le stress était à son comble. Je ne pouvais pas réellement jouer mon jeu et laisser exploser mon tempérament offensif. Les risques étaient interdits. Je crois que la pénurie de résultats entrave la carrière d'un joueur ».
Mais les privations ravivent l'appétit, galvanisent les volontés et raniment les motivations.
Quand un joueur est transcendé, les miracles deviennent accessibles et les plus grands obstacles surmontables.

Le chemin de la gloire
Le retournement de situation se produisit à temps pour Ben Frej et le véritable déclic fut orchestré par Faouzi Benzarti qui donna sa chance à tous les joueurs et les laissa s'exprimer : « Meoz Driss et Faouzi Benzarti ont beaucoup fait pour moi. Ils ont été à l'origine de mon regain de confiance. J'étais à bout. Nous avions perdu trop de titres et de bien amère manière ; la super coupe contre Enimba en 2003, la finale de la Champion's League contre ce même adversaire l'année d'après, encore une finale face à Al Ahly en 2005 et deux championnats en Tunisie. Il y a de quoi devenir fou !
Faouzi Benzarti m'a beaucoup aidé à surmonter ces déceptions et à tourner la page des échecs pour sortir du gouffre et retrouver un mental d'acier » affirme le joueur.
Et c'est là que commença la véritable aventure, la montée inexorable vers le chemin de la reconnaissance, de la réussite et de la gloire.
Coupe de la CAF, championnat de Tunisie, longtemps convoité, un démarrage retentissant de la saison 2007-2008 avec six buts marqués et une belle consécration en finale de la Champion's League contre le bourreau et le tombeur des clubs tunisiens ; Al Ahly et l'un des acteurs de l'épopée japonaise. « Saber a une excellente sensibilité offensive. C'est un attaquant supplémentaire pour l'équipe. Ceci ne l'empêche pas de faire toujours l'effort pour revenir. C'est actuellement le meilleur arrière droit du pays, compétiteur à souhait et guerrier ».
Témoignage poignant de celui qui a été élu par ses pairs tunisiens comme le meilleur entraîneur de la saison 2007 et par les techniciens français, meilleur coach évoluant à l'étranger ; Bertrand Marchand.
Ces consécrations lui ont valu une convocation en équipe nationale tant convoitée. Il la commente ainsi : « une carrière de club n'est jamais suffisante si elle n'est pas étoffée par la sélection. Je pense que nous avons une bonne équipe et un groupe qui vit bien ensemble. Nous pouvons réaliser une bonne performance ».
D'ailleurs, Nabil Maâloul ne tarit pas d'éloges à son égard : « Saber est le prototype de l'arrière latéral moderne. Défensivement, il fait bien son boulot et il a un apport offensif sûr et non négligeable. Il marque aussi des buts ce qui plaide en sa faveur. Nous avons trouvé en lui le substitut idéal à Hatem Trabelsi ce qui n'est pas donné à tout le monde. Il apporte aussi à l'équipe sa rage de vaincre, son intelligence de jeu, son cran, son abnégation et son savoir faire ».
Voilà le joueur mis devant ses responsabilités !

« Le symbole de la fidélité et du militantisme »
C'est ainsi que Saber fut qualifié par le site de l'ESS et Moez Driss trouve que cette description lui sied comme un gant. Il va même plus loin : « Saber est un gentleman vénéré par les supporters étoilés qui retrouvent en lui les valeurs qu'ils aiment voir chez leur joueur. Il est prêt à relever tous les défis et a horreur de perdre ».
Cette rage de vaincre le fait, d'ailleurs déraper quelquefois. Ses réactions et ses manifestations de joie après ces buts marqués ont frôlé, à l'occasion l'indécence. Il en est, d'ailleurs conscients et n'a pas honte de s'en excuser. « Sur le moment, je suis dans un état second et je réagis instinctivement. Mais croyez moi, j'ai eu à me repentir de certains gestes déplacés. Je pense, notamment à celui contre l'EST. J'espère bien que le public espérantiste a fini par me pardonner à défaut d'oublier ». Clame-t-il d'une voix vibrante de sincérité.
Franchise, spontanéité et fidélité aux proches qu'on retrouve chez l'homme quand il parle de sa vie privée : « je suis encore célibataire parce que ma priorité est allé vers ma famille. Quand j'ai commencé à gagner de l'argent j'ai tenu à améliorer les conditions de vie des miens. Du coup il n'y avait pas de place pour un autre engagement affectif ».
Maâloul et Marchand confirment ce côté affectueux de l'homme. Le premier affirme : « Saber est chaleureux, respectueux et s'intègre très facilement. Il est calme et bon contrairement à l'image de boule de nerf qu'il donne sur le terrain ». Le second renchérit : « l'homme est attachant et direct. Il est paisible et serein. Il adore dormir et est le dernier à se réveiller durant les regroupements ».
La découverte tardive du talent de ce joueur lui vaut, aujourd'hui tous les égards et des propositions alléchantes de clubs prestigieux. Mais il a choisi de tenter sa chance dans le championnat français. Dimanche, il a eu l'autorisation de s'envoler pour la France pour subir une visite médicale et signer avec le Mans, club classé 7ème en ligue 1. Ce départ laissera, sans aucun doute un grand vide à l'ESS et ce n'est pas Moez Driss qui nous contredira. Il dit à ce propos d'un ton très ému: « J'ai envie de le retenir mais je ne peux pas le faire. Il représente l'âme de l'équipe et sera, à tout point de vue difficile à remplacer ».
« Le remplacer, oui mais par un joueur qui n'aura pas forcément ses qualités », ajoute Marchand.
Quant à l'intéressé, son dévouement pour l'ESS n'est pas à mettre en doute, mais son envie d'atteindre un nouveau pallier non plus : « l'ESS a été jusqu'à présent toute ma vie. Elle m'a tout donné et j'ai essayé de lui rendre un tant soit peu son dû. Mais il est temps pour moi de partir pour compléter mon expérience et améliorer ma situation ».
Nous ne pouvons que souhaiter bonne chance à ce joueur méritant qui a su aller de l'avant malgré les vicissitudes d'un parcours pas toujours reluisant et relancer magnifiquement sa carrière à 27 ans.
Ce qui est extraordinaire c'est que, peut-être, pour lui, le meilleur reste encore à venir !

Un contrat de deux ans et demi
• Prime de signature de 350 mille euros ; salaire mensuel d'un peu plus de 20 mille
Sabeur Ben Frej a signé hier soir, un contrat de deux ans et demi avec Le Mans. Une prime de signature de 350 mille euros (près de 623 mille dinars) et un salaire mensuel d'un peu plus de 20 mille euros.
Ben Frej fait donc une bonne percée sur le marché international et l'Etoile, pour sa part, récolte un bon pactole.


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