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Quand les contrôles de grossesse font défaut...
Santé : Mortalité maternelle
Publié dans Le Temps le 16 - 01 - 2008

Grand écart entre les régions au niveau du contrôle de la grossesse. 48,3 % des femmes issues de ces zones rurales ont visité moins de quatre fois les centres de soin.
La réduction du pourcentage de la mortalité maternelle en Tunisie est l'un des chantiers du ministère de la Santé publique. Pour ce faire, le ministère a instauré une stratégie qui se base sur quatre axes dont l'accès aux soins de périnatalité et l'amélioration de leur qualité.
D'ailleurs, une circulaire a été affichée en 2006 qui appelle à l'amélioration de la qualité de suivi prénatal et notamment l'introduction d'une consultation de dépistage de l'anémie et du diabète chez la femme enceinte. Ces consultations ainsi que d'autres sont indispensables lors de la grossesse. Il s'agit en fait de l'un des moyens pour réduire le taux de la mortalité des mères. Mais, les résultats de l'Enquête Nationale aux Indicateurs Multiples, réalisée par l'ONFP avec le soutien de l'UNICEF et le Projet Pan Arabe sur la Santé de la Famille (PAPFAM) ont démontré que 4 % des femmes tunisiennes n'ont pas consulté même pour une fois, un spécialiste tout au long des neuf mois de grossesse. Comme de coutume, les femmes issues des zones rurales sont les plus délaissées car, 8 % d'entre elles n'ont jamais contrôlé leur grossesse. Le pourcentage dans les zones urbaines s'élève à 2 %, un chiffre qui reste encore assez élevé. Comment explique-t-on cette hausse dans les régions où il existe des centres de soins et des établissements hospitaliers ? Si nous enregistrons des lacunes dans les consultations prénatales, il n'en est pas de moins pour celles postnatales. La femme tunisienne n'a pas encore l'habitude de se rendre chez un spécialiste après qu'elle donne la vie à un enfant. Tous ces facteurs ainsi que d'autres sont responsables de la mortalité maternelle. Mais elle sont encore négligés de la part du ministère de tutelle car le système de surveillance des causes de la mort des mères lors de l'accouchement est encore déficitaire.
La réduction du taux de mortalité maternelle est tributaire entre autres, du contrôle de la grossesse. Cependant, nous enregistrons beaucoup de lacunes à ce niveau. Plusieurs femmes enceintes ne trouvent pas les moyens pour surveiller leur grossesse ou ne l'effectuent même pas alors qu'elles doivent se rendre auprès des services spécialisés quatre fois au minimum. L'enquête conduite par l'ONFP, l'UNICEF et le PAPAFAM sur les indicateurs en la matière a dévoilé que le problème se pose le plus souvent dans les zones rurales. Car, 48,3 % des femmes issues de ces régions ont visité moins de quatre fois les centres de soins. Ce chiffre n'est pas aussi alarmant auprès des femmes qui vivent dans les zones urbaines. En effet, le taux est presque divisé par deux puisqu'il est de l'ordre de 27 %.
La disparité entre les régions est omniprésente à ce niveau. C'est à Kairouan qu'on soulève le plus ce problème vient par la suite Kasserine avec respectivement 56,8 % et 50,9 %. Le district du Nord-Ouest enregistre le plus de lacunes, suivi par la région du Sud-Est.

Comment se justifient ces défaillances ?
Cela s'explique sûrement par le manque de moyens à tous les niveaux. Plusieurs femmes ont de la peine à se rendre dans les centres spécialisés de manière périodique à cause des difficultés matérielles, ou parce qu'elles n'ont pas de couverture sociale. Elles sont de plus, démotivées à se rendre dans les centres de soins qui se situent à des kilomètres de chez elles parce que les moyens de transport sont indisponibles. Par ailleurs, il y a celles qui travaillent pour arriver à joindre les deux bouts, elles ne se permettent pas ainsi de sacrifier une journée de labeur pour contrôler sa grossesse.

Naissance hors surveillance médicale
Toujours dans le même contexte, l'enquête a démontré que 5,4 % des femmes tunisiennes ont donné naissance à leurs enfants hors surveillance médicale. Les chiffres sont plus élevés chez les femmes rurales car 11 % d'entre elles n'ont bénéficié d'aucune prise en charge médicale lors de l'accouchement. Toutefois, là où le bât blesse, ce sont les régions de Kasserine (40 %) et Sidi Bouzid (30 %) ainsi que les zones du Sud-Ouest (23 %).
Cela explique le taux de mortalité qui reste toujours très haut en comparaison par rapport à d'autres pays et même au niveau national. Les mesures prises à cet égard demeurent inefficaces et ne fonctionnent pas convenablement faute de conscience des différents partenaires.
En apportant des précisions quant au dossier instruit par notre collègue Samia Harrar le lundi 7 janvier dernier intitulé « mortalité maternelle, Maldonne ? Et, à quel niveau ? », le ministère de la Santé publique a signalé qu' « un des éléments de la stratégie, a été la mise en place d'un système de surveillance de la mortalité maternelle qui notifie cas par cas et explore les causes des décès en s'aidant de tous les moyens d'expertise nationale ». Cependant, il existe des lacunes à plusieurs niveaux notamment des « rapports confidentiels ». Ces points ont été largement soulevés lors d'une journée organisée sur la question à la fin de l'année dernière. En parlant de la stratégie le spécialiste a soulevé les défaillances enregistrées à cet égard. Notamment, la moitié des rapports ne comportent aucune discussion (chiffre de mortalité maternelle et indicateurs », d'après la source. Et d'ajouter, « le Comité national s'est réunit une fois en 1999 et 2000, aucune fois en 2001, cinq fois en 2002 et quatre 4 fois seulement en 2003 ». Peut-on ainsi affirmer que ce système fonctionne convenablement et identifie cas par cas les causes des décès ?
Pis, le délai de déclaration des décès des mères se prolonge à 25 jours pour ce qui est de celui de l'enquête, il est de l'ordre de 72 jours. Le spécialiste a par ailleurs, précisé que les recommandations ne sont pas précises et/ou ne sont pas pertinentes à 66 à 73%. Il a aussi parlé de l'absence de protocole standard d'investigation du dossier.
Ces données prononcées confirment les défaillances du système de surveillance des causes de la mortalité des mères. A quand les solutions radicales ?
Sana FARHAT

Les visites postnatales
La majorité des femmes tunisiennes n'ont pas l'habitude de visiter des gynécologues après qu'elles accouchent. L'enquête effectuée a révélé que cette culture n'a pas encore été introduite dans le comportement des femmes. En effet, la moitié des mères ne se sont jamais rendues chez un spécialiste. La hausse des tarifs de consultations est l'une des principales causes de cette attitude. 74 % des femmes justifient cette négligence par le fait qu'elles n'ont pas enregistré de problèmes.

Pavé
Le délai de déclaration des décès des mères se prolonge à 25 jours pour ce qui est de celui de l'enquête il est de l'ordre de 72 jours


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