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« Limiter la vitesse à 90 km/h et promouvoir les transports en commun »
Economie d'énergie - M.Mohamed Tahar Chaïeb ( Polytechnicien) :
Publié dans Le Temps le 31 - 01 - 2008

Au carrefour de la science et la technologie, l'énergie détermine les rapports entre nations. L'accès au nucléaire semble avoir aiguisé les appétits de domination, pour le contrôle des énergies du futur. Où se place donc la Tunisie dans cette course effrénée? Quelles sont les possibilités d'utilisation des énergies alternatives ?
Où est - ce qu'on peut faire le maximum d'économie d'énergie ? Mohamed Tahar Chaïeb, polytechnicien et expert dans le domaine, répond à ces questions.

Le Temps : les prix du pétrole flambent. Comment se présente la situation ?
Mohamed Tahar Chaïeb : Non le prix du pétrole ne flambe pas. A 100 dollars actuels, le baril rattrape à peine sa valeur de 40 dollars en 1980 ! Citer un chiffre sans rappeler la dévaluation du dollar qui a perdu plus de 40% de sa valeur sur les dix dernières années et sans indiquer l'évolution des prix des autres produits et du travail n'a pas de sens. Je rappellerais que dans les années soixante - dix, une voiture de début haut de gamme comme la Peugeot 404 ( 9 chevaux ) coûtait environ 100 barils de pétrole. Aujourd'hui, il faut 200 barils pour acheter une voiture petite cylindrée ( 4 chevaux bas de gamme ). Et une voiture moyenne coûte 1000 barils. Au niveau du prix de l'essence à la pompe, la baisse du prix par rapport au travail est encore plus frappante. Aux USA, dans les années soixante - dix, il fallait dix minutes de travail de bas salaire pour payer un litre d'essence. Actuellement il suffit de trois minutes de travail.
En France dans les années soixante - dix, il fallait une demi heure de SMIG pour payer un litre d'essence. Il suffit actuellement de dix minutes. Si on supprimait les taxes le litre d'essence coûterait trois minutes de SMIG.
Il faut aussi remarquer que les prix actuels du pétrole n'ont guère gêné l'économie mondiale, contrairement aux prêts immobiliers américains.
Les institutions spécialisées dans la question de l'énergie, comme la banque Goldman Sachs aux USA ou le Center of Global Energy Studies estiment que le baril devait être à plus de 100 dollars depuis 2004.

- On parle beaucoup d'énergies alternatives et renouvelables. Où les trouve - t - on ? Quelles sont les possibilités de leur utilisation ?
-Le flux d'énergie envoyée par le soleil à la terre représente 8000 fois la consommation actuelle de toute l'humanité. En capter un millième et l'utiliser avec un rendement médiocre de 15% satisferait tous les besoins de dix milliards de personnes. Ces énergies solaires renouvelables font normalement rêver ! Beaucoup d'études et de recherches ont été menées essentiellement dans les années soixante - dix et quatre - vingt suite aux deux chocs pétroliers. Ces travaux ont certes produit quelques résultats intéressants, mais ils ont tempéré les rêves et fixé les limites.
Pour l'énergie solaire, son coût de production est tellement prohibitif que même les écologistes les plus militants n' y croient plus pour la production de l'électricité.
Par contre pour la production de l'eau chaude, pour le chauffage et pour le rafraîchissement des bâtiments, le soleil est tout à fait indiqué surtout dans les pays chauds et secs comme les pays arabes ( et bien sûr la Tunisie ). Cela évitera l'utilisation de l'énergie de source fossile mais ne procurera guère d'économie pour les consommateurs car ces systèmes exigent des installations mixtes. La Tunisie devrait donc encourager les chauffe - eaux et les capteurs solaires. Certes, une telle approche ne répondra pas aux besoins énergétiques de notre pays ni de la planète, mais allègera la facture pétrolière et réduira la production de dioxyde de carbone.

-Qu'en est - il de l'énergie éolienne et de celle des courants ?
-L'énergie éolienne a quelques avantages mais aussi un grand inconvénient :dès la chute du vent, il n' y a plus d'électricité. De plus le stockage de l'énergie pose d'énormes problèmes. Il faudrait donc coupler cette source avec une énergie classique. Actuellement la STEG mène des essais vers la pointe du Cap Bon. Il faut encourager cette opération.
L'hydroélectricité est intéressante à plus d'un titre. Malheureusement, la Tunisie, comme la quasi-totalité des pays arabes ne possède aucune rivière puissante.
Notre pays pourrait dans une vingtaine d'années récupérer quelques pourcentages de sa consommation d'énergie grâce au solaire et au vent. Ce qui nécessite une opération de longue haleine et devient réellement coûteuse.

- Et les biocarburants ?
-Excusez la brutalité de ma première phrase : cette histoire de biocarburants est de la fumisterie ! Actuellement on utilise essentiellement deux biocarburants. A concurrence de 10% dans les carburants pétroliers, ils sont assimilés par les moteurs sans transformation. Au-delà, il faudrait des moteurs dits flexibles. Au Brésil, un tiers des voitures roule avec de tels mélanges.
Or le bioéthanol coûte très cher. Il en est de même pour le biodiésel (mélange d'huiles végétales).
Les biocarburants sont loin de constituer une alternative au pétrole. D'où le calcul que si la France ou la Grande - Bretagne se mettaient à rouler à la Brésilienne, il faudrait mobiliser toutes les terres agricoles de ces pays à la production de l'éthanol.
Enfin, les biocarburants présentent un autre grave défaut : ils sont beaucoup plus polluants que le pétrole.

-Mais alors, où notre pays pourrait faire des économies ?
-Toute l'énergie consommée en Tunisie a pour source presque exclusivement les hydrocarbures ( pétrole et gaz ) avec une contribution marginale du bois et des déchets.
Les trois domaines d'utilisation offrent peu de possibilités d'économies.
Dans le domaine ménager, on ne peut pas réduire beaucoup l'éclairage et l'électro - ménager, mais il y a des possibilités pour l'eau chaude et le conditionnement ( chauffage et rafraîchissement ) du bâtiment. Cependant cela demande du temps ( plusieurs années ) et beaucoup d'aides financières de l'Etat.
Dans le domaine industriel, l'énergie est le nerf du développement et la Tunisie a besoin de progrès pour lutter contre le chômage et élever le niveau de la vie. Il faut donc encourager vivement les industries sauf les cimenteries qui sont doublement nocives : elles sont très polluantes et très énergétivores. La Tunisie doit d'une part interdire toute nouvelle cimenterie et d'autre part obliger les cimenteries existantes à se doter de systèmes anti - pollutions et réducteurs de consommation.

-Que peut - on faire dans le transport ?
Dans le domaine des transports, les possibilités d'économie sont importantes et immédiates. Notre pays avait commis une triple erreur en encourageant les voitures particulières au détriment du transport collectif, en tolérant les voitures énergétivores comme les 4x4 et en permettant des vitesses élevées.
Il faut rectifier cela en limitant la vitesse à 90 km / h même sur autoroute. Cela entraînera une économie de carburants de 10 à 15%. Il faudra interdire l'importation des 4x4, quintupler la vignette et doubler la vignette pour les voitures de plus de 7 chevaux. Il faut encourager les transports en commun.
Propos recueillis par Hassine BOUAZRA


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