La course et la débandade. Et ça ne fait que commencer. Il faut dire que la majorité des acheteurs potentiels ont dû ronger leurs freins, et piaffer d'impatience en attendant le jour « J », pour assouvir enfin, leur « fièvre acheteuse ». Car on attend les soldes comme on attend le Messie. Avec cependant l'assurance que les soldes ne rateront pas le rendez-vous avec les clients, qui ont d'ores et déjà préparé leurs porte-feuilles, et délié leurs ceintures, car quand on aime, on ne compte pas. Et qu'est-ce qu'on aime acheter en période de soldes ! Il faut dire que depuis quelques jours, certaines boutiques de prêt-à-porter, au centre-ville ou dans les nouvelles cités, ont préféré anticiper sur la date du 1er février, en affichant sur leurs devantures des panneaux énormes, se mettant ainsi dans le ton. Avec des rabais qui vont de 50 à 80%. De quoi titiller la curiosité de tous les passants, lesquels ne résisteront pas à entrer jeter un coup d'œil, fût-il furtif, histoire de s'assurer qu'il s'agit véritablement d'une affaire. Mais dans la plupart des cas, l'on aura préféré sauter le pas le jour même du démarrage des fameuses soldes. Et c'est à une véritable ruée vers l'or que l'on assiste. Particulièrement du côté des grands centres commerciaux, lesquels proposent des prix, véritablement alléchants, surtout pour ce qui concerne l'électroménager, dont certains articles sont quasi-bradés puisque les soldes atteignent jusqu'à 80 %, voire plus. Une machine à laver la vaisselle, qui coûte normalement prés de 600 dinars, et que la ménagère pourra acquérir à moins de 150 dinars, c'est effectivement une affaire en or. Ne parlons pas des téléphones, des ordinateurs potables, des ustensiles ménagers, ou du rayon textile où la clientèle bourdonne comme une ruche, en attente de son miel. C'est ainsi, et l'on ne peut pas y résister. Les boutiques de vêtement sont prises d'assaut dés le matin, et les vendeuses doivent se plier en quatre pour pouvoir répondre à toutes les demandes. Il y a comme une hystérie en l'air et les clients (es) en arrivent parfois à s'arracher un article ou un autre, des mains, comme si leur vie en dépendait. Et il est vrai que certaines occasions sont trop bonnes pour êtres ratés ; comme cette fameuse boutique de chaussures du centre-ville, réputée pour sa maroquinerie et pour la régularité de ses soldes. Parce qu'il existe évidemment les arnaques pures et dures, qui font monter en flèches, un article donné, quelques semaines avant l'arrivée des soldes, pour rabaisser les prix lesquels seront tout simplement reconduits tels qu'ils avaient été affichés auparavant. Ne parlons pas de la « pacotille » dont on profite de l'aubaine de cette fièvre acheteuse pour écouler une marchandise, laquelle risque fort autrement, de rester sur les bras du commerçant. Et qu'en est-il des grandes marques qui ont pignon sur rue, du côté des Berges du Lac, ou des grands complexes commerciaux, prisés par la clientèle ? Toutes proportions gardées, n'allez surtout pas imaginer que Dior bradera ses robes ou ses chaussures. De ce côté-là, restons zens. Une robe de soirée, avec la griffe d'une grande marque, sera vendue à 3000 dinars, rubis sur ongles. Pas question de discuter, d'ailleurs, qui oserait s'y hasarder ? Mais revenons sur terre, là où il y a plus d'encombrements comme dirait l'autre : là où l'on se marche sur les pieds pour tenter d'attraper une marchandise au vol, et là où parfois, pour ne pas dire souvent, l'on achète pour acheter, parce que tout simplement cela coûte moins cher, et que la tentation est grande pour pouvoir y résister. Question d'endurance tout de même, où le sprinter de fonds sera celui qui gagnera la donne. Parce qu'il faut avoir les nerfs solides pour supporter la foule et les bousculades, en attendant d'atteindre, à son tour, les rives bienheureuses de la félicité. Chacun cherche son chat il est vrai, et en période de soldes, il risque fort de le trouver, coincé entre deux piles de vêtement, ou un amoncellement de portables, puisque, le rayon textile, et celui des téléphones s'avèrent être généralement, les plus convoités. Sans oublier la vaisselle, dont l'acquisition ne servira qu'à déranger encore une fois, le désordre d'un buffet, plein à craquer, qui devra supporter en silence, cette frénésie d'achat, en soupirant dans son cœur de bois. Car il en verra d'autres... Heureusement d'ailleurs si l'on considère les chiffre d'affaires des commerçants, lesquels vivront, jusqu'au 15 mars prochain, leur embellie, en attendant l'année prochaine. Et ils ont bien raison d'en profiter d'autant que pour certains d'entre eux, le reste de l'année, le chiffre des ventes, s'il trouve son train de sénateur, va à une allure de tortue laborieuse. Une manne donc, et l'occasion de s'en donner à cœur joie, du côté des bourses moyennes, puisqu'il est vrai que les soldes, permettent avant toute chose de se faire plaisir, de faire plaisir à ses proches, en investissant un budget raisonnable, pour ce qui coûterait autrement, le double, voire le triple de la somme déboursée. Et à chacun sa logique d'achat. Ceux qui attendent la fin des soldes pour acheter l'objet convoité, s'ils ne sont pas légion, ils existent tout de même et ils ont pris l'habitude de réussir de bonnes affaires, en ne se précipitant pas comme les autres, les premiers jours des soldes, pour vider leurs porte-feuilles, et se retrouver gros jean comme par derrière, frustrés de n'avoir pas su patienter, pour saisir au vol, une occasion qui serait plus alléchante. Au contraire diront les autres, adeptes du train que l'on prend au premier sifflement, pour ne pas rater le coche. Il vaut mieux acheter les premiers jours, car les articles s'épuisent par la suite, et ne resteront dans les rayons, que les pis-aller. Voire...Quoiqu'il advienne, si vous souffrez d'agoraphobie, évitez les bains de foule du côté des centres commerciaux dont les vitrines tenteraient le diable en personne. Vous y laisserez des plumes et même plus que des plumes. O miracle, vous n'êtes plus agoraphobes ? Remerciez les soldes, il en restera toujours quelque chose...