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Les raisons d'un essoufflement
Animation culturelle en milieux scolaires
Publié dans Le Temps le 26 - 02 - 2008

*Le regain d'intérêt pour cette donne indispensable à l'épanouissement des élèves suppose qu'on identifie les causes structurelles et sociales d'une telle desaffection...
La Direction régionale de l'Enseignement et de l'Education à Sfax, vient d'organiser une manifestation centrée sur le thème de l'animation culturelle dans le milieu scolaire. L'initiative s'inscrit dans le cadre d'une action d'envergure nationale induite par une volonté politique renouvelée de redynamiser cette activité réduite ces derniers temps à sa plus simple expression sous l'effet conjugué de facteurs endogènes et exogènes.

La signature d'une convention de partenariat entre les deux ministères de l'Education et de la Formation, et de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine et portant sur l'instauration d'une coopération bilatérale entre les maisons de la culture et les établissements de l'éducation et de la formation, destinée à renforcer l'action culturelle en milieu scolaire, témoigne, en effet de cette volonté claire de remettre cette action sur orbite afin de lui donner les moyens de mettre en œuvre les objectifs qui lui sont assignés. Signalons, à ce propos, qu'emboîtant le pas, à leurs ministères de tutelle respectifs, La Direction régionale de l'Enseignement et de l'Education à Sfax, d'une part, et le Commissariat Régional à la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine,d'autre part, viennent de signer une convention similaire en vertu de laquelle les deux institutions s'engagent à disposer réciproquement de leurs espaces et logistiques respectifs de façon à en faciliter l'accès et l'utilisation aux élèves des établissements scolaires de la région.
Les objectifs de l'animation culturelle et des loisirs sont clairs, à savoir :l'enracinement du sens civique chez les jeunes générations, le développement de leur talent, l'affinement de leur sens esthétique et leur incitation à la création. Bref, il s'agit de contribuer à leur épanouissement tout en ancrant en eux le sens des responsabilités et les valeurs de citoyenneté, de patriotisme et de tolérance.
Les nouvelles démarches, s'appuyant sur la promotion d'une animation de proximité, visent à l'exploitation rationnelle et optimale des institutions et des espaces culturels appelés à mieux assumer leur rôle dans l'accueil, l'accompagnement et l'encadrement du public scolaire, proie facile à toutes les tentatives d'embrigadement idéologiques néfastes.

Ce ne sera pas une sinécure !
Il y a lieu, cependant, de faire remarquer que les mêmes intentions, du moins concernant les objectifs, su-mentionnés, ont de tout temps été affichées, ce qui n'a pas empêché, l'animation culturelle de connaître un essoufflement manifeste pour ne pas dire qu'elle a sombré dans un long ronronnement.
Et même si la détermination affichée présage de mesures et d'actions consistantes, il n'en demeure pas moins vrai que l'entreprise n'est ni une sinécure ni une panacée.
Ce n'est pas une sinécure parce qu'il ne s'agit pas d'une simple formalité à remplir mais d'une action de grande ampleur dont la réussite dépend de plusieurs conditions préalables, à savoir un minutieux état des lieux, suivi d'un diagnostic soigneusement établi, une remédiation adéquate et un suivi constant.
Il faudrait d'abord commencer par s'interroger sur les raisons de la désaffection flagrante du public scolaire vis-à-vis des clubs d'animation scolaire et se demander si c'est ce sont la télévision, les chaînes satellitaires, l'Internet qui exercent une attraction irrésistible sur les jeunes ou si ce sont les clubs d'animation culturelle qui les repoussent. Et comme c'est le cas pour ces clubs, n'y a-t-il pas moyen de les rendre plus attractifs ?
L'on doit à la vérité de dire que les parents assument une grande responsabilité dans cet étiolement progressif desdits clubs, dans la mesure où obsédés par la quête de l'excellence, ils préfèrent inscrire leurs enfants dans des cours de rattrapage plutôt que de les encourager à pratiquer une activité ludique ou culturelle au sein de leurs établissements.

Plage horaire
A ce facteur s'ajoute le choix inopportun de la plage horaire réservée à la pratique de l'animation culturelle : un vendredi après-midi, ne serait pas le choix idéal vu la concomitance avec les activités des associations sportives et les cours de rattrapage ou les cours officiels, étant donné le manque de salles dans de nombreux établissements. La pratique de l'animation culturelle en cours de semaine serait par conséquent la mieux indiquée.
La motivation et le profil des enseignants chargés de l'encadrement des élèves ainsi que les critères qui président à leur désignation constituent eux aussi un volet qui nécessite une réflexion approfondie et une sérieuse remise en cause.
A titre d'exemple, l'encadrement au niveau du primaire est confié à des maîtres d'application, c'est-à-dire des enseignants satisfaisant au critère d'ancienneté (20 ans) qui bénéficient en contrepartie d'un rabattement de leur horaire de travail de deux heures et demie, sans tenir compte de leur degré de motivation, ce qui n'est pas toujours une garantie d'efficience.

Et les inspecteurs ?
Or le rôle des inspecteurs se limitant depuis quelques années à la formation, à l'encadrement et à l'évaluation, le contrôle de la bonne marche de cette activité d'animation, ne figure plus parmi leurs prérogatives ce qui pourrait inciter au laxisme.
Par contre, dans certaines écoles rurales où l'animation culturelle est censée être absente vu qu'il n'y a généralement pas de maîtres d'applications à qui on pourrait légalement confier l'animation des clubs, certains jeunes instituteurs se sont porté volontaires et se sont chargés à titre bénévole de cette tâche, réalisant des résultats insoupçonnés.
L'un des exemples les plus remarquables est, à propos, celui de l'Ecole Primaire de BICHKA laquelle dispose d'une troupe théâtrale qui après avoir dépassé le stade de l'amateurisme a accédé au statut de troupe professionnelle et alimente le budget de son établissement.
Le volet animateurs, mérite ainsi une attention toute particulière : est-il préférable de recruter des animateurs culturels et des spécialistes en matière d'intervention, d'animation et de recherche dans le champ culturel, ou bien confier l'encadrement aux enseignants qui font preuve de motivation ? La question est à méditer quoique l'idée de recruter et de former des diplômés du supérieur semble emporter l'adhésion générale.
Toujours, au chapitre handicaps, signalons qu'il serait opportun de soulever également la question relative à la surcharge des emplois du temps, que ce soit au niveau des deux cycles de l'enseignement de base ou des établissements secondaires.
Il s'agit là d'un obstacle de taille, sachant qu'au niveau du primaire, par exemple, les élèves passent une moyenne quotidienne de sept heures à l'école. Donc il n'est pas possible de leur demander d'y rester davantage.
Dans le même ordre d'idées, il y a lieu de regretter l'absence quasi-totale de coordination et de partenariat entre des organisations telles que les Scouts Tunisiens, les Colonies de Vacances ,d'une part et les établissements scolaires, de l'autre. Ce sont là de présumés partenaires pour lesquels l'école ne constituerait plus qu'un marché où écouler leurs almanachs ou trouver des adhérents potentiels.

Les budgets !
Enfin, pour la bonne bouche, parlons d'un handicap majeur : les budgets, tout simplement dérisoires. A ce propos, nous croyons savoir que le budget alloué aux 1152 clubs d'animation culturelle relevant de la Direction régionale de l'Education et de la Formation ne dépasse pas les 4000 dinars. Or le gouvernorat de Sfax compte à peu près sept à huit fois plus d'établissements que certains gouvernorats du Sud, sans pour autant se faire allouer des crédits proportionnels à ses effectifs en personnel enseignant ou en élèves ni à la dimension de ses établissements.
A propos, de moyens matériels et de logistique, on tient pour acquis que l'Etat va prendre les décisions qui s'imposent , comme l'augure l'acquisition de trente bus destinés aux différentes directions régionales pour les besoins de leurs activités culturelles,en l'occurrence, l'organisation d'excursions dans les quatre points cardinaux du pays, ou comme la décision d'augmenter de 10%, d'ici la fin du XIe Plan de développement (2007-2011), les investissements réservés à l'entretien et à l'équipement des maisons de la culture et de programmer le recrutement de 500 cadres de gestion et d'animation, de techniciens et de travailleurs.
Mais, à supposer enfin, que tous les obstacles liés à l'encadrement, à l'allègement des horaires et programmes, à la logistique, aux équipements, aux budgets, soient levés, l'animation culturelle ne saurait à elle seule constituer un garant infaillible contre tous les dangers d'embrigadement de la jeunesse. En dehors du milieu scolaire, d'autres dangers guettent nos enfants, particulièrement dans la rue.
Il est temps de comprendre qu'il est urgent de les prémunir contre tous les risques de perversion de leurs mœurs. Nous sommes une société tournée vers la modernité, ouverte sur les autres cultures, encline à la tolérance mais profondément attachée à ses valeurs islamiques.
Par conséquent, il est impératif de faire preuve de vigilance sur ce chapitre, instaurer des garde-fous à toute forme d'excès dans l'évolution des mœurs. C'est semble-t-il un argument de taille qui permet aux obscurantistes de tous bords de spéculer et de faire jouer la corde sensible des jeunes.
Ceci nous amène à demander à qui de droit de mieux surveiller la publicité et pourquoi pas mettre en place une commission nationale de censure comme c'est le cas de pays européens. Nous y reviendrons plus tard.


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