"La confiance renouvelée en ma personne m'incite à m'investir encore plus pour le bien du handball tunisien" * "Si je n'ai pas tenu de point de presse au retour de l'Angola, c'est parce qu'on m'a empêché de le faire" * "Certains joueurs doivent céder leurs places, n'ayant lus rien à donner à l'Equipe Nationale * En revanche Hammed, Ben Abdallah, Mahmoudi et d'autres garantissent une excellente relève" * "Tej n'a rien à se reprocher, en tant que capitaine, il n'a fait que parler au nom de ses coéquipiers " Depuis son retour de congé, Saed Hasanafendic a multiplié les réunions avec ses plus proches collaborateurs (Riadh Sanaâ et Yacine Arfa) quelquefois en présence de Mourad Mestiri et Ridha Manai. L'objectif est , bien sûr, de bien préparer l'importante échéance du tournoi préolympique et également le moyen terme avec une autre échéance plus importante encore le championnat du monde de 2009 en Croatie. Le technicien croate n'a pas manqué d'assister régulièrement aux entraînements de quelques unes de nos équipes de clubs et également pour discuter avec leurs entraîneurs quant aux dispositions du moment des éventuels sélectionnables. C'est dans l'une des salles de la capitale que nous l'avons rencontré. Une occasion pour évoquer l'après Angola, la préparation de l'équipe nationale, les relations entre les parties prenantes du handball tunisien sachant qu'elles ne sont pas au mieux... Voici l'essentiel d'un entretien qui a duré près de deux heures.
Le Temps: M. Saed, commençons par le début. Dans l'avion qui ramenait la délégation tunisienne de Luanda à Tunis et après les dures épreuves que vous avez connues en Angola, avez-vous pensé à quitter vos fonctions d'entraîneur national? Hasanafendic: Je ne vous cache pas que cette idée m'a effleuré l'esprit et je me disais qu'il fallait temporiser . Seulement quand à ma descente de l'avion, j'ai été accueilli par le directeur général des sports venu m'apporter les encouragements et la confiance de M. le Ministre, mon choix était fait, je reste en Tunisie. J'ai été conforté dans mes choix après l'entrevue que m'a été accordée par M. le Ministre qui m'a encore une fois renouvelé sa confiance, m'invitant à poursuivre mon travail dans la sérénité la plus totale. •Et au niveau du Bureau fédéral, comment se sont passés les premiers contacts? -Ceux qui m'ont porté préjudice en Angola ne m'ont pas approché, ils avaient sûrement quelque chose à se reprocher. Bref. Toujours est-il que j'ai trouvé en Mourad Mestiri, Yacine Arfa et Ridha Manai des interlocuteurs aux grandes qualités morales. C'est avec eux que je suis en train de préparer le tournoi préolympique. •Vous avez peut être oublié de parler de Riadh Sanaâ que le Bureau fédéral a confirmé dans le poste d'assistant? -J'ai longuement rencontré Riadh, nous avons mis les choses au point, nous avons parlé franchement et tout malentendu a été dissipé. Nous allons travailler en parfaite symbiose pour le bien du handball national. Le rassemblement de l'équipe nationale de dimanche dernier l'a bien démontré. •On vous a souvent reproché vos longues absences hors de Tunisie. Qu'en dites-vous? -J'estime qu'après les efforts déployés avant le départ pour l'Angola puis en Angola, il est normal que je prends quelques jours de repos. Dois-je préciser qu'en Angola qu'outre les entraînements , je passais des nuits entières à visionner nos rencontres et celles des futurs adversaires. Ensuite qui vous dit que je ne fais que me reposer? En Allemagne, par exemple, j'habite dans la même ville que les entraîneurs nationaux de l'Islande et de l'Allemagne avec lesquels j'ai longuement discuter pour la concrétisation de rencontres amicales avant le coup d'envoi du tournoi préolympique. Ce n'est pas tout, dans la mesure où je me suis déplacé en France pour rencontrer nos joueurs qui y évoluent, les visionner et discuter avec leurs entraîneurs pour faciliter leurs participations aux stages de l'équipe nationale. Parallèlement à cela, je suis tenu d'assister à quelques rencontres dans le handball de haut niveau conscient que ce sport est en constant développement . •N'aurait-il pas été utile de tenir un point de presse pour apporter tous ces éclaircissements à l'opinion publique tunisienne? -Ce genre de points de pesse faisait partie de mes habitudes avant et après chaque compétition internationale officielle. Au retour de l'Angola, j'ai demandé aux responsables fédéraux d'organiser une conférence de presse. On a fait la sourde oreille. Rebelote il y a quelques jours , même comportement. Je ne suis pas de ceux qui fuient leurs responsabilités dans la mesure où j'assume à moi seul les échecs. Malheureusement, j'ai à chaque fois rencontré un niet de peur que la vérité soit mise à nue. •Passons à la préparation de l'équipe nationale qui a démarré dimanche dernier avec un effectif très rajeuni. -Je vais vous faire une confidence. Je suis en possession de trois propositions pour entraîner immédiatement des équipes nationales et autant de propositions pour prendre en mains dès juillet prochain des équipes des clubs de très haut niveau. Je préfère rester en Tunisie parce que je suis conscient que la matière existe et que le handball tunisien a les moyens de rebondir surtout que le ministère des Sports ne rechigne pas sur les sacrifices pour contribuer à sa réussite . Toujours faut-il que l'encadrement soit à la mesure des aspirations. Cette matière première que je viens d'évoquer existe dans la liste élargie des 29 joueurs retenus pour préparer le court et le moyen termes de la sélection tunisienne. •Le court terme, c'es le tournoi préolympique au cours duquel il nous faut des joueurs compétitifs. -J'en suis conscient et si quelques joueurs ne se trouvent pas dans cette liste, ce n'est pas par omission. L'équipe nationale reste ouverte à tous ceux qui la méritent à l'instar de Zehani, Tajouri et d'autres encore. •Est-ce dire qu'il est possible de revoir Sahbi Ben Aziza et Ayed en équipe nationale? -Je tiens à dire que je n'ai rien vis-à-vis de ces deux joueurs qui ont beaucoup donné à l'équipe nationale. Seulement, vient un moment où il faut penser à la relève. Je ne peux continuer à ignorer Kraiem, Ben Abdallah, Mahmoudi, Hammed, Gatfi,; Khédhira et beaucoup d'autres joueurs. Ce sont là le futur de l'équipe nationale ils continueront à être encadrés par nos joueurs évoluant à l'étranger à l'instar de Ben Amor, Mganem, W. Hellal, Tej. •Tej justement, vous risquez de ne pas compter sur lui étant sous le coup d'une éventuelle suspension pour déclarations déplacées. -Mais pardi quel tort a commis Issam Tej qui est à l'heure actuelle le joueur le plus compétitif dans le championnat français. Issam Tej n'a fait que reprocher aux membres fédéraux présents en Angola de s'être désolidarisés de l'équipe à un moment crucial de la compétition. Ensuite, il n'a pas accepté que le président de la fédération lâche la phrase qu'il ne fallait prononcer juste après la défaite en finale à savoir qu'une fois à Tunis, il ira proposer au Département de Tutelle d'annuler notre participation au tournoi préolympique. Voilà comment on gère la défaite qui, soit dit en passant, a sérieusement marqué la quasi totalité des joueurs. Et Issam n'a pas manqué de le lui faire savoir. •Pour terminer, revenons à cette finale de triste mémoire. Ne vous sentez-vous pas responsable de la perte du titre? -Ce sont des choses qui arrivent en sport. J'ai assisté samedi dernier au match Club Africain-ESSahel dont le déroulement a été une copie conforme de la finale Tunisie-Egypte. Comme l'équipe de Tunisie , le Club Africain a contrôlé la totalité de la première mi-temps pour ensuite laisser le gain de la rencontre à l'Etoile. Tout comme nos joueurs pendant la seconde mi-temps de la finale de la CAN. A ma connaissance, personne n'a pointé un doigt accusateur vers l'entraîneur du Club Africain. Ce qui m'est arrivé après la finale ne m'a pas surpris après ce que j'ai vécu plus de quinze jours durant. Je continue néanmoins à assumer. Interview recueillie pas Rafik BEN ARFA