La nouvelle concernant des contacts officieux avec Philippe Troussier pour prendre en charge les destinées du onze national est murmurée par beaucoup de monde, mais franchement elle nous procure autant de grain à moudre. Au premier chef, nous souhaitons que le prochain sélectionneur national ait au moins l'envergure et l'expérience de Roger Lemerre que ses employeurs annoncent partant en juin prochain. Troussier n'a été qu'un modeste joueur de football de clubs de deuxième division française avant d'embrasser la carrière d'entraîneur qui n'a réellement commencé à prendre de l'ampleur que lorsqu'il débarqua sur le banc de Marseille. Depuis, pour avoir séjourné dans plusieurs pays subsahariens, on le surnomme le « sorcier blanc ». Au tout début de sa carrière, que ce soit en Côte d'Ivoire, en Afrique du Sud, au Nigeria ou au Maroc, avant d'y revenir en tant que sélectionneur, il a laissé de bonnes impressions, mais au fur et à mesure que son expérience s'intensifiait, il devint de plus en plus exigeant, jusqu'à la tyrannie. Au Japon où il a exercé pendant quatre ans (de 1998 à 2002), il ne s'est pas fait beaucoup d'amis. Ses rapports avec les médias locaux, négatifs, n'ont pas laissé à l'époque une seule plume nippone inerte. Son passage au Qatar (2003-2004), un pays de 800.000 habitants, et son grand projet, égocentrique, relatif à la naturalisation des joueurs étrangers qui joueraient pour la sélection du même pays, a suscité bien des interrogations et a fini par être abandonné tout comme l'instigateur de l'idée. Son retour à l'Olympique de Marseille (de novembre 2004 à mai 2005) a généré bien des remous dans le club phocéen. Ses relations avec les joueurs étaient des plus tumultueuses et, on se souvient bien, Bixente Lizarazu, Champion du Monde et joueur réputé pour sa correction, a dû claquer la porte et aller terminer sa carrière au Bayern. A son retour au Maroc, où il n'est finalement resté que deux mois (octobre à décembre 2005), il a exigé, à côté d'un salaire faramineux et le paiement de huit mois d'avance, les pleins pouvoirs quant à la gestion des sélections nationales. Il a insisté sur le fait d'être secondé par des adjoints étrangers, de disposer d'un staff médical étranger, bref il a été si autocratique qu'on a décidé de le limoger au bout de deux mois. Nous ne nous proposons pas en donneur de leçon, mais, en toute honnêteté, il est conseillé à nos responsables de contacter leurs homologues marocains pour de plus amples renseignements sur l'ex-sélectionneur marocain qui figure sur les tablettes de notre fédération, et à défaut de mieux, il serait plus consciencieux et responsable de prolonger avec l'actuel.