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Synchronisation de plusieurs modes de transport, célérité et compression des coûts Transport multimodal : Le transfert de marchandises de l'usine jusqu'au lieu de livraison
* Du côté des professionnels : Adel Hmani : « La réussite du transport multimodal nécessite un opérateur unique et un document de transport unique » Le Premier ministre, M. Mohamed Ghannouchi, a assisté hier au port de Radés au lancement de la première opération du transport multimodal en Tunisie. Il s'agit d'une jonction directe « mer-rail » qui va contribuer à la résolution des problématiques de célérité et du coût dans le transport des marchandises . La SNCFT va, désormais, mettre à profit le coût bas du transport ferroviaire pour améliorer la plus-value de plusieurs secteurs économiques. Le ministre du Tansport, M. Abderrahim Zouari a rappelé dans son mot de bienvenue l'intérêt accordé par le Président de la République, Zine El Abidine Ben Ali à cette question. D'ailleurs, c'est la raison pour laquelle cette consultation nationale sur le transport multimodal a été mise sous son haut patronage.
Exposés exhaustifs La session plénière a permis aux participants à cette journée d'avoir une idée exhaustive sur cette question. Ainsi, M. Francesco Russo, professeur universitaire italien d'ingéniérie, a exposé sur « les enjeux de la multi-modalité pour le transport en Méditerranée ». Mme Iitidel Boubaker Hadj Alouane, maître de conférences à l'ENIT, a présenté les résultats de l'enquête nationale sur le transport multimodal. M. Habib Haj Salem, Directeur de recherches à l'INRETS- Paris, a expliqué la problématique du « transport intelligent et multimodalité ». Le PDG de la SNCFT, Abdelaziz Châabane, a développé la question du « rôle du rail dans le transport des containers ».
Efforts d'investissement Le secteur du transport constitue l'une des priorités du XIème plan (2007-2011). L'objectif, c'est de doter la Tunisie de bonnes infrastructures logistiques permettant de contribuer à son évolution. Et c'est à ce titre q'une enveloppe de plus de 7 milliards de dinars lui a été allouée. Prés du tiers des financements est destiné à la réhabilitation et au développement des axes routiers. D'importants investissements ont été prévus dans le domaine ferroviaire (27,4% des financements). Le domaine de l'aérien n'a pas été en reste (25% de l'enveloppe) avec le démarrage du chantier du futur aéroport d'Enfidha et le renouvellement de la flotte des compagnies aériennes. Enfin, l'essor du transport maritime est d'autant plus certain avec le grand projet du port en eau profonde d'Enfidha et à la mise en place des autoroutes de la mer.
Le transport multimodal L'ensemble de ces initiatives est porté par une logique d'inter modalité et par la volonté sous-jacente de relier les principaux centres de production du pays à des plateformes logistiques. Ainsi six nouvelles zones d'activité logistiques vont être créées à Tunis, Sousse, Sfax, Jendouba, Gafsa et Zarzis. Le transport multimodal est censé répondre à une demande de plus en plus pressante de la part des transporteurs qui cherchent à garantir davantage un meilleur suivi de leurs marchandises à partir de leurs usines et jusqu'aux lieux de livraison. Le transport routier reste, toutefois, incontournable. Il est nécessaire pour faire parvenir la marchandise à destination. D'où la nécessité de le renforcer quand il est approprié et combiné à d'autres modes de transport. Il serait en effet difficile de se passer des camions pour acheminer les marchandises à leur dernier point de livraison. Mais les modes de transport alternatifs à la route sont de plus en plus prisés, par conséquent le développement du transport ferroviaire n'est simplement plus un choix stratégique mais une obligation certaine.
Les avantages La mise en service d'une ligne de ferroutage par exemple entre le port de Radés et Sfax permettrait certainement de réduire le temps de transport de quelques heures, une économie de quelques centimes au kilomètres parcouru et aussi une diminution des émissions de gaz carbonique. Le choix du rail / Route est la seule façon d'être compétitif sur certains trajets et surtout sans rupture de charge. Dans ce milieu extrêmement concurrentiel où on parle de « supply chain » ; il s'agit de l'ensemble des nouvelles pratiques de management qui sont devenus le moyen d'optimiser les relation Clients / Fournisseurs et de répondre « Just In Time » aux demandes tout en garantissant la qualité des prestations. Des professionnels communément regroupés sous le terme de « transitaires », grâce à leurs connaissances des réglementations et de leurs compétences, peuvent se substituer au service logistique de l'entreprise et par conséquent seraient amenés à lui fournir les renseignements utiles tel que l'itinéraire le mieux indiqué, le mode de transport adéquat, le choix du transporteur, le prix du frêt et effectuer même les formalités douanières. Pour réaliser les meilleures combinaisons possibles de transport, le transitaire qui n'est autre que l'organisateur et l'entrepreneur du transport multimodal, peut apporter une valeur de différenciation à ses clients en mettant à leur disposition, au moindre coût, une quantité de produits à l'endroit et moment où la demande existe. Mourad SELLAMI
Du côté des professionnels : Adel Hmani : « La réussite du transport multimodal nécessite un opérateur unique et un document de transport unique » Du côté des professionnels, la satisfaction est généralisée quant au développement du transport multimodal en Tunisie : « Cette notion de transport sans rupture de charge va réduire le coût et permettre une meilleure célérité de l'opération. La SNCFT est censée répondre aux vœux des professionnels à ces deux niveaux pour réussir ce démarrage. En plus, il serait préférable que des professionnels prennent en main cette opération de bout en bout. Dans les pays industrialisés, le choix du commissionnaire du transport et notamment du transitaire s'est imposé automatiquement. Ce choix a permis d'éviter les ruptures de charges, de maîtriser les itinéraires et les réglementations internationales, de se spécialiser dans le traitement des opérations de transport international et de répondre avec souplesse aux besoins des exportateurs. Il s'agit, donc, de garantir une intervention unique et globale face à la complexité par le transport multimodal. C'est pourquoi, il serait souhaitable d'avoir un document unique et d'être l'unique responsable de la porte du producteur à la porte du destinataire « door to door ».