En pleine rue, un samedi après-midi, un homme, lequel visiblement vient d'échapper, in extremis, au remorquage de sa voiture, apparemment garée là où il ne fallait pas, hèle l'agent municipal qui vient de libérer sa roue de son entrave de fer, en le priant d'accepter un billet, tout en insistant à haute voix, au vu et au su de tout le monde, pour que celui-ci le prenne dans sa main. Le pauvre homme, on le comprend, semblait autrement gêné ; et refusait à grands gestes de prendre le billet. Mais son interlocuteur, toujours, d'une voix tonitruante, lui rétorquant qu'il l'avait bien mérité, ajouta qu'il n'avait pas à avoir honte, puisqu'il n'était pas en train de voler. Scène de la vie quotidienne, sauf que, habituellement, les choses se font plus discrètement ? Quoiqu'il en soit, la position de l'agent en question n'était pas des plus confortables, puisque l'on pouvait imaginer tous les scénarios possibles. Le conducteur de la voiture, cherchant à piéger un agent municipal, histoire de faire un scandale, pour évoquer cette malsaine habitude des pots-de vin, qui tend à corrompre toutes les échelles de la société. Mû par un réflexe citoyen ; avec l'espoir que cette pratique douteuse, en arrive à disparaître pour ne plus faire partie intégrante du paysage, si chacun y mettait du sien ? Ou tout simplement le geste spontané d'un homme, soulagé d'avoir échappé à l'amende de 30 dinars, - le prix à payer pour l'infraction-, et qui, comprenant que les temps sont durs, a trouvé là une occasion pour aider son prochain, sans penser à aucun mal, ayant appris de toute façon, que Don Quichotte était mort de sa belle mort, il y a longtemps de cela, et qu'il ne servirait à rien de le réveiller. Parce que les vents sont tellement forts parfois, qu'ils ne se contentent pas de casser les ailes des moulins, mais les broient aussi, sans pitié, ni remords...