Quarante buts concédés à la Pologne : un score que notre équipe nationale n'a jamais connu ces dernières années. Et une représentation qualifiée de fiasco, pire que celle de 2003 au Portugal. Pourtant, ici en Allemagne, comme sûrement en Tunisie, on continuait à croire au miracle, même si quelques uns parmi notre presse nationale, étaient plus que convaincus que la Tunisie n'avait aucune chance de passer aux quarts de finale. Même quand l'Allemagne a battu la France deux heures auparavant à Dortmund.
Une défense passive Car, après trois défaites aussi nettes les unes que les autres nos joueurs n'avaient plus cette « grinta » qui les avait caractérisés deux années auparavant. Saed Hasanafendic a bien dit que le match contre la Pologne a été très bien préparé. Reste à savoir s'il l'a été également dans les esprits des compétiteurs. Car, hormis les dix premières minutes au terme desquelles l'équipe de Tunisie prit une seule fois l'avantage à la marque par Hammed (6-5), nous n'avons plus vu qu'une seule équipe sur le parquet : la Pologne. Saed Hasanafendic a bien essayé le 6-0, le 4-2 et même la défense avancée, rien ne pouvait arrêter le rouleau compresseur polonais à la grande amertume du pauvre Mgaïez qui fut la principale victime des mauvais placement de la défense tunisienne : 38 buts concédés en 55 minutes de jeu et un taux de réussite de 13%, Wassim Helal qui lui succéda au même moment ne fera pas mieux concédant deux buts sur les deux tirs cadrés de Horni et Jurecki.
Trop peu de satisfactions Dans un match à sens unique et synonyme de relâchement inexpliqué, deux joueurs ont essayé tant bien que mal de donner la meilleure image possible de notre équipe nationale : Mganem et Ayed. Avec un total de quinze buts à eux deux, ils n'ont pas craint les engagements tout en attendant les meilleurs moments pour placer des tirs ayant fait mouche. Un taux de pourcentage de réussite de 88% pour Ayed et de 75% pour Mganem. Autre facteur ayant pénalisé un tant soit peu le rendement général de l'équipe : les expulsions de deux minutes chacun : sept au total contre deux aux Polonais. Quand on joue pendant quatorze minutes en infériorité numérique, cela finit par peser dans le score final surtout quand on a à faire à un adversaire à l'esprit d'équipe remarquable, outre le jeu collectif, la solidarité en défense, la vitesse d'exécution et le taux de réussite dans les tirs aux buts : plus de 58%.
Responsabilité générale, clament les joueurs Partie en Allemagne pour terminer au moins parmi les quatre finalistes du Mondial 2007, l'équipe de Tunisie termine à la dernière place du second tour de l'épreuve et jouera demain à Cologne pour l'attribution des 11ème et 12ème places. Approché après la défaite contre la Pologne, Saed Hasanafendic a évite de faire une analyse pour expliquer ce fiasco car c'en est véritablement un. Il préfère attendre le retour à Tunis pour le faire. A tête reposée, a-t-il ajouté. Les joueurs approchés n'ont pas hésité à dire que la responsabilité est générale et qu'elle n'incombe pas uniquement à eux. Ce qui laisse planer plusieurs interrogations sur le terme responsabilité générale. Seul Makram Missaoui a été clair en disant : « Je n'arrive pas à expliquer ma mise à l'écart alors que j'étais désigné meilleur gardien lors du match contre le Groënland et que je suis classé en sixième position parmi le lot des gardiens présents en Allemagne ».
Sons de cloche
Saed Hasanafendic (Entr : Tunisie) « Fautes techniques et faiblesse des gardiens » Dire que l'équipe et moi-même avons bien préparé ce match serait une lapalissade parce que je croyais dur comme fer que mes joueurs étaient en mesure de se racheter donc de réagir. Pour s'y faire, il fallait un mental au point. Mais comme d'habitude, l'équipe n'a fait impression que pendant dix minutes, et c'est trop peu pour espérer gagner un match. Comme d'habitude , les joueurs ont commis trop de fautes techniques et nos gardiens n'ont pas réalisé le taux de réussite escompté. Cela ne pardonne pas dans ce genre de match de haut niveau et face à une grande équipe polonaise. Je ne veux accuser personne dans la mesure où mes joueurs n'ont à aucun moment cherché à fuir leurs responsabilités. Les choses étant ce qu'elles sont, on aura le temps d'analyser cette participation et tirer les conclusions qui permettront au handball tunisien de rebondir ».
Daniel Waszkiewicz (Entr : Pologne) « Surpris par le faible volume de jeu des Tunisiens » « Ma surprise vient du fait que je n'ai à aucun moment pensé que mon équipe était capable de gagner par un score aussi large. Mieux même dans la mesure où elle n'a été à aucun moment inquiétée par un ensemble tunisien que je croyais plus fort. Malgré ses deux défaites face à l'Islande puis devant l'Allemagne, j'appréhendais ce match. Il m'a fallu attendre la pause pour que je réalise que je n'avais pratiquement pas d'adversaire compétitif. Raison pour laquelle, j'ai fait tourner mon effectif en incorporant les joueurs qui n'ont pas joué depuis notre arrivée en Allemagne. Je regrette d'avoir fait subir une défaite aussi nette à l'équipe de Tunisie mais le sport, c'est un peu cela, jouer sans calcul jusqu'au coup de sifflet final ». NDLR : La traduction de la déclaration de l'entraîneur polonais a été possible grâce à notre ex-international Amor Sghaier, accompagnateur de l'équipe de Tunisie, désigné par le comité d'organisation du mondial.