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Un million de Tunisiens sont diabétiques
Dossier : Chiffre alarmant
Publié dans Le Temps le 21 - 04 - 2008

Dr Marrekchi Turki Zinet, Professeur agrégé en Endocrinologie à l'Institut de Nutrition de Tunis : « Il faut promouvoir un mode de vie sain consistant en une lutte contre la sédentarité et une amélioration qualitative et quantitative de notre alimentation »
Le diabète est l'une des pathologies les plus fréquentes en Tunisie. Les statistiques de 2006 montrent que 9,9 % de la population en souffrent, soit plus d'un million de patients.
Il n'empêche que les risques inhérents à cette maladie ne proviennent pas uniquement de la haute prévalence de cette pathologie mais , surtout, de ses complications. Les différentes études effectuées en Tunisie et ailleurs ont montré que les effets délétères dus à l'hyperglycémie favorisent une atteinte des vaisseaux de petit et de grand calibre. Or, ces défaillances sont responsables des complications ophtalmologiques pouvant aller jusqu'à la cécité, de l'atteinte rénale et même d'insuffisance rénale chronique. Il a été prouvé que l'atteinte artérielle qui accompagne le diabète est responsable des accidents cardiovasculaires plus fréquents chez cette population. Donc, si le diabète « ne tue pas », il est à l'origine de pathologies très graves qui comportent les plus grands risques de décès. Une telle situation pousse à s'intéresser à la prise en charge de cette pathologie et, surtout à la prévenir surtout que les projections prévoient le doublement de la prévalence du diabète dans les 20 prochaines années. Par ailleurs, ce qui semble le plus paradoxal dans cette problématique, c'est que les thérapies existent et qu'elles consistent essentiellement en un mode de vie sain basé sur une alimentation équilibrée et un plus grand intérêt à l'activité physique. Il suffit de revenir à notre bon vieux régime méditerranéen et d'avoir plus d'activités sportives pour prévenir l'obésité chez l'adulte et l'enfant. Mais, autant c'est facile de le dire, il est davantage difficile de le réaliser. Le mode de vie sédentaire a faussé toutes les notes et les prémisses ne montrent aucune réversibilité des tendances. Loin de là, les « fast-food » gagnent davantage de terrain et les citoyens sont de plus en plus éloignés du travail physique même dans leur divertissement. D'ailleurs, les statistiques montrent que la maladie est plus fréquente dans la ville que dans la campagne. Cette différence revient essentiellement au mode de vie.
Concernant les thérapies, une double action est nécessaire. D'une part, il est impératif de sensibiliser quant aux risques accompagnant la persistance dans ce mode de vie et de multiplier les campagnes pour une meilleure hygiène de vie qui prévient l'obésité. D'autre part, une meilleure prise en charge du diabétique pourrait prévenir les complications éventuelles. A ce niveau, les services de diabétologie et les diabétologues sont appelés à se multiplier dans le pays pour accorder plus de temps à la sensibilisation au cours des consultations souvent surchargées.
Pour voir plus clair dans cette problématique, le Temps s'est adressé au Dr Zinet Marrekchi Turki Interview :

Dr Marrekchi Turki Zinet, Professeur agrégé en Endocrinologie à l'Institut de Nutrition de Tunis : « Il faut promouvoir un mode de vie sain consistant en une lutte contre la sédentarité et une amélioration qualitative et quantitative de notre alimentation »

Le Temps : Apparemment, le diabète (sous ses différentes formes) est la pathologie la plus répandue en Tunisie. Qu'en est-il exactement selon les études faites par l'Institut de nutrition ?
Dr Turki : Oui le diabète est une pathologie très fréquente dans notre pays. Une grande enquête réalisée par l'Institut National de Nutrition en 1996-1997 a rapporté une prévalence de 7.5% en milieu urbain et une prévalence de 4.6% en milieu rural. La prévalence dans le grand Tunis était particulièrement élevée puisqu'elle était de 10.7%.
Une enquête plus récente faite par l'Institut Nationale de Santé Publique en 2006 montre une prévalence globale encore plus élevée de l'ordre de 9,9 % dans la population Tunisienne. Les taux rapportés dans le grand Tunis sont de 12% chez les hommes et 13.6% chez les femmes.
Ceci est d'autant plus inquiétant qu'on prévoit un doublement de la prévalence du diabète dans les 20 ans à venir ....

. Quelles raisons se trouvent-elles derrière ce fléau ?
- C'est la sédentarité croissante et l'alimentation de plus en plus grasse, sucrée et par conséquent hypercalorique qui sont responsables d'une augmentation de la fréquence de l'obésité et par conséquent du diabète de type 2.

. Qu'est-ce qui fait la différence entre une forme et une autre de diabète ? Ne sont-elles pas des complications les unes des autres ?
- Le diabète de type 1 et le diabète de type 2, qui étaient appelés respectivement diabète insulinodépendant et non insulinodépendant sont 2 formes différentes de la maladie. Le diabète de type 1 est du à une destruction des cellules pancréatiques sécrétant l'insuline, il en résulte une carence absolue en insuline. Le diabète de type 2 est du à une résistance tissulaire à l'insuline. Dans les deux cas le glucose ne peut pénétrer dans les cellules pour y être métabolisé, il s'accumule dans le sang d'où l'hyperglycémie qui caractérise la maladie.

. Comment se présente la prise en charge
- La prise en charge des diabétiques se fait dans les hôpitaux, dans les dispensaires et dans le secteur privé. Au niveau du secteur public nous souffrons d'un manque de services de diabétologie et de diabétologues dans le pays, ce qui fait que nos consultations sont surchargées. Le temps consacré à chaque patient en consultation est insuffisant ce qui empêche une prise en charge optimale de nos patients.

. Comment devrait-on lutter contre ce fléau ? Y a-t-il un programme national de lutte contre le diabète ?
- Le meilleur moyen de lutter contre cela est d'éduquer la population et de prévenir l'apparition de l'obésité chez l'adulte et chez l'enfant. Il faut promouvoir un mode de vie sain qui consiste en une lutte contre la sédentarité et en une amélioration qualitative et quantitative de notre alimentation. Il faut retourner à notre bon vieux régime méditerranéen.
Des programmes de prévention du diabète sont prévus et vont être mis en place.

. L'expérience montre que le diabète a des effets néfastes sur plusieurs fonctions vitales de l'être humain. Qu'en est-il exactement et comment s'explique cette corrélation ?
- Les effets délétères sont dus à l'hyperglycémie qui favorise une atteinte des vaisseaux de petit et de grand calibre. L'atteinte des capillaires sanguins est responsable des complications ophtalmologiques du diabète pouvant aller jusqu'à la cécité et l'atteinte rénale peut être responsable d'insuffisance rénale chronique. L'atteinte artérielle est responsable des accidents cardiovasculaires observés chez les diabétiques. Ce qui favorise cette dernière atteinte ça n'est pas seulement le diabète mais également l'hypertension artérielle, l'hyperlipidémie et le tabagisme qui y sont souvent associés.

. Les firmes de médicaments sont en concurrence pour présenter des thérapies aux différentes formes de diabète. Y a-t-il des différences entre une thérapie et une autre ?
- Il y les antidiabétiques oraux et l'insuline. Les premiers sont destinés uniquement aux diabétiques de type 2. L'insuline est utilisée dans le traitement du diabète de type 1 et de type 2. Il existe plusieurs familles d'antidiabétiques oraux selon leur mode d'action et plusieurs types d'insulines.

.Et pour le diabétique, quelle est la meilleure attitude pour contrôler son diabète ?
- Les mesures hygiéno-diététiques, un traitement adapté et une éducation du patient sont les piliers de la prise en charge. Une bonne observance du traitement et un suivi régulier sont également fondamentaux dans la prise en charge du patient diabétique.


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