Après l'adoption de la nouvelle loi sur les médicaments génériques, des pharmaciens interrogés insistent sur la nécessité de prendre des mesures d'accompagnement appropriées en vue de répondre à l'accroissement attendu de la demande pour ces produits, dans les meilleures conditions, sur le plan de la quantité et de la qualité. Cette nouvelle loi votée par la Chambre des députés, ce mardi 6 mai 2008, autorise les pharmaciens à remplacer les médicaments prescrits par les médecins à leurs patients par d'autres médicaments génériques qui sont moins chers.
Pas de rapport avec les prix La hausse attendue de la demande nationale pour les médicaments génériques n'a pas, toutefois, de rapport avec ce côté relatif aux prix des médicaments. Elle est liée directement à la mise en place du nouveau régime de l'assurance - maladie, gérée par la Caisse nationale de l'assurance - maladie (CNAM), qui prévoit de calculer le taux de remboursements des dépenses de médicaments en fonction des prix des médicaments les moins chers, soit les médicaments génériques dont les prix sont de beaucoup inférieurs à ceux des médicaments de référence ou d'origine. Les médicaments génériques contiennent, en effet, le même principe actif que les médicaments de référence et sont recommandés par les Instances internationales compétentes, comme l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Cependant, ils sont diversement appréciés par les citoyens tunisiens qui préfèrent plutôt les médicaments de référence et d'origine, jugés plus efficaces, à leurs yeux, et ils peuvent être, réellement, plus efficaces. Selon les informations que nous avons pu recueillir, la substance active des médicaments est mélangée à d'autres substances appelées ''supports'' qui jouent un grand rôle dans la qualité de l'absorption de cette substance active par le corps ou l'organisme. Le taux d'absorption peut varier de 50% à 90% selon la qualité des supports, de sorte que l'appréciation subjective des citoyens est fondée, puisque la même quantité de deux produits ayant des supports différents n'a pas le même effet. Il en va des médicaments comme de tous les produits offerts sur le marché. Il y en a de bons et de mauvais. La qualité constitue, ainsi, un facteur décisif pour convaincre les citoyens de l'efficacité des médicaments génériques, et il ne faut pas trop compter sur la différence des prix pour emporter leur adhésion. Par ailleurs, plusieurs produits de type générique peuvent exister pour un même médicament, car chaque laboratoire a développé ses propres médicaments génériques. Leurs prix présentent des différences minimes, mais le pharmacien qui dispose, dans son officine, de toute la gamme des produits, est obligé de proposer, au client, et à l'assuré social, en particulier, le produit générique, le moins cher, dans la mesure où ce produit le moins cher bénéficie du taux de remboursement le plus élevé à la CNAM. Cette situation risque de provoquer des ruptures de stocks pour certains produits et des articles invendus pour d'autres, à cause de cette différence minime de prix. Des accidents d'allergie totalement imprévus et de diverses gravités peuvent, aussi, se produire à la suite du remplacement d'un médicament par un autre et il s'en est produit. La nouvelle loi couvre le pharmacien, dans ces cas, bien qu'un accident soit toujours regrettable. Autant de questions qui sont soulevées, et à l'instar de tous les secteurs, la réponse réside dans l'augmentation de la production et l'amélioration de la qualité.