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La France du Papy boom s'ouvre aux jeunes tunisiens
Coopération
Publié dans Le Temps le 08 - 05 - 2008


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9000 opportunités de cartes de séjour à des conditions avantageuses
Au-delà des grands contrats réalisés pendant la visite du Président Sarkozy en Tunisie et qui ont porté sur plus de trois milliards de dinars, cette visite a valu aussi par un accord pour organiser la circulation des personnes entre les deux pays. Son explication et les termes de son application ont été au centre de l'atelier de presse organisé, hier,
à l'Ambassade de France et consacré à "la gestion concertée des migrations et au développement solidaire", en présence de l'Ambassadeur, M. Serge Degallaix, du Consul Général à Tunis, M. Christian Berlinet et du chef de mission de l'Agence Nationale de l'Accueil des Etrangers et des Migrations à Tunis, M. Yves Brunner.

Son Excellence, M. Serge Degallaix a expliqué que cet accord permettrait de faciliter la circulation des personnes entre la France et la Tunisie, notamment par une délivrance plus large des visas dits de circulation d'une durée de un à cinq ans qui permettent d'accéder au territoire français sans avoir à chaque fois à solliciter un visa de court séjour. Selon les propos de l'Ambassadeur, ce protocole permet également l'accès au marché du travail français pour les Tunisiens qui ont des compétences de haut niveau ou pour des métiers pour lesquels existe en France une demande non satisfaite : « Ces migrations portent sur plusieurs catégories d'emplois et permettent aussi à de jeunes professionnels tunisiens (ou français) d'acquérir chez le partenaire une expérience professionnelle et de la valoriser lors du retour. Ces facilités pourraient permettre l'accès en France de plus de neuf mille Tunisiens répartis entre quatre sous-catégories. D'abord, il y aura les diplômés du supérieur qui auront, désormais, la possibilité d'acquérir en France une première expérience professionnelle très importante pour leur carrière professionnelle. Cette possibilité est ouverte aussi bien pour les diplômés des universités tunisiennes que françaises. D'ailleurs, leur nouvel avantage, c'est qu'ils ne sont plus soumis à une autorisation préalable de la direction départementale du travail certifiant qu'un Français ne pourrait pas postuler à ce poste. Cet obstacle a été levé et la nouvelle situation permettrait à près de 1500 Tunisiens d'en bénéficier. Ensuite, et sur un autre plan, les compétences et les talents auront des traitements de faveur et disposeront d'un droit d'obtenir des cartes de séjour « Compétences et Talents ». Il s'agit de personnes pouvant contribuer de façon significative et durable au développement économique, au développement de l'aménagement du territoire ou au rayonnement notamment intellectuel, scientifique, culturel, humanitaire ou sportif de la France et de la Tunisie. Cette carte est d'une durée de trois ans, renouvelable une fois. Les projections indiquent que près de 1500 Tunisiens pourraient être touchés par cette mesure. En plus, la France sera ouverte aux professionnels tunisiens dans des métiers où existe une demande non satisfaite en France.77 métiers qualifiés ont été recensés, notamment dans le secteur de la construction, de l'hôtellerie et la restauration. L'antenne de Tunis de l'Agence Nationale de l'Accueil des Etrangers et des Migrations « ANAEM », l'ATCT et l'Internet pourraient servir à véhiculer la rencontre entre l'offre et la demande en la matière. Le projet est à son début et ses mécanismes ne sont pas encore mis au point. Mais, on estime à 3500 le nombre de professionnels ayant la possibilité de bénéficier de ce volet du protocole. Enfin, il y aura les travailleurs saisonniers. 2500 Tunisiens pourront désormais bénéficiers de cartes pluriannuelles pour travailler saisonnièrement en France. Ainsi, ils n'auront pas à refaire leurs demandes chaque année ».
Les explications de M. Serge Degallaix montrent que la France a adopté avec la Tunisie une politique plus ouverte qu'avec n'importe quel autre pays en dehors de l'Union Européenne. En effet, et toujours selon les explications de l'Ambassadeur, la liste d'activités proposée aux autres pays se limite à 30. Alors qu'elle est de 77 pour la Tunisie. C'est presque les deux tiers du nombre proposé aux nouveaux venus dans l'UE et qui est de 120.
Un autre volet de cet accord appuie les actions de développement solidaire entre les deux pays afin de développer la formation professionnelle qui débouche sur l'embauche dans les métiers traditionnels ou nouveaux, mobiliser les compétences tunisiennes en France autour de projets de coopération technique, technologique, scientifique ou éducative en Tunisie et contribuer au développement des régions tunisiennes d'émigration pour créer des activités et des emplois répondant à la situation locale. Ce volet répond aux nouveaux soucis de la Tunisie qui va faire face à plusieurs grands projets nécessitant une main d'œuvre spécialisée. Par ailleurs, des centres intégrés des métiers du bâtiment et des métiers de la mer verront le jour pour répondre à la diversité des besoins. Trente millions d'Euros de subvention seront alloués à ce volet du développement solidaire.
Ce même accord organise la lutte conjointe contre l'émigration irrégulière au travers d'une coopération opérationnelle, bilatérale, destinée à la prévention et d'une collaboration entre consulats et préfectures pour les procédures de réadmission des personnes en situation irrégulière dans le respect de leur dignité et de leurs droits fondamentaux. A cet effet, les personnes qui retourneront en Tunisie dans ce cadre bénéficieront de l'aide au retour. En plus, ce retour forcé ne les empêche pas de postuler à un visa régulier si jamais ils répondent aux conditions posées conjointement par les autorités tunisiennes et françaises. En d'autres termes, si jamais un Tunisien est en France en situation irrégulière et il est en train de travailler au noir dans l'une des 77 activités énumérées dans le protocole, il peut retourner en Tunisie et obtenir un visa régulier pour aller travailler en France. Vu sous cet angle, c'est une fenêtre pour d'éventuelles régularisations. Il n'empêche que tout le protocole est la synthèse d'une approche cherchant à adapter les spécificités d'une France vieillissante et vivant un papy-boom à celles d'une Tunisie jeune et souffrant d'un surplus de main d'œuvre et notamment des diplômés.


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