Demandez à n'importe quel clubiste ce qu'il se rappelle de l'été 2007 et il vous parlera surtout des difficultés vécus par le club de Bab Jedid : un président introuvable, un parc A vide et des responsables injoignables, leurs portables étant constamment éteints. Avec la nomination de Ben Chikha pour s'occuper des destinés techniques du club, la boucle est bouclée puisque selon certains, l'Algérien n'avait pas l'envergure du Club Africain. A quelques jours du début du championnat, les Bookmakers ne pouvaient parier un rond au profit des "Rouge et Blanc". A l'arrivée, ils sont champions de Tunisie, un résultat qui en dit long sur les qualités de l'entraîneur, du groupe et des responsables. Décriés avant les trois coups, ils sont devenus les artisans d'un des plus beaux sacres de l'histoire du club.
La recette pour devenir champion Pour devenir champion de Tunisie, plusieurs facteurs ont été réunis. Nous en citerons quelques-uns, ceux que nous considérons comme étant les plus importants.
L'apport de Ben Chikha L'entraîneur clubiste a considérablement contribué à ce sacre. Mieux encore, il est pratiquement le maillon le plus important de la chaîne. Sa persévérance, son football porté vers l'attaque, sa force de caractère et son honnêteté lui ont permis de transformer ses joueurs. Il ne s'est jamais caché derrière des prétextes fertiles pour justifier un mauvais résultat. En outre, et c'est le plus important, il a presque toujours défendu ses joueurs, même dans les moments, les plus difficiles. En somme, il a su transcender ses joueurs même si des fois ils n'avaient plus la force d'aller de l'avant. Enfin, il a toujours cru au sacre même si l'Etoile, celle de la phase aller donnait l'impression d'être inaccessible et Ben Chikha a pu convaincre ses joueurs de la possibilité de coiffer au poteau le champion d'Afrique...
Le rôle des joueurs cadres Ils sont nombreux et ils forment le noyau de l'équipe. Ben Chikha les a responsabilisé et leur a fait comprendre qu'ils ont un rôle à jouer pour que le club aille le plus loin possible. A titre d'exemple, Sellami a été pendant plusieurs journées sur le banc et l'ex-stadiste a accepté les choix de son entraîneur. Il faudrait également mettre en évidence le rôle des Ouertani et Ben Yahia. Ce dernier, à force de travail et d'abnégation a fini le championnat à la tête du classement des buteurs. Quant au premier, c'est le courage, l'abnégation et la générosité dans l'effort.
L'éclosion de Dhaouadi A vrai dire, l'ex-Kairouanais a déjà fait étalage de son savoir-faire depuis la saison dernière. Pour cette année, il n'a fait que confirmer. Dhaouadi a permis a son équipe de l'emporter dans des matches difficiles et quand le collectif grince un peu. Il l'a fait lors du dernier derby et avant-hier devant l'Espérance de Zarzis. Ses accélérations constituent une des armes d'un Club Africain truffé de bons joueurs.
Mouihbi apporte le plus L'ex-Marsois s'est avéré être un joueur de grande qualité et la somme déversée pour son recrutement n'a pas été excessive. Youssef Mouihbi a apporté beaucoup de choses dans le jeu clubiste. On l'a vu faire le play-maker et suppléer Sellami quand ce dernier devait s'absenter, il a également occupé les flancs droit et gauche de l'attaque. Enfin, il a joué en pointe et s'est révélé être un joueur doté d'un sens du but aigu (même s'il en rate beaucoup également).
Des joueurs polyvalents Le Club Africain a beaucoup souffert des blessures de ses joueurs et Abdelhak Ben Chikha a dû plus d'une fois changer la composition de son onze-type. Souissi, Gharzoul, Hmam, Amri, Ouertani, Sellami, Osagie, Pokong pour ne citer que ceux-là ont tous été contraints à un moment ou un autre de la saison de déclarer forfait. Le Club Africain et son entraîneur Ben Chikha n'ont trouvé leur salut que dans la qualité individuelle de certains joueurs capables d'évoluer à plus d'un poste. De véritables jokers que sont les Hmam, Alexis Aouadhi, Souissi...
Un bureau directeur qui s'est assagi Kamel Iddir et ses collaborateurs ont beaucoup appris depuis qu'ils sont aux commandes du club. Ils ont beaucoup de mérite pour avoir travaillé main dans la main et dans l'intérêt du club. Cette année, on a prôné la continuité et malgré les échecs en coupe de Tunisie et en Champion's League, il n'a jamais été question de remercier Ben Chikha. On n'a jamais cédé à la pression de la rue et mieux encore, on a proposé à Ben Chikha de rempiler quel que soit le résultat final en championnat. Enfin, on rappellera que les dirigeants ont pris le risque de nommer un entraîneur que l'on considérait incapable de mener la barque à bon part. Le résultat des courses, on le connaît...
Un public fidèle C'est le moins que l'on puisse dire à propos des supporters clubistes. Ils sont presque 9 mille abonnés et au moins 25 mille pour un match quelconque devant une équipe occupant la seconde moitié du classement général chaque dimanche à El -Menzah. Ben Chikha a dit du public qu'il est le joueur numéro un et il a raison car on a vu les joueurs perdre beaucoup de leurs moyens la seule fois où ils ont dû jouer à huis-clos.
Ou sont les jeunes du club Nous ne terminerons pas sans poser une toute petite question aux responsables du Club Africain pour leurs demander où sont passés les joueurs du cru. Face à l'Espérance de Zarzis, Wissem Ben Yahia faisait tache au milieu de ses co-équipiers puisqu'il était le seul joueur formé au club. Que fait-on des joueurs du cru et qu'advient-il d'eux, une fois devenus en âge de jouer avec les seniors. Compter sur des joueurs issus du centre de formation permettrait au club de gagner beaucoup d'argent et éviter d'en dépenser pour des recrutements qui ne réussissent pas à chaque coup. Les deux Nigérians Osagie et Esegie en sont une parfaite illustration.