Tous ceux qui avaient vu le match ST - CSS de dimanche s'accordent à dire que Mohamed Selliti a été le meilleur homme sur le terrain. Les défenseurs sfaxiens devaient se réveiller hier avec un sacré mal de tête, tellement il leur a donné le tournis. Ce jeune homme était voué à une grande carrière, mais pour des raisons qui lui incombent, et aussi parce qu'on lui a cherché des crosses, il a chuté pendant trois bonnes années dans un anonymat étrange. Il avait tout pour réussir, pour briller, et surtout capitaliser sur la glorieuse saison 2002 - 2003, ponctuée par une Coupe de Tunisie, mais il n'a pas pu le faire. Il est allé, à son corps défendant, monnayer son talent, sous d'autres cieux, mais là où il passait, il se faisait amocher. Au fait, il ne s'est jamais senti ailleurs, mieux qu'au Bardo, et c'est dans l'optique de revenir au devant de la scène, comme au bon (pas très) vieux temps qu'il a rebondi dans un club et une place qui l'aiment indéfiniment. Son retour n'a pas été facile. Sur le volet administratif, l'affaire a été close en un rien de temps. Sur le terrain, il est sur le bon chemin, mais il n'arrivait pas encore à retrouver cette efficacité devant les bois adverses, et toute cette réputation qui ont fait de lui l'attaquant le plus redouté, en circulation, il y a quelques temps. Au cours de ce quart de finale, il a démontré à tous qu'il faudra compter avec lui dans les tours et rondes qui vont défiler. Bien que mal servi, jamais bien soutenu ou épaulé, sa condition physique était quasiment parfaite. Quand son club menait au score, il aurait pu tuer le match, mais il a vendangé l'opportunité qu'il s'était procuré. Par moments, il était irrésistible, ayant tout le temps une meute de défenseurs à ses trousses, mais qui n'arrivaient jamais à lui subtiliser les ballons. Il a été au four et au moulin, n'ayant jamais froid aux yeux d'aller devant, se frotter seul sans crainte ni frayeur, à trois voire quatre défenseurs, et n'hésitant jamais à revenir derrière aider à mettre le barbelé devant la cage. Parfois, il a été intimidé et agressé et, preuve qu'il a beaucoup mûri Mohamed Selliti n'avait jamais bronché, laissant peut être le soin à l'arbitre d'appliquer les règles, mais ce dernier ne voulait pas se servir de la biscotte, se contentant des avertissements verbaux. Le nouveau Selliti est arrivé, et il ne lui manque que la réussite devant la cage adverse. Il est en train de travailler dur et plus que tous ses autres coéquipiers, pour retrouver toutes ses sensations. L'épreuve de coupe, est une compétition qu'il aime, et au cours de quoi, il a toujours brillé. La dernière Coupe arabe, et l'ultime Coupe de Tunisie sont un peu siennes. Maintenant qu'il est tout près du but, que son club a atteint le stade des demi-finales, il sera encore plus transcendé, et motivé pour réussir un autre grand coup d'éclat, comme celui réussi au soir d'un 14 juin 2003. Ce n'est là que le rêve qu'il n'a de cesse de caresser et murmurer dans les coulisses... et même si la réalité est toute autre, Mohamed Selliti, en bon leader, fera tout pour faire adhérer ses jeunes camarades au projet qu'il est en train de monter.