La dernière valse à quatre temps de Roger Lemerre a commencé par un faux pas ! Quatre rencontres qualificatives, à la fois pour la CAN et la CM. Quatre rencontres décisives sous la haute responsabilité d'un entraîneur déjà signataire avec une autre nation, la tête ailleurs... ! Quatre rencontres jugées d'une manière impulsive par un bureau fédéral accumulant les gaffes et n'arrivant pas à être incisif. Bertrand Marchand et Santini avaient tout à fait raison de refuser de prendre le relais à la tête d'une équipe dont le destin aurait été scellé. N'importe quel professionnel récuserait de sauter une étape cruciale, un maillon, le plus fort, celui de la qualification, au risque de casser toute la chaîne. Roger Lemerre a atteint ce dimanche premier juin sa plus basse cote de popularité, traînant dans son sillage une sélection défaite en sept minutes par des Burkinabés affamés de victoire et saisissant sans rechigner une occasion en or de se distinguer. Leur entraîneur portugais déchaîné n'a pas manqué de manifester bruyamment son bonheur devant un public tunisien sidéré. « Victoire historique », assurait Paulo Duarte à la conférence de presse. Et comment ?? Ces joueurs n'étaient-ils pas plus déterminés à s'illustrer ? Footballeurs hautement motivés et caressant le rêve de s'ouvrir les portes de la qualification, une aubaine d'exhiber leur talent, et ils en ont les Burkinabés, dans les meilleures vitrines pour un joueur ; la coupe d'Afrique et la Coupe du monde ! Entre des Tunisiens émoussés, préoccupés par des sollicitations ou des contrats à renégocier et distraits de leurs engagements d'internationaux à honorer et des Burkinabés emballés, enthousiasmés et avides de gagne, la différence est évidente et s'est matérialisée par un 2à 1 inattendu et, oh combien, douloureux pour toute une nation ! La cassure de Lemerre avec les médias, ses prises de bec et son air hautain, semblent avoir déteint sur la relation du team national avec son public. On est bien loin de la ferveur autour de nos internationaux, de l'engouement sans pareil des supporters et de leur engagement et mobilisation parfaite derrière leurs favoris. Le Radés plein à craquer d'une certaine soirée « ramadanesque », où les fidèles de la sélection préféraient élire domicile tout autour du stade, pour rompre le jeûne à proximité des leurs et être présents à l'heure H, prend l'allure d'un mirage lointain. Les Marocains, actuels ou futurs protégés de l'actuel ou ex-sélectionneur tunisien, Lemerre, en ont été les victimes et pourront aisément en témoigner. Ce désaveu doit-il être imputé à l'instance fédérale et les erreurs élémentaires du coach et son entêtement légendaire ou aux joueurs et à leur rendement précaire ? La réponse est claire : tous ces éléments se sont ligués pour créer une ambiance d'inimité atour de notre sélection et le pire reste, peut être, encore à venir !