"L'arrivée de Tarek Dhiab s'inscrit dans la volonté de mieux finir la saison et de préparer l'avenir de l'équipe" Nous continuons à rencontrer Fathi Farah ex-vice-président et secrétaire général de l'Espérance ST au Parc B suivant les entraînements ou en déplacement avec l'équipe seniors. Un retour dans la discrétion après avoir déserté ce même parc B ces deux dernière années. Fathi Farah a milité au sein de l'Espérance d'abord, de la FT Football et, a été impliqué six années durant dans les instances internationales. Il est actuellement conseiller à la fédération internationale de Tennis, facteur qui lui permet un recyclage permanent. Tout au long de notre entretien, il a plaidé pour la rigueur dans la gestion de l'Espérance ST et pour l'union sacrée des forces vives du club pour soutenir les efforts de l'actuel comité directeur conduit par Hamdi Meddeb. Interview.
Le Temps : La saison 2007-2008 tire à son fin (il ne reste plus que les deux derniers tours de la Coupe) quel jugement portez-vous sur le parcours de l'Espérance. Farah : Il est prématuré à mon avis de faire, aujourd'hui même une évaluation de la situation. Toujours est-il qu'en dépit des résultats mitigés, l'Espérance est encore en course en Coupe de Tunisie et en Coupe de la CAF. Les joueurs n'ont pas encore atteint leur rythme de croisière mais ils sont en train d'évoluer dans la bonne direction. Il faut reconnaître que la nouvelle direction du club a eu le grand mérite d'avoir fait sortir l'équipe du marasme financier dans lequel elle se débattait. Eponger près de trois milliards de nos millimes, ce n'est pas peu. Sans omettre qu'il avait fallu en plus investir pour recruter de nouveaux joueurs. Résumons : la saison a servi à nettoyer les "écuries d'augias" et réussir le sauvetage financier avec le ferme espoir de croire que la saison prochaine sera celle du décollage. • Est-ce la venue de Tarek Dhiab qui vous fait dire que la saison prochaine sera celle du décollage ? Tarek va apporter son prestige mais surtout sa compétence pour poursuivre le travail fait au niveau de la modernisation des structures en parfaite symbiose avec le staff technique depuis l'avènement de Carlos Cabral aux côtés de Maher Kanzari. Autre avantage, la présence de Tarek ne va pas manquer d'accélérer le retour au club d'autres pointures espérantistes tenues, jusque-là, éloignées pour des raisons subjectives voire inconnues. • On en est-on avec le Comité des Sages ? Il est actuellement conduit par mon ami de toujours Hassen Babou qui arrive à rapprocher voire à concilier les points de vues avec doigtée. La vérité est que le Comité des Sages n'a qu'un rôle consultatif, à l'élasticité variable selon les circonstances. Son rôle est soit de désigner président et vice-président soit d'être "l'appendice" de ces mêmes présidents. Ce qui complique un Comité des Sages, c'est qu'il est toléré sans être reconnu officiellement. Pire dans la mesure où il est même ignoré par des présidents de Clubs. Je ne parle pas uniquement de l'Espérance car il y a anachronisme en l'absence de statut et de règlement intérieur, le flou caractérisé par son action, l'absence d'ordre du jour et de P.V après chaque réunion outre l'absentéisme de ses membres. Et je n'ai pas manqué de le dénoncer soit verbalement soit par écrit. Revenons à l'Espérance ST une bonne partie des membres de son comité des Sages n'assiste pas aux réunions pour des raisons qui leur sont personnelles à l'instar de MM. Brahim Ben Yedder, Chedly Ayari, Brahim Gharbi, Taoufik Ghariani. D'autres n'y assistent plus pour une question d'éthique : Abdelhamid Achour et moi-même entre autres. • Quelles démarches faut-il prendre pour donner plus d'efficacité au Comité des Sages, pour qu'il parte sur de meilleures bases ? Il faut à mon avis élargir sa représentativité en y injectant d'anciens présidents du club et quelques personnalités qui l'ont loyalement servi : Abderrahman Ben Ezzeddine, Moncef Klibi, Moncef Zmerli, Chedly Ben Slimène et pourquoi pas Meriem Mizouni et j'en oublie. Que de noms ont porté haut les couleurs de l'Espérance. • Et Fathi Farah dans tout cela ? Je fais partie des "gardiens du temple espérantiste". Je veux préciser que je ne postule à rien pour ajouter que si le besoin s'en fait sentir. Je répondrai présent. Ce que je constate c'est que Hamdi Meddeb et Ahmed Bouchamaoui ont déjà esquissé un programme de réformes pour les seniors et les catégories de jeunes. Alors je me ferai un plaisir d'y apporter ma contribution. J'estime qu'il est de mon devoir d'être à la disposition de mon club, de lui apporter mon expérience. • La survie d'un club de l'envergure de l'Espérance ne se limite pas aux intentions, vous en convenez. Que pensez-vous du financement du club ? La gestion financière a manqué ces dernières années de rigueur. Et là, je me pose une question : pourquoi a-t-on dépensé beaucoup plus que d'autres clubs pour des résultats mitigés. Alors pourquoi toutes ces dépenses pour acquérir une quarantaine de joueurs dont la moitié représente des recrutements manqués. Résultat joueurs mal utilisés à l'instar de Lachkham ou inexplicablement cédés à l'instar de Seiko, Berradhia et à un degré moindre Ben Ouannès. Pendant ce temps, on a fermé les portes du club à Chermiti, Dhaouadi et Mouihbi. Cela peu de personnes le savent. Pour revenir à votre question, je répondrai que le problème financier se pose pour tous les clubs. Les grands parmi ces derniers disposant de plus de solutions pour réussir leur auto suffisance : sponsoring, galas, vente d'articles aux couleurs du club publicité, recettes des matches, quote-parts des transmissions télévisées, vente des joueurs. Concernant ce dernier volet, Hamdi Meddeb a récemment souligné qu'une bonne formation est en mesure de contribuer indirectement à améliorer les finances de l'équipe outre la vente des joueurs non utilisés. J'estime que l'Espérance travaille actuellement pour subvenir à ses propres besoins. • Appel à Tarek Dhiab, constitution d'une commission de recrutement composée d'anciens joueurs, vous attendez-vous à un remaniement au sein de l'actuel comité directeur. D'ailleurs, on en entend parler depuis quelque temps ? Toutes les bonnes décisions sont toujours les bienvenues et mieux vaut tard que jamais. Hamdi Meddeb a eu d'abord à résoudre de graves problèmes financiers, à corriger ensuite les dysfonctionnements hérités du passé. La venue de Tarek en fin de saison s'inscrit sûrement dans la volonté de mieux finir la saison et de mieux préparer la nouvelle. La commission de recrutement fait partie de cette volonté d'assurer le saut qualitatif. Quant à un éventuel remaniement de l'actuel comité directeur. Je n'en sais rien et cela relève de la direction de l'association. • Pour terminer ? Je crois en l'Espérance des compétences. Elle n'a d'autres choix que celui de continuer à s'investir dans la mise en ordre de ses affaires à travers un travail d'équipe, une bonne gestion. Notre club a beaucoup de défis à relever pour adapter cette gestion aux contraintes du professionnalisme. Pour y parvenir, il faut mettre un terme aux luttes intestines nuisibles au club. Serrer les rangs pour que l'Espérance retrouve ses forces, sa sérénité et son leadership. Interview recueillie Par Rafik BEN ARFA