Un groupe de personnes s'est présenté à la police pour porter plainte contre une personne qu'ils soupçonnaient de fournir de la drogue " zatla " aux jeunes de ce quartier paisible de la banlieue sud . Les plaignants ont fourni le nom et le signalement de ce personnage ainsi que l'adresse de la maison qu'ils affirmaient être le quartier général des opérations de fourniture de la drogue. Ils ont précisé dans leurs dépositions qu'il s'agissait d'un manège incessant, de jour et de nuit et qu'il y avait même des étrangers impliqués dans ce réseau eu égard au nombre de voitures étrangères qui stationnaient devant ladite maison. La brigade des stupéfiants a été chargée du suivi de cette affaire. Et suite à un contrôle assidu des allers et retours, il a été remarqué que quelque chose de malsain se tramait à l'intérieur de cette villa et qu'un réseau étranger y serait même impliqué. En effet, un dealer notoire a été repéré y entrant. Munis d'une commission rogatoire, et après s'être assurés qu'un beau paquet de trafiquants était à l'intérieur, les agents ont effectué une descente au milieu de la nuit dans ce lieu mal famé. Au début de l'opération, le portier (car il y avait bien un portier) croyait s'adresser à un consommateur. Mais, les agents l'ont vite maîtrisé avant qu'il ne donne l'alerte. Il fallait conserver l'effet de surprise et envahir rapidement les lieux. Il s'avérait que la drogue n'était que l'une des activités proposées dans ce milieu de débauche. A l'intérieur, il s'agissait d'un véritable petit casino. Il y avait un groupe qui jouait au poker. Un autre groupe jouait au baccara . Le vin coulait à flots et l'odeur du hashish remplissait les lieux. Une dizaine de jeunes filles étaient parsemées près des joueurs et devant le bar (car il y avait un bar). Il y avait même des chambres pour la détente où les clients pouvaient passer la nuit ou se livrer à un petit massage très spécial. Par ailleurs, les agents ont trouvé une salle occupée par un étranger entouré de trois jeunes filles qui étaient en train de le remettre en forme. Dans un bureau à l'étage, les agents ont trouvé le dealer étranger avec son compère tunisien en réunion. Un grand coffre contenait deux kilos de hashish en plaquettes, des dizaines de milliers de dinars en monnaie étrangère et un pistolet. Tout ce beau monde a été arrêté. Vingt cinq arrestations ont été décidées. Les 25 personnes ont été traduites devant le tribunal pour différents délits. Dix ont été accusés de former une bande spécialisée dans des activités malveillantes. Neuf femmes ont été accusées de prostitution clandestine. Les analyses ont révélé que deux parmi elles consommaient de la drogue. Elles étaient également traduites devant la justice pour ce délit de consommation. Les deux gros poissons étaient déjà recherchés par la justice dans d'autres affaires. Ils ont même été condamnés par contumace. La défense a sollicité la confusion des peines pour toutes les affaires. La cour acquiesçant à cette demande condamna les deux dealers , après délibérations, à trente ans de prison chacun et plus d'un million de dinars d'amende. Les autres accusés ont écopé de peines allant de trois à quinze ans de prison ferme ainsi qu'à des peines d'amende également.