L'affiche est de prestige, mais elle n'est pas arrivée à saliver les amateurs du ballon rond, puisque l'assistance n'a pas répondu à l'appel. Depuis la nuit des temps, depuis que la balle est ronde, la course à la coupe, aiguise bien des appétits, anime bien des places, familiarisées avec l'évènement ou néophytes. Pour tout club, elle est un adjuvant qui stimule sa démarche, le sésame qui lui ouvre bien des horizons, qui lui offre une seconde chance de rachat, comme c'était le cas, pour le Stade Tunisien et l'Etoile Sportive du Sahel, que le destin avait réuni hier dans le joyau de Radès. Deux clubs décevants en championnat, mais qui sont, l'un et l'autre, décidés à se relancer via ce match, cette demi-finale de coupe. Côté local, l'échéance était vitale pour son avenir. Le club ne draine plus les supporters, n'arrivant plus à jouer les premiers rôles, et distancé à tous les niveaux par, au moins, quatre clubs, dont, justement son rival du jour. Côté visiteur, on était dans l'obligation de prouver à tous les observateurs, que le déficit observé en championnat, n'était que du domaine accidentel, et qu'il n'est jamais question de se séparer, même momentanément, de son réel standing. Voila un peu et 'grosso modo' le topo de la situation dans les deux camps avant ce que nous taxons de "classico", et qui en réalité à été beaucoup plus coloré sur les enceintes que sur le pré. Les raisons sont multiples, et là, encore une fois, est pointé du doigt le préposé à l'élaboration du calendrier, qui est loin de faire l'unanimité ni dans le fond ni dans la forme. On ne pouvait pas s'attendre à de meilleurs débats, par une chaleur pareille, après une interruption des compétitions de plus d'un mois. Ajouter à ces facteurs, naturel et organisationnel, la peur de l'échec, et on comprendra mieux pourquoi le bilan en terme de jeu a été famélique, et catastrophique sur le plan comptable. Et ce ne sont pas les quelques velléité des vingt premières minutes ponctuées une belle action chorale amorcée et terminée par Berradhia dont le tir a été capté par l'attentif keeper stadiste Naouali (8 ème ), ou la jolie tête de Selliti qui a failli faire mouche sans la double détente du vigilant Mathlouthi qui détoura difficilement en corner. A l'exception de ces deux occasions nettes, le jeu se concentra au milieu du terrain. Les automatismes, d'un côté comme de l'autre, manquaient cruellement, les lignes étaient très étirées. Côté Stade, on ne comptait quasiment que sur les balles arrêtées à défaut d'inspiration. Côté Etoile, la volonté de bien faire se lisait dans les yeux des joueurs, mais ces derniers n'arrivaient pas à dominer leur sujet, et aller jusqu'au bout de leur intention. Quatre beaux buts Au retour des vestiaires, les Champions d'Afrique semblèrent plus décidés que leurs rivaux comme en témoignent les deux bonnes opportunités octroyées coup sur coup par Nafkha et Narry. Les débats, sans trop de couleurs, n'arrivent pas à décoller, le Stade Tunisien se cantonnant plutôt dans sa zone, en quête d'une brèche, et l'Etoile n'arrivait pas à trouver la faille. Il a fallu attendre la 76 ème minute pour voir le match se débrider : héritant d'une balle anodine dans la zone stadiste, Gelson Silva a tout le temps d'armer et d'allumer un pétard qui s'en alla finir sa course dans le sac de Naouali, curieusement avancé. Piqués dans leur amour propre, les locaux se lancèrent dans à l'attaque, et trois minutes après, ils arrivèrent à remettre leur pendule à l'heure. Au bout d'un corner mal négocié par l'arrière garde étoilée, Falhi dépose carrément le cuir dans les pieds de Mabrouki, qui laisse partir un missile 'air-air' imparable. De part et d'autre, on n'a pas manqué d'agressivité, de courage mais le préposé au tableau d'affichage n'eut pas à se déployer. Même son de cloche aux prolongations : l'Etoile est plus menaçante et le Stade se défend à bec et ongles. A la 96 ème Chermiti, jusque là inerte, et peu efficace réussit à marquer sa présence, et de quelle manière ! En transformant un coup franc, de toute beauté, il redonne l'avantage aux siens. Mais ce n'était que partie remise puisque, Selliti, profitant d'un mauvais dégagement, remet les deux équipes à égalité. Le même Selliti avait au bout des crampons un troisième but mais son coéquipier Mabrouki détourne malencontreusement. Il n'y avait ni vainqueur ni vaincu. Dans la loterie des penalties, ( 5 à 6) la chance a fini par sourire aux plus adroits. L'Etoile n'a pas volé sa qualification. Mohamed Ali Ezzine
SYNOPSYS --Stade du 7 novembre de Radès --ST - ESS : --But de Gelson Silva (76 ème ), Chermiti (96 ème ) pour L'ESS. Mabrouki (79 ème ) et Sellier (98 ème). --Temps chaud --Assistance moyenne évaluée à 15.000 spectateurs --Pelouse en bon état --Arbitrage de Slim Jedidi, secondé par Yemen Mallouche et Ahmed Ferchichi --Commissaire du match : Mohamed Cherif --Joueurs avertis : Gelson Silva, Berradhia, Nafkha et Chermiti (ESS). Boulaâbi (ST) --Formations des deux équipes : --ST : Naouali - Boulaâbi - Zaâïri - Toniato - Zaâlani - Charni - Korbi - Mabrouki - Hamed - Denisio - Selliti. --ESS: Mathlouthi - Berradhia - Meriah - Falhi - J'mal - Nafkha - Narry - Touré - Gelson Silva- Gharbi - Chermiti. --Remplacements: --ST: Jedidi par M'hadhebi (83 ème ), Denisio par Hamed (119 ème ) --ESS: Gharbi par Ben Dhifallah (65 ème ), Gelson par Ben Nasr (110), Touré par Sassi (114 ème )