Les sans-papiers en France seraient entre 200.000 et 400.000 dont des milliers de Tunisiens qui vivent là-bas en situation irrégulière travaillant au noir, évitant les contrôles papiers, ce qui les obligent à limiter leurs activités. Ainsi leur quotidien se résume à un aller-retour du boulot vers leurs foyers. Un foyer justement insalubre avec des conditions d'hygiène rudimentaire et des jobs à la limite du respectable avec des salaires très bas. Les sans -papiers qui font tache. Désormais, le rêve d'une vie à la française est fini pour certains immigrés clandestins Tunisiens. Ces gens ont remué ciel et terre, ont dépensé des fortunes rien que pour embraser le sol français, ils ont décidé de rester là-bas pour fuir la précarité et le chômage. D'aucuns ont régularisé leur situation soit en contractant des mariages mixtes ou blancs. En revanche, les malchanceux, à vrai dire les sans-papiers vivent constamment la peur au ventre, passibles d'une peine de 6 jusqu'à 12 mois d'emprisonnement et à l'expulsion définitive. Après de bons et loyaux services pour la France, une conversion au travail acharné, des conditions de travail piteuses et un salaire avoisinant le RMI, les Tunisiens touchent le fond. On sait très bien que les Tunisiens travaillent en majorité dans les secteurs de la restauration et le bâtiment ; des métiers que les Français refusent souvent d'exercer. Ils sont surexploités par leurs employeurs qui profitent de leur situation précaire pour se remplir les poches et les payent parfois 2 fois moins qu'un salaire normal pour le même boulot exercé par un Français. Ils sont également condamnés à travailler jusqu'à 15 heures par jour. Face à cette situation, certains se sont procuré des fausses cartes de séjour qui coûteraient la bagatelle de 15000 euros. Ils se baladent avec ces faux papiers ou avec une copie, une sorte de passe pour se faire embaucher et éviter de se faire attraper dans des contrôles de papier ce qui n'est pas pour déplaire aux employeurs. C'est ce que raconte un jeune homme tunisien de 28 ans qui dispose de faux papiers : « je travaille au noir, mon employeur me paie à la caisse, je ne suis pas déclaré aux impôts, et quand je rentre du boulot, je n'ose plus sortir de chez moi ». Les Tunisiens en situation irrégulière sont obligés de se cacher, ils ne sortent pratiquement pas de chez eux et ne peuvent plus rentrer dans leurs pays d'origine, mais ils espèrent néanmoins régulariser un jour leur séjour.
Le malheur des expulsés
En côtoyant des personnes expulsées, leur douleur se sentait à travers des kilomètres. Ils ont émigré a fin de fuir leur instabilité économique et sociale, mais ils ont fini par être rejetés ou encore emprisonnés comme des criminels, c'est le cas de Ramzi : 'j'ai immigré ici il y a 17 ans par le biais d'un visa touristique, mon séjour a expiré et je ne voulais pas rentrer au pays, je n'ai pas pu régulariser ma situation. Un jour, en sortant d'un kiosque tabac, je fus confronté à un contrôle papier, j'ai été arrêté sur le coup puis expulsé. Je suis traumatisé, je vis dans une sorte de coma vivant et je n'ai même pas économisé de l'argent. Toute ma vie est partie en miettes. ».
Projet de directive retour Après la tenue au Luxembourg du Conseil des ministres, le mercredi 17 Juin dernier, les ministres européens ont adopté un projet de loi largement applaudi par les pays membres de l'Union Européenne. Ce comité a rendu un texte commun harmonisant qui porte sur les lois d'exclusion des sans-papiers de l'Union Européenne : « projet de directive retour » et qui tend vers une politique d'immigration « choisie et non pas subie ». Le projet de la Directive exige aux Etats membres de l'UE de reconduire toute personne en situation irrégulière dans son pays d'origine. Une loi à polémique, jugée répressive par les associations de défense des droits de l'homme.