Le Temps-Agences - Le président russe Dimitri Medvedev a affirmé hier que la crise géorgienne avait montré au monde que la Russie était un Etat "avec lequel il fallait désormais compter", exprimant par ailleurs son déplaisir de voir la flotte américaine croiser en mer Noire. Le conflit en Ossétie du Sud a montré que "la Russie ne permettrait à personne d'attenter à la vie et à la dignité de ses citoyens (...) La Russie est un Etat avec lequel il faut désormais compter", a-t-il martelé à l'issue d'une réunion du Conseil d'Etat consacrée à la situation géorgienne. "Le monde est devenu différent après le 8 août (l'offensive russe en Géorgie, NDLR). Appelons les choses par leur nom, parce qu'une agression, une vraie guerre a eu lieu, ôtant la vie à des Russes, des Ossètes et des Géorgiens", a-t-il poursuivi. A propos de l'aide humanitaire apportée actuellement par la marine américaine à la Géorgie, Moscou considère qu'il s'agit plutôt d'une aide militaire. "Le réarmement du régime géorgien, y compris sous le drapeau de l'aide humanitaire, se poursuit", a accusé M. Medvedev qui s'est demandé ce que les Américains "ressentiraient si nous décidions d'envoyer une aide humanitaire aux Caraïbes, récemment frappées par un ouragan destructeur, avec notre marine". Affirmant que l'Occident ne parviendra pas à faire pression sur Moscou, le président russe a poursuivi: "Cette confrontation n'est pas notre choix. Nous avons de nouveau confirmé notre disposition à entretenir des relations équitables, mutuellement bénéfiques et cordiales, celles qui sont fondées sur les principes du droit international". Réunis hier à Avignon, les chefs de la diplomatie des Vingt-Sept ont de nouveau exhorté la Russie à honorer son engagement à retirer ses troupes, conformément à l'accord de cessez-le-feu signé avec la Géorgie. Nicolas Sarkozy se rendra demain à Moscou et Tbilissi en compagnie du président de la Commission européenne José Manuel Barroso et du Haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune Javier Solana Provocations occidentales Dmitri Medvedev dénonce la présence, selon lui provocante, de navires de guerre occidentaux dans et autour de la mer Noire, dans le cadre de missions humanitaires à destination de la Géorgie. "Je me demande ce qu'ils ressentiraient si nous décidions d'envoyer une aide humanitaire dans les Caraïbes, après le passage d'un ouragan, par le biais de notre marine", a déclaré hier le président russe devant son Conseil d'Etat, réuni pour évoquer les changements en matière de politique étrangère après les affrontements de Géorgie. "Le conflit d'Ossétie du Sud a montré que la Russie ne permettrait à personne d'attenter à la vie et à la dignité de ses citoyens, de ses soldats de maintien de la paix. La Russie est un Etat (dont les intérêts) seront désormais pris en compte", a-t-il martelé. Plusieurs bâtiments de l'US Navy ont été dépêchés dans les eaux géorgiennes pour des missions humanitaires, après le violent conflit qui a opposé Tbilissi à la Russie, début août. Le plus important de ces navires, l'USS Mont Whitney, a jeté l'ancre vendredi devant le port de Poti, où les forces russes sont toujours présentes.