Le Honduras et le Nicaragua soutiennent la Bolivie et le Vénézuéla Le Temps-Agences - Le gouvernement bolivien tentait toujours hier de relancer le dialogue avec ses adversaires autonomistes, après avoir déclaré l'état de siège dans la petite région de Pando (nord) en proie à de graves violences ayant fait au moins huit morts depuis jeudi. Cinq régions de Bolivie, pays de 10 millions d'habitants, sont secouées par des affrontements entre les partisans du président socialiste Evo Morales et des militants autonomistes, opposés à ses projets de réforme constitutionnelle. Au palais présidentiel de La Paz, Mario Cossio, le porte-parole des cinq gouverneurs opposés au président Morales, a rencontré dans la nuit de vendredi à samedi le vice-président Alvaro Garcia Linera pour entamer un dialogue crucial. Les pourparlers entre l'exécutif de gauche et les gouverneurs autonomistes et plutôt à droite étaient interrompus depuis plus de huit mois. Le chef de l'Etat Evo Morales a dû promulger dans la nuit de vendredi à samedi l'état de siège à Pando (nord), petite région de 70.000 habitants, frontalière du Brésil, à cause des violences qui se poursuivaient, après avoir fait huit morts jeudi et des dizaines de blessés. La région de Pando et son aéroport ont été placés sous le contrôle de l'armée et de la police. Selon les autorités, les violences et pillages sont le fait de bandes organisées dont certains membres seraient des étrangers, venus du Brésil. Le ministre de l'Intérieur Alfredo Rada a dit craindre un bilan plus lourd et les médias locaux estimaient à 16 le nombre de morts depuis jeudi tandis que des paysans parlaient d'une cinquantaine de décès. Concernant les pourparlers en cours, Mario Cossio, gouverneur de la province de Tarija (sud) a déclaré que la première "tâche était de pacifier le pays" puis d'oeuvrer à "un grand pacte national" permettant "un procesus de réconciliation". Depuis quatre jours, les manifestations anti-gouvernementales touchent cinq régions (sur les neuf que compte la Bolivie): Santa Cruz (est), Tarija (sud), Beni et Pando au nord et Chuquisaca (sud-ouest), avec des barrages routiers, des pillages et des occupations de bâtiments publics. Les gouverneurs de ces provinces s'opposent au président Evo Morales, dont le mandat a pourtant été largement ratifié en août par référendum avec près de 68% des suffrages. Ils rejettent depuis des mois son projet de constitution qu'ils jugent trop étatiste et centralisé et favorisant exagérément, à leurs yeux, les populations indigènes. L'Eglise catholique, l'OEA (Organisation des Etats Américains), l'Union européenne et les Nations unies ont demandé au gouvernement et à ses opposants de négocier une trêve. L'escalade de la violence en Bolivie a entraîné une crise diplomatique régionale avec la décision surprise du président vénézuélien Hugo Chavez d'expulser l'ambassadeur des Etats-Unis à Caracas, par solidarité avec La Paz. M. Morales a accusé le chef de la mission américaine à La Paz, Philip Goldberg, de soutenir l'opposition. La Bolivie est parvenue toutefois à rétablir vendredi les fournitures de gaz à l'Argentine et au Brésil, fortement perturbées depuis 48 heures, a annoncé le vice-ministre des hydrocarbures William Donaire. La droite et les gouverneurs autonomistes critiquent le gouvernement pour son projet de constitution qui ne tient pas compte, selon eux, d'un statut d'autonomie prévu pour les régions. Mais ce qu'ils dénoncent surtout c'est une réforme agraire devant limiter la taille des propriétés à 5 ou 10.000 hectares. Le pays andin apparaît coupé en deux entre d'un côté les partisans du président de gauche, Evo Morales, en majorité des paysans pauvres des Andes, et de l'autre, les métis et la minorité blanche qui vivent dans les plaines de l'est et du sud où sont concentrées les terres fertiles et les hydrocarbures. -------------------------- Le Honduras et le Nicaragua soutiennent la Bolivie et le Vénézuéla
Le Temps-Agences - Le Honduras a reporté vendredi sa réception des lettres de créance du nouvel ambassadeur des Etats-Unis, Hugo Llorens, à Tegucigalpa, en solidarité avec le Vénézuéla et la Bolivie qui ont demandé à leur ambassadeur américain de quitter leur capitale. Le président hondurien, Manuel Zelaya, a déclaré pendant une conférence de presse, que son pays ne romptait pas ses relations diplomatiques avec les Etats-Unis, mais que les petites nations devaient se serrer les coudes. Le porte-parole de la Maison blanche, Sean McCormack, a condamné les expulsions des ambassadeurs américains des pays d'Amérique du Sud. Le président du Nicaragua, Daniel Ortega, un allié proche d'Evo Morales, a dit qu'il soutenait la Bolivie, même s'il n'a pas encore annoncé s'il allait lui aussi prendre une décision à l'encontre de son ambassadeur des Etats-Unis. "Des forces obscures de l'empire ont conspiré contre le gouvernement de Morales", avait déclaré Daniel Ortega, jeudi, faisant référence aux Etats-Unis