Les psychologues considèrent que la rancune nuit à l'épanouissement de l'être humain et entrave toutes ses facultés créatives. Laquelle rancune accapare l'esprit de ces malades mentaux (car il s'agit bien d'une pathologie mentale) et leur rétrécit les perspectives. Il est vrai que cette pathologie n'est pas innée et qu'elle est le résultat des complications de la vie mais ceci n'enlève rien à ses conséquences et, encore moins, aux maux qu'elle crée. Autrement, comment peut-on expliquer que quelqu'un puisse garder sa vengeance pendant 12 ans pour un motif aussi banal qu'une injure. N'est-ce pas maladif ? Rien ne nous permet d'affirmer le contraire surtout que l'accusé dans cette tentative de meurtre qui vient d'avoir lieu à Tunis est un technicien. Il a bénéficié d'une enfance stable et il a poursuivi ses études jusqu'au baccalauréat avant de rejoindre la formation professionnelle, d'obtenir un diplôme de technicien et d'occuper un emploi dans un hôtel. Il est vrai que sa fiche médicale montre qu'il a fait l'objet de troubles mentaux mais qu'il a été définitivement guéri. Du moins, selon le rapport médical. Par ailleurs, le rapport de l'employeur montre que cet employé était exemplaire durant les huit années qu'il a passées dans l'hôtellerie. Donc, comment se fait-il qu'il se soit transformé en un ogre du jour au lendemain ? La réponse ne peut pas être systématique. Le début d'instruction indique que ce jeune homme de 28 ans a poignardé à trois reprises l'un de ses copains après avoir passé ensemble deux bonnes heures animées par la dive bouteille. L'agresseur a informé ceux qui l'ont croisés qu'il a vengé son honneur. Il a cru que son collègue était mort en le laissant gisant dans son sang. Les riverains ont emmené la victime à l'hôpital où il a reçu les soins nécessaires. Les blessures étaient superficielles et les jours de la victime ne sont plus en danger. L'agresseur a été arrêté. Il a annoncé aux enquêteurs qu'il a vengé son honneur bafoué par ce même collègue il y a 12 ans. L'agresseur leur a précisé que la victime l'avait alors injurié en faisant croire à tout leur entourage qu'il n'était pas viril. Il avait fait de lui un impuissant sexuel et l'avait amené à quitter les lieux la tête basse. L'agresseur a expliqué qu'il n'avait pas pu oublier cette scène malgré les années qui se succédaient. Et même si l'agresseur et sa victime ont repris contact et qu'il arrive même qu'ils aillent ensemble dans un bar pour prendre quelques bouteilles. Par ailleurs, c'est ce rapprochement qui a remonté à la surface l'idée de la vengeance. L'agresseur a expliqué qu'il a senti un air moqueur chez sa victime et il a décidé de lui montrer sa virilité. C'est ainsi qu'il s'était armé d'un poignard et qu'il a attendu que son copain se saoûle pour lui asséner les coups qu'il avait cru fatidiques. L'instruction est encore en cours et l'agresseur serait probablement soumis à un examen médical.