Compte tenu de la conjoncture internationale actuelle, le maintien des stocks d'investissements étrangers inchangés est classé parmi les premiers défis à relever d'ici la fin de l'année. Les recettes d'IDE (investissements directs étrangers) permettront à l'heure du Krach financier mondial de renflouer nos avoirs en devises et de faire tourner la roue de manière à compenser le déficit commercial et à soutenir le rythme de la croissance. A trois mois avant la fin de l'année en cours, on peut dire que le pari est gagné. Les flux des investissements étrangers ont augmenté de 45,2% au cours des neuf premiers mois de l'année en enregistrant un accroissement de 38,3% pour les IDE et de 161,9% pour les investissements de portefeuille. Il reste à savoir si sur fond de crise, il y aurait un risque de ralentissement à moyen et long termes des afflux d'IDE notamment ceux provenant d'Europe. Le volume des investissements étrangers réalisés à la fin du troisième trimestre de l'année 2008 a atteint 1879,3 MDT contre 1294,3 MDT une année auparavant. Les investissements de portefeuille qui ne dépassent pas les 10% du total des flux d'investissements ont enregistré un bond de 161,9% relatif essentiellement à l'achat des actions auprès de la Société Renault pour 74 MDT. Près de 90% des investissements étrangers émanent des IDE. Lesquels ont totalisé à la fin de la même période de référence un volume de 1689,4 MDT, soit une hausse de 38,3% par rapport à l'année 2007.
La Libye, deuxième investisseur en Tunisie après la France Le secteur du tourisme et immobilier a enregistré un taux de croissance de 2139% en passant d'un volume d'IDE de 8,2 MDT (9 mois 2007) à 186,6 MDT. L'acquisition par le groupe Layco libya des deux unités touristiques : Carthago Djerba et Hammamet pour un montant de 130,7 MDT, soit 70% des recettes réalisées par le secteur, explique la monte en flèche des IDE dans le secteur. Le reliquat (Total IDE dans le secteur et l'investissement libyen) revient à l'enveloppe de 52,9MDT investie pour la réalisation du projet d'Abou Khater. La Libye devient ainsi le deuxième pays pourvoyeur d'IDE hors énergie en Tunisie tout juste après la France. Pour le secteur des services, l'achat des 60% du capital de la BTKD par le groupe français OCEOR pour 150MDT (la part de la Tunisie) a relevé la valeur d'IDE de 158,6 MDT en 2007 à 233,5,5 MDT en 2008, soit un taux de croissance de 47,2%. Concernant le secteur industriel qui conserve sa place de leader en matière d'attraction d'IDE hors énergie (en volume), le taux d'accroissement des IDE réalisés dans le secteur n'a pas dépassé les 31,7%. A signaler le bond considérable des IDE réalisés dans le secteur agroalimentaire, qui enregistre la réalisation de 16 projets (dont 4 nouveaux) au cours des neuf premiers mois de l'année sans pour autant omettre la dynamique des investissements réalisés dans les secteurs des matériaux de construction et des industries mécaniques et électriques. Grosso modo, le stock d'IDE réalisé au cours des neuf premiers mois de l'année est rassurant. Suivie par la Libye, la France se taille comme toujours la part du lion des IDE réalisés hors énergie. Lesquels sont directement suivis par les Emirats Arabes Unis, l'Espagne, l'Italie, la Grande-Bretagne, les USA et l'Allemagne. Devançant notre pays voisin : l'Italie et grâce au projet de cimenterie, l'Espagne est en passe de devenir un investisseur de taille en Tunisie. En dépit de l'accroissement des IDE réalisés au termes des neuf premiers mois 2008, la nouvelle donne internationale caractérisée par un ralentissement annoncé de la croissance dans la zone euro sur fond de crise financière, ne peut en aucun cas laisser les pays économiquement et financièrement dépendants indifférents. D'où la légitimité de poser la question légitime : La crise actuelle finira-t-elle par faire fléchir le rythme des investissements directs étrangers européens et plus particulièrement français en Tunisie, surtout que le rétablissement de l'économie française n'est pas donné pour imminent?