Sarah Palin, futur bouc-émissaire ? Le Temps-Agences - Interrogé lors de l'émission de NBC "Meet the Press", le républicain John McCain, que son rival démocrate à la présidentielle, Barack Obama, essaye d'assimiler à George Bush, a tenté hier de se distancer encore de l'impopulaire président américain. L'équipe de campagne démocrate a régulièrement tenté de lier McCain à Bush en s'appuyant sur l'historique des votes du candidat républicain au Sénat, à 90% favorables aux positions de la Maison blanche. Un récent clip électoral du camp démocrate montre des images de McCain en compagnie de Bush, alors qu'un commentaire présente le sénateur de l'Arizona comme "sans idées, déconnecté de la réalité, à la traîne". McCain a souligné qu'il respectait Bush, mais qu'il s'était opposé à lui sur de nombreuses reprises et sur des sujets importants. Il a affirmé avoir soutenu contre Bush une hausse des dépenses publiques, critiqué la stratégie en Irak et demandé une action plus ferme contre les changements climatiques. "Si nous partageons la philosophie commune du Parti républicain ? Bien sûr. Mais je me suis déjà élevé contre mon parti, pas seulement contre le président Bush mais aussi contre d'autres, et j'ai reçu des cicatrices qui le prouvent", a déclaré McCain. Obama est en tête dans les sondages nationaux ainsi que dans plusieurs Etats clés. Toutefois, un sondage Reuters/C-SPAN/Zogby publié dimanche accorde un avantage moindre au démocrate, crédité de 49% d'intentions de vote contre 44% pour McCain. L'avance d'Obama est passée en trois jours de douze points, jeudi, à cinq points. McCain a minimisé l'importance des sondages lui attribuant un net retard face à Obama et estimé que la campagne devenait plus serrée, à neuf jours du scrutin du 4 novembre. Certains républicains ont reproché à McCain de mener une campagne décousue, sans thème central, et de compromettre ainsi les chances du parti de l'éléphant à la Maison blanche mais aussi au Congrès. "Nous allons très bien. Nous avons rattrapé notre retard cette semaine", a assuré McCain. Si la tendance se poursuit, a-t-il ajouté, "nous serons debout très, très tard le soir de l'élection." "Autour de moi, je vois de l'intensité, de la passion. Nous sommes vraiment dans la course et je suis très heureux de notre situation, et fier de la campagne que nous avons fait." -------------------------------- Sarah Palin, futur bouc-émissaire ? Le Temps-Agences - Des conflits internes ont éclaté dans l'équipe de campagne républicaine à propos du rôle de Sarah Palin, qui accuse les conseillers de John McCain de lui faire par avance porter le chapeau d'une éventuelle défaite le 4 novembre, a rapporté samedi le site internet Politico. Selon Politico, qui cite quatre personnalités républicaines proches de la candidate à la vice-présidence des Etats-Unis, Mme Palin est exaspérée par les remarques des conseillers de la campagne républicaine, accusés par ses militants d'être à l'origine d'une série de gaffes dans sa communication. D'après Politico, la candidate à la vice-présidence est maintenant de plus en plus décidée à ne plus tenir compte de ces conseils. "Elle a perdu confiance dans la plupart des conseillers", explique à Politico un responsable républicain, ajoutant qu'elle avait déjà commencé à "la jouer en solitaire" dans plusieurs déclarations pendant la campagne. Les fidèles de la gouverneure de l'Alaska accusent le directeur de campagne de John McCain, Steve Schmidt, et sa première conseillère, Nicole Wallace, d'avoir déjà commencé à renvoyer sur elle la responsabilité de l'échec du candidat à l'élection. "Ces gens vont la juger et la mettre en pièce après la campagne pour cacher leur propre responsabilité", estime un autre membre de l'équipe McCain sur Politico. Ces informations sur des tensions au sein du camp républicain interviennent alors que les sondages font apparaître que Sarah Palin, qui avait relancé la campagne du sénateur de l'Arizona, lors de sa nomination fin août. Les deux candidats à la Maison Blanche se livrent un duel ce week-end dans les Etats emportés en 2004 par George W. Bush, un bon indicateur pour voir si la tendance se confirme en faveur du démocrate Barack Obama. Le choix de McCain de désigner Sarah Palin comme colistière a tout d'abord relancé sa campagne, avant de sembler devenir un handicap à mesure que des doutes étaient formulés sur sa compétence, et ce jusqu'au sein du Parti républicain.