Dequelles performances une section de handball financièrement sinistrée, de surcroît condamnée au nomadisme, peut-elle être capable ? L'illustration en est donnée par les handballeurs de Jendouba-Sport dont la mission pourrait se résumer, cette saison, à jouer les comparses tout en s'employant à ne pas trop se faire ridiculiser par leurs adversaires de la Nationale A. Exiger davantage des protégés de l'algérien Zaghdoud serait, en effet, leur faire violence, et ne pas apprécier à leur juste niveau de dégradation les conditions dans lesquelles végète la section de handball de l'ex-glorieuse ASSA (A.S de Souk El Arba), toutes catégories confondues.
Une salle en piteux état Pour prendre la mesure des souffrances de Ayadi et consorts, il suffit de visiter la salle omnisports de la ville, le triste insigne de l'indifférence municipale en faveur d'un sport incomparablement moins onéreux que son cousin germain, le football. Pourquoi un édifice aussi précieux a-t-il été laissé en si piteux état ? Cinq mois entiers depuis la fin de l'exercice écoulé, ne suffisaient-ils pas pour réaliser les travaux de réfection et de rénovation nécessaires ? L'enjeu sportif et socio-éducatif de l'opération n'en valait-il pas la peine ? Il est déjà regrettable que, pour une population avoisinant les cent mille habitants, constituée majoritairement de jeunes, la ville de Jendouba ne compte qu'une seule salle de sport civil. Il devient plus regrettable encore que le conseil municipal local assiste impuissant à la déliquescence de cette même salle, quand bien même cela transformerait les pauvres handballeurs de Jendouba Sport, tout juste réveillés de la griserie de l'accession, en petits baladins de la misère, chaque semaine à la recherche d'un nouvel espace à noyer leur chagrin... Le chagrin d'avoir voulu ressusciter le passé en aimant, en pratiquant et en élevant au plus haut rang, ce sport, aujourd'hui laissé- pour-compte sous leurs cieux ! Il serait regrettable enfin qu'au cri de cœur des handballeurs jendoubiens, dont nous faisons état ici, l'on rétorque encore par la sempiternelle chanson des limites du budget municipal ! Car, à notre connaissance, ce sont les hommes, responsables élus et non élus, qui ont pour vocation à faire et à défaire, les budgets en fonction des projets dont-ils sont censés être porteurs et que nourrissent les besoins constatés sur le terrain, sur tous les terrains...