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Au-delà des envies et des sautes d'humeur...
Santé : Première grossesse
Publié dans Le Temps le 31 - 10 - 2008

Pour les mariées de l'été qui sont très tôt tombées enceintes, les mois de septembre, octobre et novembre correspondent à la période pendant laquelle apparaissent les signes sympathiques de la grossesse, ce que l'on appelle chez nous « el w'ham ».
La perturbation que connaît la femme sur le plan physiologique et psychique au cours de cette phase dure en général un trimestre, mais chez certaines femmes, elle peut se prolonger au-delà de cinq mois. Ce bouleversement au niveau du corps féminin est source de plusieurs gênes et malaises souvent mal vécus par la femme enceinte et son entourage immédiat. La période des « envies », comme certains se plaisent à la nommer, est également coûteuse pour le couple ; de surcroît les dépenses à consentir ne sont pas toujours celles qu'on a prévues, il faut compter donc aussi avec les impondérables de la grossesse. Quand Madame est enceinte, il faut se montrer plus attentionné, plus compréhensif, plus tendre et surtout plus patient. Toutes ces qualités étant difficiles à réunir chez la plupart des maris tunisiens, ces derniers mobilisent pendant la grossesse de leurs épouses une armée de parents proches qui s'organise de telle sorte que le couple n'aie pas à affronter seul cette période délicate.

Malaises physiques et psychologiques
La première épreuve pour la future maman est physique : la perturbation hormonale qu'elle subit irrite des zones très sensibles de son corps, à savoir l'estomac, l'œsophage et la langue. Le malaise peut être léger et être traités par tout médicament capable de soulager les brûlures ressenties par la femme enceinte. Mais dans certains cas, les signes sont plus inquiétants (nausées et vomissements répétés se produisant à une fréquence anormale) et l'hospitalisation urgente de la femme s'impose. On doit procéder rapidement à une opération de remplissage par sérum pour hydrater et alimenter le corps de la patiente qui doit sans doute avoir perdu beaucoup de ses forces lors de la crise ; ensuite des drogues spécifiques lui sont administrées pour soulager ses nerfs mis à rude épreuve ; pendant sa convalescence, on doit lui éviter tous les facteurs d'excitation et d'irritation (bruits, lumières fortes, exposition au soleil etc.). Le traitement dure entre une semaine et 10 jours.
Mais la gêne est aussi psychologique : des sautes d'humeurs inhabituelles caractérisent désormais le comportement de la femme, certains mets ne lui plaisent plus ; d'autres au contraire lui paraissent plus savoureux ; ses désirs sont de moins en moins cohérents et de plus en plus contradictoires ; au lit elle a plutôt tendance à repousser son mari. Il lui arrive même de ne plus savoir si elle veut l'enfant ou pas et de se trouver partagée entre la joyeuse perspective d'être mère et la peur de la procréation et de l'épreuve de l'accouchement.

Incompréhension et drames
Face à ces troubles, les époux - à la culture souvent très limitée en matière de corps féminin- font de leur mieux au début pour gérer la nouvelle situation ; mais passé un certain seuil, ils se maîtrisent moins quand les « caprices » de leurs conjointes se font insupportables. Le ton monte entre les deux partenaires et la brouille s'installe pendant des jours, quelquefois pendant des mois. La femme de Imed Brahmi (mécanicien de la banlieue Sud de la capitale) a quitté le foyer dès son troisième mois pour s'installer chez ses parents jusqu'à l'accouchement. « Les premiers jours, je n'ai pas cherché à me réconcilier avec elle. Je suis resté chez moi et prenais mes repas chez mes parents. Mais quand j'ai vu que notre séparation allait trop durer, j'ai contacté mon beau-père pour déplorer le comportement de sa fille ; il finit par me convaincre que ses humeurs étaient passagères et qu'elle reviendrait à de meilleurs sentiments après le « w'ham » ; il me proposa même de venir habiter chez lui malgré l'exiguïté de sa maison. J'ai bien entendu refusé mais tous les soirs je veillais jusqu'à une heure tardive de la nuit chez mes beaux-parents ; les choses se sont d'ailleurs mieux déroulées ainsi car ma belle-famille m'a épargné beaucoup de dépenses liées à la grossesse de ma femme ! ».
Un ami avocat nous a cité des cas de demandes de divorce qui ont été faites au cours de la grossesse : « En général, précise le juriste, ce sont plutôt les maris qui portent plainte en se sentant lésés ou en interprétant très mal les changements produits dans les attitudes de leurs épouses à leur égard. Parfois aussi, les parents de l'un ou de l'autre jettent de l'huile sur le feu et poussent le couple à décider l'irréparable. Heureusement que ce genre d'affaires ne débouche que très rarement sur des ruptures effectives. ». Notre interlocuteur a évoqué aussi les plaintes émanant d'épouses enceintes pour dénoncer la maltraitance et les violences diverses qu'elles subissent au sein de leur couple. « En effet, les maris qui battent et humilient leurs femmes pendant la grossesse ne sont pas rares. Certaines jeunes épouses mal mariées vivent en permanence dans l'insécurité avec de tels criminels. Elles n'osent pas toujours parler mais il n'est pas nécessaire de les écouter pour mesurer leur calvaire ! ».

Etre plus proches
Le docteur Mohamed Daly (gynécologue et obstétricien de Tunis) remarque que dans les faits, le mari et l'entourage immédiat de la femme enceinte ne sont pas assez coopératifs et ne veillent pas convenablement au bon déroulement de la grossesse. « Plus grave encore, certaines parentes de la future mère lui débitent un tas de préjugés et de faussetés sur son état si bien qu'au lieu de la rassurer, ils provoquent sa panique. La femme enceinte n'est certes pas une malade, mais c'est un être à qui l'entourage doit une assistance matérielle et psychologique de tous les instants. Personnellement, je multiplie les rencontres avec mes patientes pour être plus proche d'elles et renforcer en chacune la confiance et la sérénité. Toutes les visites ne sont pas payantes, vous pouvez le leur demander ; je leur confie aussi le numéro de mon portable et les invite à m'appeler à toute heure ! »
Les parents et amis d'une femme enceinte se doivent de lui venir en aide sur tous les plans, notamment quand il s'agit d'une première grossesse qui risque d'alourdir les dettes que le jeune couple a contractées avant et pendant le mariage. Si le problème financier est résolu, le soutien moral n'est jamais de trop surtout au premier trimestre et à quelques jours de l'accouchement. Son entourage doit par ailleurs épargner à l'enceinte l'effort soutenu et pénible, les charges trop lourdes, les trajets trop lents ; la concernée doit elle-même surveiller ses mouvements et contrôler ses émotions.
Au sein du couple, il faut veiller à suivre le plus scrupuleusement possible l'organigramme des visites et contrôles médicaux et consulter le spécialiste au besoin pour les précautions et attitudes à prendre en cas de malaises ou de symptômes anormaux ou inconnus des deux conjoints. L'alimentation de la femme enceinte mérite également une attention particulière, elle doit être très équilibrée sans quoi le médecin traitant se trouverait forcé de lui prescrire des compléments alimentaires riches en oligo-éléments.
L'important donc pour les nouveaux couples surtout, c'est de bien se préparer pour ce rendez-vous et ceux qui lui succèderont ; l'accouchement est une épreuve supplémentaire aux plans moral, psychologique et financier ; nourrir et soigner le nourrisson exige aussi de l'argent, de la patience, de la coopération et des nerfs solides. Pour bien élever les enfants, il faut un minimum de culture et beaucoup d'argent et de sang-froid. On est si loin aujourd'hui de cet idéal qu'on est tenté de dire : Faisons comme nos ancêtres et laissons faire la nature !


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