Ismaïl Boulehya secrétaire général du Mouvement des Démocrates Socialistes (MDS) : "Sur la bonne voie des réformes" * Mme Arbia Ben Ammar membre du B.P Ex-député du PUPet militante des droits de l'Homme : « Nous ne pouvons pas cacher notre satisfaction pour ce qui a été réalisé en faveur de la femme tunisienne » * Me Abderrahmane Kraïem, membre du conseil supérieur de la communication : "Préserver les acquis et continuer sur la voie des réformes" * Mohamed Trabelsi ex-secrétaire général adjoint de l'UGTT : "Deux décennies de dialogue social" A l'occasion de la célébration du 21ème anniversaire du Changement nous avons invité trois personnalités pour nous dresser une sorte de bilan. Ismaïl Boulehya secrétaire général du Mouvement des Démocrates Socialistes (MDS) évoque notamment les réformes qui se poursuivent. Me Abderrahmane Kraïem dresse un bilan de ses réformes, Mme Arbia Ben Ammar membre du bureau politique du Parti de l'Unité Populaire (PUP) nous parle des réformes entreprises au profit de la femme et M. Mohamed Trablesi, syndicaliste qui nous parle des réformes sociales. --------------- Ismaïl Boulehya secrétaire général du Mouvement des Démocrates Socialistes (MDS) : "Sur la bonne voie des réformes"
"Le Mouvement de réformes depuis le 7 Novembre est un processus qui se poursuit et évolue avec l'évolution de la société parce que le 7 Novembre est venu exprimer la volonté populaire pour sauver le pays politiquement et qui a connu une dégradation et un recul dans tous les domaines. Et le MDS qui a été parmi les premiers à approuver et à applaudir le Changement entrepris par le Président Ben Ali et dont les principes ont été annoncés dans la Déclaration du 7 Novembre qui reste, à notre avis, l'expression claire de la volonté du peuple, est toujours attaché au 7 Novembre et des principes annoncés dans la Déclaration. Le MDS reste donc fidèle et partenaire du Président Ben Ali et contribue en étant un mouvement national réformiste conscient des défis à relever pour consolider et promouvoir l'évolution de la Tunisie a ainsi été l'un des premiers à soutenir la candidature de Ben Ali à l'élection présidentielle de 2009. Donc le MDS n'est pas en dehors du bilan des 21 ans du Changement mais il en fait partie. Si on évalue les réformes réalisées pendant l'année politique écoulée nous considérons que l'annonce de la candidature du Président Ben Ali est le plus grand événement cela permettra la poursuite des réformes. Notre évaluation de cet événement surtout en ces périodes de précrise économique résultat de la crise financière internationale découle du fait que l'annonce de la candidature du Président Ben Ali constitue la confiance en l'avenir. Pour les Tunisiens Ben Ali a réussi et pour les investisseurs extérieurs cela constitue aussi un garant de réussite et de stabilité. Sous la présidence de Ben Ali la Tunisie a connu d'importantes réformes et s'est vue instaurer les valeurs fondées sur le dialogue. Le dialogue avec les jeunes, le dialogue sur l'emploi, le dialogue sur la fonction publique, le dialogue sur la modernisation de l'administration. Ce sont là les thèmes ordonnés par le Président de la République à l'occasion du 20ème anniversaire du Changement et qui ont été l'objet de consultations durant l'année en cours et qui ainsi préparent l'année qui connaîtra des échéances électorales importantes. Au MDS nous considérons que le soutien à Ben Ali et à sa politique de réformes appelle à la fidélité à la Tunisie et que nous devons tous œuvrer afin que notre pays consolidera son indépendance, son développement et sa stabilité. Des réformes qui se poursuivront pour promouvoir le secteur de l'information et permettra une croissance qui permettra la création de plus d'emploi notamment pour les diplômés du supérieur. ------------------------------ Mme Arbia Ben Ammar membre du B.P Ex-député du PUPet militante des droits de l'Homme : « Nous ne pouvons pas cacher notre satisfaction pour ce qui a été réalisé en faveur de la femme tunisienne »
Je voudrais tout d'abord saisir cette opportunité pour féliciter M. le Président de la République et son épouse Mme Leila Ben Ali ainsi que le peuple tunisien à l' occasion du 21 éme anniversaire du 7 novembre 1987 qui représente, pour nous une occasion pour mettre en exergue les acquis réalisés en faveur des droits de l'homme et en particulier au profit de la femme tunisienne. On ne peut pas cacher notre satisfaction pour ce qui a été réalisé en faveur de la femme tunisienne, et qui constitue un bond qualitatif que ce soit sur le plan législatif ou sur le plan du vécu quotidien aussi bien dans le domaine politique que social, culturel, et économique. Ni le temps ni l'espace ne me permettent de tout énumérer, car le bilan est largement positif et les acquis sont aussi nombreux que variés, je ne citerai que les dernières mesures qui ont fait de la femme tunisienne une partenaire de choix, et une associée, à part entière dans la société tunisienne à savoir : -Tous les amendements apportés au code du statut personnel et qui ont hissé la femme au statut de citoyenne, ce qui a garanti une plus grande stabilité pour la famille. -Toutes les mesures visant à favoriser la participation de la femme dans la vie politique telles que : l'instauration du quota dans les listes électorales en faveur de la femme et l'appel lancé par le Président lui-même aux partis de l'opposition pour suivre son exemple et réserver une place importante aux militantes femmes aux prochaines élections. -La progression qu'a connu la présence de la femme dans les postes de responsabilité et ce dans les divers secteurs de l'activité économique, sociale, culturelle, et politique. Quant aux droits de l'homme on assiste depuis le changement du 7-11- 87 à une modernisation accrue des législations afin qu'elles soient en conformité avec les traités et les conventions internationales: c'est ainsi que la Tunisie a levé dernièrement (juin 2008) toutes les réserves sur la convention du CEDAW: Convention sur l'élimination de toutes les discriminations à l'égard des femmes, en signant le Protocole facultatif à cette convention. Il faut reconnaître qu'il ya une volonté politique de la part du Président de la République pour garantir une égalité des chances entre l'homme et la femme tunisienne, et ce dans tous les domaines. Ceci étant, on estime que les acquis réalisés doivent être préservés et consolidés face à toute tendance rétrograde, ils doivent être enrichis par de nouvelles mesures visant à instaurer l'égalité effective et complète dans tous les domaines entre les femmes et les hommes, comme par exemple instaurer le quota dans le code électoral pour garantir une application de la part de tous les partis politiques. Pour conclure on ne cache pas notre optimisme quant à la place de la femme au sein de notre société si elle est consolidée d'avantage dans les prochaines échéances politiques, ceci plaidera en faveur d'un modèle de société tournée vers la modernité où les femmes avec leur tact et leur capacité d'écoute auront apporté une touche particulière qui enrichira le paysage politique et social tunisien. -------------------------------- Me Abderrahmane Kraïem, membre du conseil supérieur de la communication : "Préserver les acquis et continuer sur la voie des réformes"
La veille de 7 Novembre 1987, la Tunisie était au bord de la dérive ! Le combattant Habib Bourguiba, leader de l'indépendance, fondateur de l'Etat moderne et président à vie de la République s'est vu trahi par sa santé. Il n'est plus apte à gouverner. L'article 57 de la constitution tunisienne prévoit qu'en cas d'incapacité absolue pour le président d'assurer les charges de la présidence, c'est le Premier ministre qui lui succède. Le 7 Novembre 1987, en application de la constitution, Ben Ali accède à la présidence. Le changement constitutionnel s'est donc réalisé dans la légalité le calme et la quiétude, sans haine ni rancœur. La déclaration du changement annonce l'entrée de la Tunisie dans un ère nouvelle d'effort et d'amour afin de consolider la République, la démocratie et l'Etat de Droit. Les réformes annoncées dans cette déclaration sont aussi bien globales que complémentaires. Elles touchent tous les domaines ; politique, social, culturel, médiatique humanitaire etc... Elles œuvrent pour la réalisation d'un projet civilisationnel orienté vers l'édification d'une Tunisie nouvelle où tous les Tunisiens, au delà de leur appartenance et leur différence se doivent de contribuer, dans un climat de confiance et de sérénité, à la défense des acquis nationaux et à la construction du pays auquel nous sommes attachés. La déclaration redonne l'espoir à tous qu'une vie meilleure est toujours possible, que les valeurs de la liberté, de la justice, de l'égalité et du respect des droits de l'homme doivent prévaloir sur l'inégalité et l'injustice. Cette déclaration ne manque pas d'affirmer que sa vrai finalité c'est la loyauté totale à la Tunisie et à elle seule. Elle parle de la Tunisie avec un attachement sans égal et un amour sans limite afin de renforcer ses acquis et valoriser son développement. Les principes énoncés dans cette déclaration n'ont rien de statiques, ils sont évolutifs et continus. Nous nous limiterons dans ce cadre à ceux relatifs ou respect des droits de l'homme, à la participation politique et à l'information. Le respect des droits humains, la sauvegarde de l'intégrité physique du citoyen, la protection des libertés fondamentales, la suprématie des valeurs de la solidarité, de l'entraide et de la tolérance entre les individus et les générations ont été hissés au rang des principes constitutionnels. L'article 5 de la constitution modifié par la loi du 1/6/2002, ratifié par le référendum stipule que la République Tunisienne garantit les libertés fondamentales et les droits de l'homme, ce qui signifie que la responsabilité de l'Etat se voit engagée en cas de violation des droits de l'homme causée par un fonctionnaire de l'Etat ou en cas d'abus de pouvoir de l'administration. L'article 12 de la constitution, qui n'affirmait que la présomption d'innocence, élargit la protection durant la période de la garde-à-vue soumise désormais au contrôle judiciaire. Durant deux décennies, une série de mesures législatives est intervenue visant le renforcement des garanties judiciaires, assurer la tenue du procès équitable, humaniser le système pénal et faciliter la réhabilitation des anciens détenus dans le domaine politique, l'une des réformes majeures concerne le choix stratégique du pluralisme considéré comme l'un des piliers de la République. Les partis politiques légalement constitués représentent le cadre idéal de la concurrence loyale œuvrant pour la concrétisation des aspirations nationales et la réalisation du projet civilisationnel orienté vers la consolidation de l'Etat moderne. Les partis, constituent, au delà de leur différence une dimension commune d'identité et de référence. Ils se doivent d'œuvrer pour le bien du pays, de bannir la violence et le fanatisme et s'impliquer dans le courant du devoir de défense des droits humains et l'indépendance du pays. Depuis la loi du 21/7/1997, les partis politiques représentés à la chambre des députés, bénéficient du financement public. Le souhait de l'émergence d'une opposition plus dynamique et plus constructive, ainsi que l'idée selon laquelle le pays a besoin aussi bien d'un parti fort au pouvoir que de partis d'opposition crédibles, ne cessent d'être exprimés à un très très haut niveau avec beaucoup de courage et de lucidité. Le principe affirmé dans la déclaration, selon lequel la Tunisie a besoin de tous ses citoyens, est de nature à mettre fin à toute exclusion ou marginalisation des forces vives de la nation et consolider leur droit fondamental à la participation active aux orientations nationales et leur association au choix stratégique d'un développement intégral équitable et durable. Et s'il est légitime pour les militants des partis d'aspirer à une contribution effective dans la direction du pays, la présence de personnalités et compétences nationales ne peut aussi que donner une nouvelle ampleur à la vie politique et renforcer la démocratie et la bonne gouvernance. D'autre part l'un des défis majeurs du changement est la lutte contre la pauvreté ; le soutien des personnes nécessiteuses, le redressement de la situation financière et l'assurance d'une économie compétitive. Cette approche a été d'une grande fécondité pratique, grâce à une politique de solidarité et d'assistance, le taux de pauvreté a baissé à 3,8%. D'autres indicateurs sont révélateurs de l'évolution du pays, le taux de scolarité a atteint 99,1% et on s'attend à ce que l'espérance de vie se rapproche de 80 ans en l'an 2020 et malgré la crise mondiale, la place est toujours à l'espoir. Dans le domaine de l'information, la réforme politique est toujours liée à une refonte de l'information. Le Président de la République ne cesse d'affirmer que le pays a besoin d'une presse libre engagée et responsable. Il appelle le secteur à franchir les lignes rouges virtuelles des temps révolus et de prendre davantage d'initiatives pour traiter des questions de proximité et incite à la multiplication des espaces de dialogue dans nos canaux de télévision et au renforcement de la présence des idées contradictoires dans les dossiers et débats traitant des problèmes nationaux et internationaux. Plusieurs mesures touchant l'information ont été prises, le code de la presse, sévèrement et unanimement critiqué, a été amendé à quatre reprises. La dernière mesure en date est relative à la suppression du contrôle administratif sur les livres, les publications et sur les œuvres artistiques. La censure n'a plus de raison d'être. Le conseil supérieur de la communication (CSC), au départ organisme consultatif, devient une institution dotée de la personnalité juridique et de l'autonomie financière. Il n'est plus sous la tutelle d'un ministère, seul son budget est rattaché pour ordre au budget du Premier ministère. Selon la loi du 2/5/2008 son rôle consiste essentiellement à - étudier et proposer toutes mesures de nature à contribuer à l'élaboration d'une politique générale de communication et d'information visant la concrétisation d'une communication libre et pluraliste. Assurer le suivi de la prestation des établissements de l'information et de la communication publique ou privée à travers l'étude de leur prestation et l'évolution de leur programme et de leur contenu. La Tunisie qui a relevé tant de défis est en droit d'être fière et ambitieuse. Les forces vives du pays faisant partie du pouvoir et de la société civile, se doivent de préserver les acquis et continuer sur la voie de la réforme et conjuguer leurs efforts et œuvrer pour une meilleure défense de la liberté, de la démocratie et des droits de l'homme. Le Président Ben Ali qui a fait preuve de futurisme et d'être à l'origine de la sauvegarde des acquis nationaux l'a fait par amour à la patrie, c'est avec lui que nous réaliserons la République de Demain. ---------------------------- Mohamed Trabelsi ex-secrétaire général adjoint de l'UGTT : "Deux décennies de dialogue social"
Sur le plan social, si on voudrait qualifier ces deux dernières décennies, on peut affirmer qu'elles étaient "deux décennies du dialogue social" en Tunisie. Le dialogue social et les négociations collectives étaient toujours au centre des conflits qui ont opposé l'UGTT aux gouvernements des années 60, 70 et 80. Ces conflits qui étaient au fait le résultat logique du blocage du dialogue entre les partenaires sociaux et du non respect de l'autonomie syndicale, ont poussé le pays au bord du déchirement social et de la guerre civile avant le changement de 1987. Ce dernier événement a été le catalyseur de la normalisation syndicale mettant ainsi fin à une politique hostile à l'indépendance de l'UGTT et à son action militante. Le congrès de cette dernière d'avril 1989 a été marqué par le retour des structures légitimes à l'UGTT et la fin d'une crise qui a secoué tout le pays et qui a failli le pousser au bord de la guerre civile et de la faillite économique. Depuis, un nouveau climat de confiance et de coopération s'est instauré entre les partenaires sociaux basé sur la concertation et la revalorisation du dialogue social. Les acquis et les succès n'ont pas tardé à venir faisant bénéficier les travailleurs et l'entreprise tout en enracinant les vertus du dialogue et de la négociation tant à l'échelle nationale qu'au niveau de l'entreprise. Ce nouveau climat nous a certes libéré de la logique des crises des conflits sanglants et de la répression violente, mais n'a jamais signifié l'étouffement de la revendication sociale ou le baillonnement des syndicats. Durant ces deux décennies, les rapports entre gouvernement et syndicats et entre ces derniers et le patronat n'ont pas été toujours faciles. L'UGTT ne rate aucune occasion pour afficher son autonomie et son attachement aux valeurs du syndicalisme libre et militant. Cette tendance s'est affermie d'une façon plus visible après le mouvement de rectification syndicale déclenchée à l'intérieur de l'organisation en 2002. Ainsi plusieurs conflits ont ébranlé les rapports entre partenaires sociaux mettant la dynamique du dialogue social à rude épreuve et ce durant toute cette période. Des milliers de grèves ont été déclenchées dans toutes les régions et dans tous les secteurs. Les occupations de locaux et des lieux du travail ont été également utilisées par les travailleurs comme ultime moyen pour faire prévaloir leurs droits et défendre l'emploi. Mais aucun syndicaliste n'a été l'objet d'emprisonnement ou de poursuites judiciaires à cause de ses activités syndicales. Le respect du droit de grève est devenu une réalité. Mieux encore, la ratification de la convention 135 de l'Organisation Internationale du Travail par l'Etat tunisien vient consolider le dispositif des droits syndicaux dans le pays avec tout ce que peut signifier cette ratification comme reconnaissance du rôle des syndicats dans la vie sociale, économique et politique en tant que facteur de stabilité et de développement. La ratification de la C135 concernant la protection des représentants élus des travailleurs traduit ce consensus national autour de l'importance de garantir la pérennité du dialogue social entre partenaires égaux, libres, crédibles et représentatifs. Ce consensus a contribué largement au succès des négociations collectives triennales débouchant depuis 1990 à des augmentations ininterrompues des salaires, à l'amélioration des conditions du travail et au renforcement des droits syndicaux dans l'entreprise. A l'heure de la privatisation, de l'économie du marché et des choix libéraux, l'Etat social doit inévitablement parcourir ce chemin s'il désire jouer son rôle régulateur et réduire les écarts entre classes sociales. Ainsi, les négociations collectives, avec obligation de résultats, reconnues aujourd'hui comme une spécificité qui distingue la Tunisie et la place en tant que modèle qui a réussi à réduire le coût social de l'intégration de l'économie tunisienne dans le marché mondial, tout en améliorant les salaires et les pensions. Il est vrai que le fossé entre riches et pauvres s'est davantage creusé et que le chômage est loin d'être éliminé. Il est tout aussi vrai que les disparités entre les régions restent très importante et que le taux des femmes au travail est encore inférieur à 30%, mais il n'en demeure pas moins vrai que le taux de pauvreté a sensiblement reculé, que les conditions de vie se sont améliorées pour des dizaines de milliers de familles et que la demande interne est devenue l'élément essentiel dans la dynamique économique de la Tunisie. Un autre acquis non moins important est ce consensus entre partenaires sociaux reconnaissant la non contradiction entre paix sociale et autonomie syndicale, entre dialogue social et luttes syndicales. Enfin, j'espère que cette nouvelle décennie sera celle de l'élargissement du dialogue social pour toucher toutes les questions du développement : économique, social, culturel et politique. Le renforcement des institutions de ce dialogue et l'instauration de mécanismes de suivi et d'évaluation sont désormais une nécessité pour protéger nos acquis, consolider la confiance entre toutes les forces de production et participer ainsi à l'édification des bases d'une société démocratique et pluraliste.