Le Temps-Agences - Condoleezza Rice s'est montrée pessimiste quant aux chances de parvenir dès cette année à un accord de paix israélo-palestinien. Hier, au début de sa tournée de quatre jours au Proche-Orient, la secrétaire d'Etat américaine a estimé que les élections législatives anticipées prévues le 10 février en Israël créaient une "situation différente" qui rend "très difficile" la conclusion d'un accord avant la fin de l'année. "Israël se trouve engagé dans des élections et cela fait peser des contraintes sur la capacité d'un gouvernement à régler ce qui est depuis 40 ans un problème crucial pour Israël et les Palestiniens", a dit Rice à des journalistes. Bien que ces pourparlers soient amenés à continuer, l'instabilité politique d'Israël et l'élection de Barack Obama à la présidence américaine ont considérablement limité l'influence de l'administration Bush, ces dernières semaines. Rice n'a pas l'intention de faire d'ultimes propositions pour obtenir un accord de dernière minute, ont précisé des responsables américains. La secrétaire d'Etat a clairement fait savoir que son objectif était de faciliter la poursuite des négociations pour le prochain gouvernement israélien et la future administration Obama qui entrera en fonction le 20 janvier. "Quoi qu'il arrive d'ici à la fin de l'année, nous avons des bases solides pour progresser rapidement vers une conclusion", a dit Rice. "Je crois que nous devons continuer à faire avancer le processus et nous assurer que ce que nous avons déjà accompli ne subit pas un retour en arrière". Malgré la poursuite des discussions, aucun signe tangible de progrès n'est perceptible sur les deux questions épineuses du statut d'Al Qods et de la situation des réfugiés palestiniens. Au cours de sa visite, Rice devrait rencontrer le président et le Premier ministre de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas et Salam Fayyad. Elle est également attendue en Egypte et en Jordanie. En Israël, elle doit s'entretenir avec la nouvelle dirigeante du parti centriste Kadima, Tzipi Livni, le chef du Likoud Benjamin Netanyahu et le travailliste Ehud Barak, qui espèrent tous trois remporter les législatives. Elle rencontrera également Ehud Olmert. En l'absence probable d'accord, elle devrait se contenter d'un communiqué résumant le contenu de ces discussions, selon un dirigeant israélien. Ce même responsable affirme, sous le sceau de l'anonymat, que la visite de Rice a pour but d'assurer la poursuite des négociations après le départ de Bush. D'autant qu'Israël comme les Palestiniens ont déjà fait savoir qu'ils ne s'attendaient pas à trouver un accord cette année. Livni, ministre israélienne sortante des Affaires étrangères, a dit mardi au sous-secrétaire d'Etat américain chargé du Proche-Orient, David Welch, que le processus devait continuer mais qu'il ne fallait pas attendre de concessions précipitées de la part d'Israël. Le voyage de Rice devrait la conduire ensuite à Charm el Cheikh, station balnéaire égyptienne où elle retrouvera les représentants du Quartet de médiateurs internationaux - Union européenne, Russie, Nations unies et Etats-Unis -, pour faire un point sur l'état des discussions.