Flirts, fashion, people, foot, clips, chat...Des expressions rythmiques et familières chez les jeunes tunisiens. Culture, cinéma, Art, politique, religion, bibliothèque...Des termes plutôt fâcheux et couramment employés mystérieux par la même génération « hit ». Sans pour autant généraliser, les jeunes d'aujourd'hui sont de plus en plus accusés de frivolité et l'on parle même de « têtes vides ». Et c'est cette catégorie de jeunes qui se trouve le plus souvent susceptible au dérapage, à la délinquance et à tout genre de manipulations externes. De fait, l'extrémisme religieux, le satanisme, la délinquance juvénile, les délits, refont surface. Qu'est-ce qui peut pousser les jeunes aux dérives ?. Est-ce faute de dialogue ou d'encadrement ou encore un excès d'ignorance et de frustration?. De toutes les manières, le Pacte de la jeunesse nouvellement signé offre aux jeunes tunisiens l'opportunité de formuler explicitement et en toute franchise leurs doléances, leurs attentes et leurs espoirs dans un cadre de dialogue constructif et civique. Le dialogue entre jeunes tourne le plus souvent autour des petites amourettes genre : je l'aime, il (elle) m'aime, il (elle) m'a trompé (e) avec ma (mon) copine (copain), j'ai fait la connaissance de (X) par (Chat) Internet, A quand les fiançailles ?... D'autres jeunes plus « branchés » s'intéressent plutôt aux soirées, aux programmes si chargés des boîtes de nuit, aux galas et tout genre de fiestas. C'est légitime, c'est la jeunesse quoi : l'âge du délire et du bon vivre. Comme l'interprétait Charles Aznavour : « Il faut boire jusqu'à l'ivresse sa jeunesse car tous les instants de nos vingt ans nous sont comptés. Et jamais plus le temps perdu ne nous fait face »(Chanson sa jeunesse). Mais la jeunesse au sens strict du mot peut-elle se limiter à ce cliché ?. Ne sont-ils pas les artères de la vie économique et sociale du pays, ceux qui prendront le flambeau pour construire la Tunisie de demain ?. comme ils jouissent de droits, ils disposent bel et bien d'obligations à assumer.
« Le Chat » Autres centres d'intérêts, pour les jeunes : Internet et plus particulièrement le Chat, la danse, la musique mais surtout le sport en général et le foot en particulier. En fait, si vous interrogez un (une) jeune lycéen (e) ou même un (une) étudiant (e) sur les cours de la veille ou sur une question d'actualité ou encore sur une question d'Histoire, vous n'aurez probablement pas de réponses. Quand il s'agit d'un match de foot : c'est une autre paire de manches, vous aurez aussitôt la réponse même s'il s'agit d'un match qui date de 15 à 20 ans. De même pour les jeunes filles, lorsqu'il s'agit de marques de parfum, de maquillage ou encore des paroles de chansons, elles vous seront récitées par cœur. L'histoire n'a pas bon goût pour les jeunes. C'est une matière comme les autres, à apprendre par cœur pour les désapprendre après. Idem pour les cours d'éducation civile ou d'éducation islamique, sont des matières de note, pas plus. Plus loin encore : la religion, la politique, l'actualité nationale sont les derniers des derniers des soucis de certains jeunes. En politique : ils sont « bleus ». Si vous interrogez (X) sur la comparaison entre le socialisme et le libéralisme. Il ne connaîtra du socialisme que Che Guevara. Certains ne savent même pas s'il y a des partis à l'opposition ou non sur la scène nationale. La vie politique ne leur dit rien. Peut-être, c'est une question d'héritage idéologique familial puisqu'on en parle peu ou pas de politique à la maison, encore moins ailleurs ?. Peut-être c'est une question d'autocensure ou d'auto privation à la liberté d'expression. Pourtant, des mesures présidentielles viennent d'êtres prises, visant pour l'essentiel à faire participer davantage les jeunes à la vie politique et à renforcer le pluralisme. Un projet de loi a été d'ailleurs examiné vendredi dernier lors d'un Conseil ministériel prévoyant l'abaissement de l'âge de vote requis pour les Tunisiens de vingt ans à dix-huit ans. En religion, ils sont « bleus ». En matières économique et civile, ils sont déphasés. Il serait parfois inutile d'aborder un sujet sur la religion avec certains jeunes, parce qu'ils vous répondront par : mmmm....., en réalité on ne sait pas trop.
Vulnérables Cette catégorie de jeunes dont on trace le Curriculum Vitae n'ont pas toujours les pieds sur terre. « La matière grise » fait parfois défaut chez eux. C'est malheureux, mais c'est comme ça. Et c'est justement cette catégorie de jeunes qui sont les plus fébriles, fragiles et enclins aux manipulations externes. Ils pourront facilement tomber dans les déboires. C'est ainsi que le satanisme et autres sectes, l'extrémisme religieux, la délinquance juvénile, les délits... , les guettent. Vol, viol, drogue, radicalisme religieux... La liste est longue. Mais qui assume la responsabilité ? . Cette catégorie de jeunes, est-elle la seule responsable ?. Est-ce la faute de dialogue, ou un excès de frustration ?. La faute incombe-t-elle aux parents, au système éducatif, à la société civile... ?. Les jeunes ont un besoin urgent d'encadrement. Un encadrement général et multidimensionnel qui touche à tous les sujets qu'ils soient tabous ou non. Or les parents n'ont pas toujours le temps pour encadrer leurs mômes. Entre boulot et maison, ils n'ont pas assez d'espaces libres pour entamer des sujets de discussion avec leurs enfants. Même s'ils trouvent le temps, le conflit de générations fait que la discussion n'en mène nulle part. Pour ce qui est des institutions éducatives, l'encadrement ne fait pas toujours l'objet de leurs attributions. Les associations et maisons de jeunes, elles sont là. Les associations prolifèrent à grande vitesse, mais quelle serait leur utilité, s'il n'y aurait pas autant de jeunes à y adhérer. Certains ignorent même leur existence. Les maisons de jeunes existent presque partout sur le territoire tunisien. Mais qu'elles sont leurs activités ?. Se contentent-elles uniquement de l'organisation des excursions et des tournois de foot, de danse ou de chants. S'agissant du pouvoir politique, il place la jeunesse au sommet de ses priorités. Les textes de loi et les mesures prises en faveur de la jeunesse n'en manquent pas. Mais sont-ils tous connus par les jeunes bénéficiaires ?. L'année 2009 a été même annoncée, année de dialogue avec les jeunes. Cette initiative ouvre une nouvelle porte de dialogue libre, fructueux et surtout constructif avec les jeunes. Une nouvelle opportunité s'ouvre aux jeunes tunisiens pour avancer en toute transparence leur conception sur la Tunisie de demain, de manière à parachever l'édification d'une société citoyenne, d'un pays de droits et des institutions favorisant le pluralisme, la liberté d'expression et l'équité sociale.