Yes we can, pour reprendre une formule à la mode : oui nous pouvons refonder le capitalisme, tel est le message que les Européens emmenés par l'hyper président Nicolas Sarkozy ont voulu transmettre aux Américains lors du G20 qui vient de se tenir à Washington. Yes we can't répondent ceux-ci. Pas question de remettre en cause le système actuel, pas question d'un super gendarme de la finance mondiale. Ainsi ceux qui espéraient que ce G20 allait être le sommet de la véritable révolution ont eu pour leur frais. Cela ne veut pas dire que ce sommet a été une occasion de faire la photo de famille qui s'est définitivement agrandie de 7 à 20 ou encore moins de dire adieu à Bush, ce sommet a été celui des bonnes intentions. Les grandes et véritables décisions seront prises lors du deuxième acte du G20 qui doit se tenir en avril à Londres centre névralgique de la finance mondiale. A événement exceptionnel, réunion exceptionnelle, décisions exceptionnelles. Ce fameux G20 n'a pas été un sommet en vain comptant pour rien. Sans entrer dans les détails techniques qui sont l'apanage du monde de la finance, on peut dire que ce G20 a été un premier pas important pour réformer l'architecture de l'économie mondiale. Ce qui a été décidé par les politiques est nécessaire mais il faut du temps pour dire s'il est suffisant pour les économistes. Ce G 20.1 ou premier a été le coup d'envoi d'une série de mesures destinées à jeter les bases de réformes préservant la finance mondiale de secousse type 1929 rectifié 2008. Comme on s'y attendait, ce cartel des grosses pointures de la finance n'a pas accouché de ce fameux Bretton woods bis qui était sous perfusion depuis quelque temps, un Bretton Woods cher aux Européens mais non désiré par les Américains. Une chose est sûre : le monde est en train de changer en ce début du 21ème siècle. Dorénavant il y aura une nouvelle gouvernance mondiale plus ouverte, plus efficace et plus juste. Les pays émergeants tels que la Chine, le Japon, l'Inde, le brésil ou le Mexique ne se contentent plus d'un strapontin dans l'échiquier international et contestent la prééminence du G7 qui n'est plus le bon format. Les pays émergents qui ont fait une entrée fracassante veulent désormais jouer les grands rôles. Le G20 représente à lui seul 90 % de la richesse mondiale, 80% du commerce mondial et 2/3 de la population mondiale. Dommage que dans cette redistribution des cartes l'Afrique continue de faire figure de grand oublié. Pourtant l'Afrique qui ne veut plus être le dindon de la farce, commence petit à petit à reprendre espoir avec l'arrivée de Barack OBAMA, le grand absent du G20. Le nouveau président élu n'est pas suffisamment suicidaire pour risquer d'altérer son image en cautionnant par sa présence des décisions qu'il ne partage certainement pas. Aussi a-t-il préféré se tenir à distance pour préserver sa liberté d'action. Gouverner c'est guérir, n'est-ce pas aussi prévenir ? Il est habile le Barack car il sait qu'il sera la vedette incontestée et incontestable des prochains G20. Effectivement il y aura d'autres réunions de ce genre car une fois l'infarctus financier évité, cette première crise de l'âge de la mondialisation doit absolument continuer d'être gérée collectivement au niveau mondial. Mais au-delà des bonnes intentions, le G20 a été le théâtre de bras de fer entre George Bush et Nicolas SARKOZY qui n'a cessé de plaider pour une nouvelle gouvernance mondiale, qui n'a cessé de dire que les Etats-Unis n'étaient plus cette puissance aussi incontestable et indétrônable telle qu'elle l'a été depuis la seconde guerre mondiale, qui n'a cessé de crier haut et fort que le dollar n'est plus la monnaie unique. Il faut espérer que toute cette gesticulation répondra aux attentes de milliards de consommateurs à travers le monde qui n'arrivent plus à s'adapter à ces turbulences. Il faut espérer que ce G20 one ne disparaîtra dans les limbes des rendez-vous manqués et des espoirs déçus.