Une école sans électricité pendant les cours, pas de lumière, pas de chauffage, pas d'eau courante, pas de pain à la cantine, pas de cloche pour annoncer la fin des cours mais un sifflet, pas de sortie, pas de joie, mais beaucoup de pression, de privation. Ce n'est pas le scénario d'un documentaire, c'est la vie ordinaire d'un écolier pendant une époque extraordinaire. Vous l'avez certainement deviné c'est le lot quotidien de ces jeunes Gazaouis qui vivent dans une prison appelée Gaza. L'effet cumulatif de la grave crise provoquée par le blocus israélien et de plusieurs années de conflit ont marqué cette population assez profondément pour affecter sérieusement la performance des enfants à l'école la prochaine génération, des réfugiés sur leur propre territoire. Le conflit a envahi la vie de l'école, une école située dans une prison à ciel ouvert. Au fait savez- vous qu'il y a deux prisons célèbres dans le monde ? Guantanamo et Gaza ? La première va être fermée, parole de président élu. La seconde niet, Israël qui détient les clés bénéficie pour l'instant de l'immunité et personne n'ose dénoncer ce cynique état de fait. Israël joue à la victime et crie au secours quand les militants du Hamas tirent des roquettes contre le nord du pays. Mais qui paye la facture ? Ce sont les civils Gazaouis qui ne vivent pas mais survivent au gré et au bon vouloir des israéliens qui ne laissent entrer quelques convois humanitaires que lorsque la communauté internationale ose du bout des lèvres dénoncer ces actes inhumains de terreur et d'horreur. Sinon le sort du peuple Gazaoui reste bloqué dans la sphère implacable de l'oubli et de l'indifférence. Il faut le dire avec regret : le monde assiste indifférent à la lente agonie de Gaza, à cette tragédie sans nom, à cette dérive effroyable, à ce one man show israélien sur les décombres de l'unité palestinienne volée en éclats. Durant le week-end, certaines télévisions occidentales ont osé montrer la souffrance de ces civils qui manquent de tout mais en plaçant ce sujet à la fin du journal télévisé comme un simple fait divers. Pour le Premier ministre israélien Ehud Olmert sur le départ forcé pour cause de corruption, la tactique semble être la suivante : après moi le déluge. Il va laisser Gaza en ruine avec le sang de civils innocents sur les mains. Un scénario de dévastation et de désolation. Il veut mettre fin au régime du Hamas par la force, un discours qui n'est pas nouveau ni étonnant de la part d'Israël qui a bâti son existence par la force, mais les Palestiniens connaissent la guerre sous toutes ses formes. Que peut faire le président de l'autorité palestinienne devant une telle situation ? Un véritable casse-tête pour Monsieur Mahmoud ABBAS qui ne sait plus à quel saint se vouer. Arrêter de discuter avec les Israéliens ? Mécontenter les Américains ou aller droit dans le mur israélien ? Pendant ce temps les Gazaouis privés de Gaz, de nourriture, de carburant et j'en passe regardent l'histoire se jouer sans eux. Les espoirs se tournent vers le nouveau président américain et probablement à sa nouvelle secrétaire d'Etat, l'ex first lady pour s'atteler réellement, sincèrement à la recherche d'une solution juste à ce drame. Yes you can, semblent vouloir dire les gens épris de paix à Barack OBAMA et sa nouvelle administration. Dans ce théâtre de l'absurde, ceux qui croient qu'ils peuvent seuls décider du destin de tous, finiront par se brûler les doigts. Le prix du sang sera certainement celui de la liberté dont le chemin reste encore long et sinueux. Le combat demeurant inégal entre Goliath et David, l'histoire nous rappelle que c'est le petit qui l'a finalement emporté sur le géant et l'histoire peut se répéter.