Le Temps-Agences - Le président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré hier qu'il organiserait des élections présidentielles et législatives en 2009 si aucun accord de réconciliation avec le Hamas n'est conclu avant le 31 décembre. Cette position a aussitôt été rejetée par le mouvement islamiste, qui contrôle la bande de Gaza depuis un an et demi. Le chef de l'Autorité autonome a déclaré devant la direction de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) qu'il préside qu'il prendrait éventuellement un décret en ce sens au début de l'an prochain. "Si le dialogue avec le Hamas échoue, au début de l'an prochain j'appellerai à des élections présidentielles et législatives simultanées", a-t-il dit, sans avancer de date. Les élections pourraient avoir lieu 90 jours après la publication de ce décret. "C'est un appel illégal et anticonstitutionnel", a déclaré Faouzi Barhoum, porte-parole du Hamas, qui y a vu une confirmation de "l'intention d'Abbas de saboter le dialogue" entre les deux factions palestiniennes. Le mandat d'Abbas expire en janvier, celui du Conseil législatif palestinien, dominé par le Hamas, en 2010. Mahmoud Abbas n'a donné aucune idée de la manière dont pourraient être organisées des élections sur le territoire contrôlé par le Hamas ni envisagé un boycott de la part du Mouvement de la résistance islamique. L'Egypte s'efforce vainement depuis des mois de réconcilier les deux camps, qui se rejettent la responsabilité de l'échec des discussions. Le Hamas a remporté les dernières élections législatives palestiniennes de janvier 2006. Abbas a limogé le gouvernement dirigé par le mouvement islamiste après sa prise du pouvoir dans la bande de Gaza, en juin 2007 à l'issue de combats meurtriers avec le Fatah. Le mouvement islamiste a menacé de ne plus reconnaître Mahmoud Abbas comme président à l'expiration de son mandat, le 9 janvier prochain. Il réclame une nouvelle présidentielle mais rejette l'idée d'organiser en même temps des élections législatives qui pourraient lui être défavorables. Abbas affirme de son côté que la loi lui donne le droit de rester au pouvoir jusqu'en 2010. Le président de l'Autorité palestinienne a jugé que les efforts de réconciliation n'étaient pas terminés. "Nous poursuivons nos efforts, nous continuerons", a-t-il assuré devant la direction de l'OLP réunie à Ramallah. En 2006, les Américains avaient pressé Israël de ne pas empêcher la participation du Hamas aux élections, mais ce cas de figure paraît improbable désormais, à moins que le mouvement islamiste renonce à la violence. "Je doute que ça se répète", a affirmé un député du Likoud, la droite israélienne. "En cas de victoire du Hamas, Israël n'aurait plus aucun interlocuteur de l'autre côté", a-t-il souligné.