L'Espérance a augmenté son avance sur ses poursuivants. L'ASKasserine s'est enfoncée encore plus dans les fonds du tableau. Ce sont-là les seuls enseignements de la dixième journée. A part, bien sûr, un constat qui nous afflige : le niveau du football à l'échelle locale n'est pas seulement en train de stagner, mais il régresse. L'enjeu du résultat a tellement pesé, ce week-end, que nous n'avons assisté qu'à un simulacre du football. Même l'Espérance, seul vainqueur parmi les sept premiers du classement n'a pas donné l'impression de jouer convenablement. Elle a gagné deux points sur ses poursuivants certes, mais à quel prix de réalisme sans rythme ni méthode. Son adversaire monastirien a même pris l'avantage, à deux reprises, sans convaincre, elle non plus, avant de ne pas croire assez en ses chances, abusant de la perte du temps en autres stratagèmes. A Sfax, on attendait monts et merveilles d'une des meilleures affiches de la saison. Là, non plus, le football dans son entendement technique, n'a pas tenu ses promesses. Samedi, déjà, l'Etoile, au lieu de prendre en main la rencontre contre le Stade Tunisien, s'est suffie à imiter son adversaire en adoptant un banal jeu de contre. Ailleurs, la peur a fait aussi des siennes d'où trois nuls dont deux négatifs et seulement onze buts dont six pour six rencontres. Dans cette grisaille, il faut néanmoins remarquer la réaction du CSHLif et d'El Gaouafel. Mais, toujours dans le registre des résultats sans tenir compte de la manière. Journée qui donne à réfléchir. Doit-on nous braquer sur la seule fin et oublier les moyens ? Ce serait là la meilleure manière de perdre notre âme et nous précipiter dans la médiocrité. Sur le plan du résultat, il est bien entendu que l'Espérance sort le grand bénéficiaire de cette journée dont on ne gardera pas un souvenir impérissable. Le CSSfaxien, l'Etoile et le Club Africain auront tort de négliger la méthode pour courir derrière un leader qui ne fait pas d'effort pour l'être.