Les grandes surfaces enregistrent ces jours-ci une grande affluence. A la veille de l'Aïd, le consommateur n'a qu'un seul souci, s'approvisionner en produits alimentaires et profiter des promotions affichées dans les différents coins des surfaces pour donner un coup d'éclat à son domicile. En fait, le développement de la société a conditionné un environnement lourdement chargé d'objets, de signes et d'interactions. Egalement, les prestations ne cessent de se diversifier. Mais les prestataires ne respectent pas les normes de vente et profitent très souvent de ces occasions où l'on afflue aveuglément sur les produits pour réaliser des gains économiques. Ils piègent très souvent les consommateurs inattentifs et non avertis. C'est le défaut d'affichage qui règne ces jours partout dans les centres ceux qui sont situés notamment au centre ville. Bien que ce soit une pratique illégale, le défaut d'affichage est omniprésent ces derniers jours dans les grandes surfaces. Ce phénomène prend de l'ampleur et s'intensifie durant le pic de la consommation, c'est-à-dire à la fin du mois ou lors des périodes de fête...Face à la complexité et à la multiplication des offres, les consommateurs perdent leurs repères. Ils sont même arnaqués par les professionnels. Et si quelques-uns ne prêtent pas attention à la question, du fait qu'ils sont pris dans la houle de l'achat, d'autres s'en rendent comptent. Les mieux avertis, minutieux vérifient à la caisse les tarifs affichés sur les petits écrans. Mais c'est une minorité qui a l'instinct de vérifier les tarifs en temps opportun. En effet, les professionnels mettent l'accent sur les offres promotionnelles et ce à travers les affiches au sein de la surface même, ou par le biais des dépliants. L'incitation à la consommation se fait par plusieurs moyens, cartes de fidélité, offres instantanées... Objectif ; voir les consommateurs se précipiter tête basse vers les rayons et réaliser le maximum de vente. Les enjeux sont de taille pour les praticiens du marketing mais toujours au détriment de la bourse des citoyens. Ils ne songent en fait qu'à influencer les acteurs du marché malhonnêtement. Ces entreprises assurent leur pérennité économique et la réalisent sans aucune une réflexion approfondie sur l'éthique. Si ces dernières, par souci de fidélisation, tendent à s'orienter vers un marketing de type relationnel, elles doivent mettre en perspective le respect du consommateur et le protéger contre les formes d'arnaque (défaut d'affichage, publicité mensongère...). Dans ce contexte, l'Organisation de la Défense de Consommateur et la direction de contrôle économique sont supposées passer à une vitesse supérieure et multiplier les efforts pour lutter contre ce phénomène. Il importe de contrer certaines dérives d'autant plus que le pouvoir d'achat du Tunisien est plus que jamais entamé avec la hausse des prix des produits alimentaires. Il ne suffit pas d'annoncer des communiqués pour inciter les citoyens à adopter un comportement rationnel, il serait plus judicieux de le protéger contre ces formes de vol. C'est d'ailleurs, la vocation de cette organisation. Une vocation malheureusement inaccomplie et limitée.
Comportement irrationnel De même, les comportements d'achat et de consommation doivent être rationalisés. L'acquisition d'un produit ne doit pas être mécaniquement conditionnée par la décision d'achat. Avant cela, l'individu doit accéder à l'offre, la vérifier minutieusement au niveau de l'affichage voire le paiement à la caisse. Parce qu'une offre disponible n'est pas nécessairement accessible et une offre accessible ne l'est pas forcément dans de bonnes conditions. En analysant les conditions d'accessibilité, les spécialistes dans le domaine considèrent que « l'entreprise dispose éventuellement de la possibilité de faciliter l'accès. L'analyse du comportement d'achat relève de la même logique. Il est en effet nécessaire de situer temporellement la décision par rapport à l'achat proprement dit, mais aussi d'appréhender les conditions environnementales ou conjoncturelles qui sont susceptibles d'affecter la réalisation de la transaction ». La consommation est une réponse à un besoin purement fonctionnel, mais elle doit être réalisée de manière rationnelle et étudiée. Egalement, les pratiques commerciales doivent se baser sur l'éthique et les institutions de contrôle doivent veiller à l'application des normes régissant le secteur. C'est ce qui assure d'ailleurs la structuration du marché et la lutte contre les infractions.