Le Temps-Agences - Le Pentagone a effectué avec succès vendredi un test d'interception d'un missile à longue portée, dans le cadre d'essais du système de défense antimissile que les Etats-Unis veulent étendre à l'Europe de l'Est, pour contrer une attaque venant de Corée du Nord ou d'Iran. "C'est l'essai le plus complexe jamais accompli" par les Etats-Unis, a assuré le chef de l'Agence américaine de défense antimissile (MDA), le général Patrick O'Reilly, en admettant toutefois que les "leurres" visant à tester la capacité du système à identifier sa cible ne s'étaient pas déployés. Un missile intercepteur a été lancé de la base aérienne de Vandenberg, en Californie (ouest des Etats-Unis), alors que la cible -une ogive fictive- a été tirée depuis l'île de Kodiak, en Alaska (nord-ouest). L'interception a eu lieu au-dessus de l'océan Pacifique à 15H29 locales (21H29 HT), selon le porte-parole du Pentagone, Bryan Whitman. C'est le huitième test réussi d'interception sur treize essais effectués par le Pentagone depuis 1999. Le dernier datait de 2007. Le missile intercepteur est dirigé sur la trajectoire du missile de longue portée, puis lâche un "véhicule tueur" élaboré pour entrer en collision avec la tête de missile. L'efficacité du programme de bouclier antimissile américain, dont le développement a déjà coûté 100 milliards de dollars et que les Américains veulent étendre à la Pologne et à la République tchèque, est mise en doute par certains scientifiques. Ils estiment que le programme est incapable de distinguer un missile d'un leurre. M. Whitman avait assuré vendredi matin que ce test constituerait une simulation "très réaliste" grâce au déploiement de "leurres du type de ceux auxquels on peut s'attendre de la part des pays développant des missiles balistiques comme l'Iran ou la Corée du Nord".