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La mine patibulaire des journaux télévisés
Petite lucarne
Publié dans Le Temps le 10 - 12 - 2008

L'autre jour, nous suivions un bulletin d'information sur une chaîne publique française, flash au terme duquel le présentateur commenta un sympathique reportage sur des leçons de tango données par un morse (mammifère marin plus gros que le phoque) par ce joli jeu de mots :
« Ne dit-on pas, s'interrogea le journaliste, que la musique adoucit les...morses ? ». Cet admirable calembour dénote bien sûr la finesse de l'humour de son auteur mais surtout la grande décontraction avec laquelle il accomplit sa tâche informationnelle. Cette bonne humeur du présentateur et cette distance par rapport à l'événement relaté ne risquent pas un jour de caractériser les journaux télévisés tunisiens. Les journalistes des chaînes locales donnent l'impression, en présentant les différents journaux et bulletins d'information, de passer des examens dont dépend leur survie. Ils sont si tendus, si constipés que le spectateur en est angoissé.

Tête et voix d'enterrement !
Tout récemment, une jolie présentatrice transmettait la nouvelle sur la date de l'Aïd el Kebir sur le ton de quelqu'un qui nous présentait ses condoléances pour la perte d'un être cher. Pas le moindre sourire, aucun signe compatible avec la joie que devrait susciter la fête. Quand le journal diffuse un reportage en rapport à cette heureuse cérémonie, c'est la même tête d'enterrement qui l'annonce et la même voix monocorde qui en assure le commentaire. Le sourire des belles journalistes de l'émission, il semble lui aussi avoir subi les effets de la récente récession économique dont celles-ci ne cessent de rendre compte. Les commentateurs et commentatrices ne font d'ailleurs pas de distinction entre les types d'information qu'ils rapportent. Concernant le plateau dans lequel l'émission est enregistrée, il est d'une inquiétante nudité : on dirait un local vidé pour les besoins d'un déménagement ! Le présentateur, déjà terrorisé par l'épreuve, y est comme abandonné tant il paraît solitaire au milieu du vide angoissant qu'inspire le studio ! Les invités qui viennent très, très occasionnellement lui tenir compagnie sont de la même austérité que le décor où il travaille et ont toujours cet air grave des croque morts en train d'inhumer leur énième dépouille.
Même quand l'hôte du journal est disposé à se montrer moins lugubre, le présentateur fait tout pour que ses questions interdisent le naturel et la bonne humeur dans les réponses de l'invité. Quant à agrémenter le journal de quelques morceaux choisis des derniers succès musicaux locaux ou internationaux, comme cela se fait souvent en direct sur les plateaux de France 2, c'est vouloir le licenciement pur et simple de toute l'équipe chargée de l'émission ! Les présentateurs des journaux télévisés subissent apparemment le diktat d'une régie allergique à l'innovation, à l'originalité et à la décontraction. La mission d'informer n'a jamais exclu l'humour et la plaisanterie. Certains sujets se traitent sans doute avec le sérieux approprié, d'autres se prêtent au contraire à la lecture distante et amusée ; pourquoi alors s'en priver et en frustrer le spectateur ? A moins que l'humour des journalistes ne soit trop noir pour une télé en couleurs !

Mauvais...ton !
L'atmosphère maussade qui règne sur les plateaux du journal télévisé a, paraît-il, contaminé celui du bulletin météorologique qui lui succède habituellement. C'est là encore d'un morne, d'un triste à couper l'appétit de tous ceux qui, au même instant, prennent leur déjeuner ou leur dîner ! La voix caverneuse qui informe des conditions météo est la même qu'il vente ou qu'il neige, au printemps comme à l'automne. Les temps changent, mais jamais le ton de notre présentateur qui nous annoncera des inondations et un temps de plage avec la même voix neutre et complètement indifférente à l'effet de la prévision sur ses destinataires.
Quant aux cartes qui illustrent le bulletin, elles ont l'air elles aussi de ne plus vouloir changer, ou de le faire mais si imperceptiblement que le commentateur lui-même s'en rend compte avec difficulté.
Sur les chaînes occidentales, le bulletin météorologique tend à se transformer en interlude de divertissement aussi. Les nouvelles du temps y sont annoncées par des présentateurs sémillants, drôles et inventifs qui enrichissent régulièrement leur courte émission de nouvelles insolites et d'images captivantes sans pour autant « sortir » du sujet. Les spectateurs ont désormais leurs vedettes préférées parmi ces journalistes du temps qu'il fait et attendent avec fébrilité qu'elles fassent leur fugace mais combien plaisante apparition sur le petit écran!

Tragi-comique !
Qu'on n'invoque surtout pas la question des moyens financiers pour justifier la « lourdeur » de ces émissions et de bien d'autres dont on attend qu'elles se décrispent un peu, qu'elles fassent la place à la spontanéité et à l'humour intelligent. Tous les programmes sont propices à la bonne humeur et à la décontraction : le magazine santé de France 5 est un exemple à suivre par les animateurs de nos émissions médicales lesquelles se déroulent souvent dans une ambiance de morgue. Il est vrai que quelques journalistes font un effort louable pour rendre leurs programmes digestes et pour y introduire un peu de gaîté ; mais nous sentons nous autres spectateurs qu'ils le font à leurs risques et périls, et qu'il pèse en permanence sur leurs têtes la menace d'un coup fatal venant d'on ne sait quelle épée occulte !
Débridons et déridons un peu plus notre télévision ! Et puisque la mode est aux bêtisiers, offrez-nous quelques moments de rire franc aux dépens des présentateurs de journaux télévisés ; ce ne sont tout de même pas des saints. L'autodérision est le signe d'une grande humilité et le meilleur des stimulants pour mieux faire à l'avenir. C'est la suffisance qui empêche d'évoluer ; mais il y a pire apparemment : c'est la peur d'évoluer qui bloque certains ! Là ça devient tragi-comique et nous ne savons plus s'il faut en rire ou s'il faut en pleurer.


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