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« Nous revendiquons l'égalité successorale, la prise en charge de la violence, le harcèlement sexuel et un traitement spécifique des droits des femmes dans la précarité »
Vie politique/Société civile
Publié dans Le Temps le 15 - 12 - 2008

Interview de Mme Sana Ben Achour après son élection présidente de l'Association Tunisienne des Femmes Démocrates
L'Association Tunisienne des Femmes Démocrates « ATFD » a tenu les 28, 29 et 30 novembre 2008 son 8ème congrès.
Après les élections des membres du comité directeur de l'association, ces derniers ont élu à la tête de l'ATFD Mme Sana Ben Achour qui a succédé à Mme Khadija Chérif qui, respectant la règle de l'alternance devenue une constante dans l'association, ne s'est pas présentée pour briguer un second mandat.
A cette occasion, nous avons invité Mme Ben Achour pour nous parler de la signification de son élection, de l'alternance à l'ATFD, des acquis pour la femme tunisienne et des revendications de l'association, de son programme et d'autres questions. Interview.

Le Temps : Que signifie pour vous votre élection comme présidente de l'ATFD ?
Mme Sana Ben Achour : Vous m'avez déjà posé la question et vous ai répondu que si j'ai une quelconque fierté c'est d'être tout simplement "femmes démocrates", l'une d'entre-elles. L'expérience de notre association est vraiment remarquable. C'est là qu'ensemble nous avons appris, bon grè - mal gré, la gestion collective, le respect de la pluralité. Si nous n'y arrivons pas toujours ce n'est pas faute d'y croire. Il y a une sorte de vigilance démocratique en chacune des copines de l'association qui est impressionnante. Ce n'est pas pour recréer les hiérarchies et les statuts d'autorités que nous avons créé une association féministe. Le féminisme justement abjure les rapports de domination.

. L'alternance à la tête de l'association est devenue une constante. Qu'en pensez-vous ?
- Je ne peux qu'être soulagée pour mon association de sa bonne pratique associative. C'est pourtant la moindre des exigences, le seuil minimum de la démocratie. Sans l'alternance il n'y a pas de démocratie, quels que soient par ailleurs les garde-fous envisagés et les discours proférés. C'est comme ça! C'est la règle du jeu!.

. Quels sont les acquis pour la femme tunisienne et quelles sont les revendications de l'ATFD ?
- Encore une fois nul ne nie les acquis réalisés dans différents domaines, ni les avancées sociales et familiales réalisées par le droit. Le CSP à sa promulgation, les réformes successives qui l'ont rénové, les lois ultérieures qui sont venues le compléter, tout cela est une réalité qu'il est ridicule de sous estimer. Reconnaître ces acquis ne peut empêcher de reconnaître les lacunes des textes juridiques, les contradictions des dispositifs juridiques, les reniements des politiques publiques, les menaces en tous genre qui pèsent encore sur les droits des femmes. Les revendications de l'Atfd sont donc en lien avec ce constat qui n'est pas une simple vue de l'esprit mais une réalité que nous vivons et touchons de près à travers notamment notre centre d'écoute et d'orientation des femmes victimes de violence. C'est pourquoi nous revendiquons l'égalité successorale dans la mesure où les inégalités constatées en ce domaine sont un facteur de précarisation économique des femmes et un facteur aggravant la pauvreté qui les frappe en particulier. Nous revendiquons la levée des réserves sur les droits pour la reconnaissance et l'exercice plein et entier de ces droits. Nous revendiquons le règlement général de la question du logement des femmes et des conditions d'habitat. Nous revendiquons et depuis bien longtemps la prise en charge publique de la violence, du harcèlement sexuel sur les lieux de travail et dans les transports publics à l'égard des femmes, des jeunes et des enfants. Nous revendiquons un traitement spécifique des droits économiques et sociaux des femmes qui sont touchées en premier par les dérives -aujourd'hui reconnues- de l'économie de marché et du libéralisme sauvage : les licenciements, la précarité des contrats de travail en particulier dans le secteur de la sous-traitance, le chômage, etc. Nous revendiquons le droit à une vie politique démocratique et à une vie associative autonome.

. Avez-vous établi un programme d'action pour votre mandat ?
- Pour l'instant ce sont les grandes lignes du programme qui ont été établies et que nous avons validées dans notre congrès. Ce programme ne sera opérationnel pour ce mandat qu'après la tenue de notre première assemblée générale. Ceci étant, il faut savoir qu'il y a deux aspects du programme : un programme quasi structurel qui relève de l'identité même de l'association. Il est axé d'une part sur l'écoute solidaire, l'orientation juridique et psychologique des femmes victimes de violence (violences familiales et conjugales, violences économiques et sociales , violences politiques et institutionnelles) et d'autre part sur les actions de lobbying pour porter haut et fort les revendications d'égalité, de droits, de citoyenneté et de liberté. Nous avons par ailleurs un programme plus conjoncturel lié à notre diagnostic de la situation nationale et internationale caractérisées tout à la fois par l'autoritarisme politique, l'ajournement de la démocratie et la montée des conservatismes sociaux et religieux.
C'est pourquoi nous envisageons non seulement de mettre sur pied une université permanente à travers laquelle nous souhaitons diffuser notre philosophie des droits mais aussi transmettre notre expérience de terrain et agir dans le champ public pour la démocratie
Interview réalisée par Néjib SASSI


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