. Abdallah II de Jordanie essaie de positiver mais le Quartett reste inflexible Le Temps-Agences - Le roi Abdallah II de Jordanie a plaidé hier à Amman pour la relance du processus de paix israélo-palestinien devant la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, au lendemain d'une rencontre tripartite à Al-Qods où elle n'a pas obtenu de résultat majeur. La communauté internationale, particulièrement les Etats-Unis, doit "redoubler d'efforts pour réactiver la paix et ramener les deux parties (Israël et les Palestiniens) à la table des négociations", a dit le souverain jordanien devant Mme Rice. Celle-ci était venue lui rendre compte des résultats de sa rencontre avec les dirigeants israélien Ehud Olmert et palestinien Mahmoud Abbas à Al-Qods, où aucune avancée notable n'est intervenue. Les négociations israélo-palestiniennes sont dans l'impasse depuis près de sept ans. Le dernier plan de paix international, la Feuille de route, est resté lettre morte depuis son lancement à l'été 2003. Le souverain jordanien a en outre exprimé l'espoir que "les Etats-Unis continueront à jouer un rôle majeur dans la relance de ce processus, en créant un climat favorable pour la reprise des négociations sur la base de deux Etats israélien et palestinien". Il a averti que "l'absence de règlement" ne ferait que conduire à "l'escalade" et "augmenter les tensions". La visite du chef de la diplomatie américaine en Jordanie a coïncidé avec celle de M. Abbas, qui entame à partir d'aujourd'hui une tournée en Europe. Il se rendra successivement en Grande-Bretagne, en Allemagne et en France. M. Abbas a jugé pour sa part que si la rencontre tripartite avait été "difficile et tendue", elle n'avait "pas été un échec". "Elle sera suivie d'autres rencontres", a déclaré le président palestinien à l'agence jordanienne Petra, soulignant qu'elle avait permis "d'explorer l'idée du président (américain) George W. Bush de deux Etats" existant côte à côte. Le roi Abdallah II, qui a rencontré séparément le dirigeant palestinien, lui a promis de soutenir le futur gouvernement d'union palestinien et d'intensifier ses efforts en vue d'obtenir la levée du boycottage imposé par l'Occident. "La Jordanie intensifiera ses efforts diplomatiques (...) afin d'obtenir le soutien de la communauté internationale à une levée de l'embargo imposé aux Palestiniens", a déclaré le roi. Il a également appelé les Palestiniens "à concentrer leurs efforts sur la réussite de l'accord de la Mecque" conclu le 8 février entre le Fatah de M. Abbas et le mouvement Hamas sur la formation du gouvernement d'union qui sera dirigé par le Premier ministre sortant Ismaïl Haniyeh, du Hamas. Israël et les Etats-Unis ont annoncé qu'ils ne négocieraient pas avec ce gouvernement s'il n'acceptait pas les trois conditions posées par le Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, Union européenne et ONU) pour lever le boycottage politique et financier imposé au gouvernement palestinien depuis que le Hamas le dirige. Le Quartette, qui devrait se réunir aujourd'hui à Berlin en présence de Mme Rice, exige une reconnaissance explicite de l'Etat d'Israël, des accords israélo-palestiniens conclus dans le passé et une renonciation à la violence, ce que le Hamas refuse. A l'issue de la rencontre d' Al-Qods, Mme Rice a jugé que le Quartette pouvait jouer un rôle accru en renforçant Mahmoud Abbas dans son face-à-face avec le Hamas. Ce mouvement radical est considéré par Israël et les Etats-Unis comme une organisation terroriste et son gouvernement est soumis à un embargo qui le paralyse. "Un effort international d'équipe est requis pour aider à l'émergence d'un Etat palestinien" et "je veux que le Quartette joue un rôle politique", par exemple en facilitant l'application d'accords permettant d'alléger les restrictions imposées par Israël aux Palestiniens, a-t-elle ajouté.