Tunis-Le Temps. Dans cette affaire dont nous avons relaté dernièrement les péripéties la directrice d'un jardin d'enfant à Tunis, crut bon d'avoir recours au chantage afin d'inciter une de ses employés, monitrice de jeunes enfants, à retirer la procédure qu'elle avait engagée pour licenciement abusif. Cette directrice avait en effet procédé au licenciement de cette monitrice, mais elle ne s'attendait pas à se voir attraire en justice par celle-ci qui tenait à défendre ses droits jusqu'au bout. Elle commença d'abord par essayer de convaincre son employée à retirer la procédure pour un arrangement amiable. Mais devant le refus de la monitrice, elle passa aux menaces puis, elle commandita un vrai enlèvement, digne d'un film policier. Elle chargea à cet effet deux de ses employés, dont son chauffeur pour enlever la jeune fille puis la séquestrer chez elle. Après quoi, elle la menaça de violer sa fille, au cas où elle persisterait dans sa position. La victime put échapper par la ruse aux griffes de ses agresseurs en promettant à la directrice de retirer la procédure aux prud'hommes. Elle alerta la police qui fit une descente au domicile de la directrice, pour cueillir celle-ci ainsi que ses complices. Inculpés de séquestration arbitraire et menace de mort, la directrice et ses deux complices comparurent dernièrement devant le tribunal pour y répondre des faits incriminés. Ils nièrent en bloc, avoir à aucun moment agi de mauvaise foi, ou usé de la violence à l'égard de la victime. Le chauffeur déclara en effet que la monitrice était invitée à se rendre au domicile de la directrice. Elle se rendit dans la voiture de la directrice, où elle consentit à monter, de son plein gré. Les déclarations de l'autre employé concordèrent avec celles du complice, qui n'avait fait que confirmer les dires de sa patronne. Celle-ci nia toute intention malveillante à l'égard de son employée, avec laquelle elle voulut tenter un arrangement à l'amiable, précisa -t-elle. Toutefois déclarés coupables par le tribunal, les accusés écopèrent de 6 ans de prison chacun.