De tout temps, Sfax fut considérée comme une ville industrieuse, réputée par ses artisans, ses commerçants, sa production d'huile d'olive et son poisson.....Puis dans les années soixante dix, la ville prit une autre orientation et on a vu se développer un nouveau secteur et Sfax s'adapta parfaitement à sa vocation de ville industrielle. Trop bien peut-être et aux dépens de son environnement et du confort de ses habitants dont la réputation laborieuse n'était plus à refaire.
Avec le temps, évolution et amélioration du niveau de vie obligent, le sfaxien a découvert les loisirs mais la ville ne lui proposait rien dans ce sens là. Alors il a été obligé d'aller chercher ailleurs ce qu'on aurait très bien pu avoir chez nous. Pendant que des lieux comme Hammamet, Sousse, Djerba s'ouvraient sur le monde et offraient leur soleil et le blanc de leur sable aux estivants de l'Europe, pendant que Tunis connaissait l'apothéose, Sfax s'encrassait et paraissait de moins en moins attrayante à ceux qu'elle a vu naître, et la désertaient sans vergogne pour des horizons plus souriants.
Récapitulons : - Du temps où Sfax était considérée comme une perle, il y avait deux plages qui réunissaient la population l'été et Sidi Mansour était la villégiature où les citadins de tout bord allaient se rafraîchir. La mer nous était proche. - Les salles de cinéma innombrables, le théâtre où se représentaient des troupes prestigieuses venues de France où de Tunis, les cafés, les restaurants....nous apportaient cette animation qui faisait que vivre à Sfax était un plaisir.
Pendant deux décennies nous avons supporté ces privations, certains en quittant la ville et d'autres supportant la frustration dans l'espoir d'un changement qui finalement arriva ainsi que les grandes décisions. Les habitudes ont changé, le mode de vie aussi et le Sfaxien aspire à un quotidien fait d'harmonie. D'autres parts, ouverture oblige, la vocation entière de la ville se doit de changer afin d'attirer les investisseurs étrangers sans lesquels le recul ne fera que s'accentuer.
Sfax doit devenir ville touristique, ville de loisirs plutôt, juste compensation d'une cité qui a souffert et logique de développement incontournable. Plusieurs arguments jouent en sa faveur, en voici quelques uns.
1/ L'industrie chimique polluante en cours de fermeture: La Siape, suite à la décision du Président de la République cesse ses activités avant 2011..
2/ Sa médina authentique parmi les plus belles en Méditerranée qui n'a besoin que d'un sauvetage énergique et efficace
3/ Une marina existante et qui ne nécessite que d'être aménagée pour l'accueil des plaisanciers, sachant qu'à Sfax il existe 130 bateaux de ce genre éparpillés ici et là. Sfax représenterait une escale obligatoire sur la route du sud, sans parler de l'hivernage très attractif pour les plaisanciers européens.
4/ Une côte superbe à redécouvrir sur plusieurs dizaines de km, qu'il faut tout simplement nettoyer et bien aménager. Rien que de visiter les salines et zones humides qui sont protégées mondialement (Zone Ramsar), on s'en rend compte et s'étonne devant tant de beauté si proche.
5/ Une ville romaine dans l'oubliette THYNA qu'il faut rapidement sauver et restaurer et ouvrir aux touristes.
6/ Une plage superbe sur 10 km à Chaffar qu'il faut sauver, car le barrage construit sur l'oued de même nom va freiner son développent à long terme (ceci est une autre histoire...)
7/ Une nouvelle plage artificielle sur 6 km à Taparura!
8/ Un espace vierge qu'il faut aménager (Taparura) intelligemment par un (seul puissant) ?? investisseur qui respectera les normes modernes du Développement Durable..
9/ Le tourisme intégré chez l'habitant peut avoir sa place: allez voir les vergers, les champs d'oliviers: tout étranger débarquant à Sfax est émerveillé par cet aspect de la vie Sfaxienne.
10/ Le tourisme culturel, artistique et des affaires, l'aéroport sous-exploité de Sfax qui nous met à seulement 2 heures de vol d'Europe.
11/ Un circuit des oliveraies: itinéraire hors du commun...
12/ Le tourisme de la santé, déjà en place, mais désordonné qu'il faut restructurer. 1,5 million de nos frères libyens nous rendent visite chaque année. Pourquoi ne pas les "inviter" à rester plus longtemps en leur offrant de nouveaux espaces d'attraction et de loisirs et de shopping (Marina, Hôtels, village de loisirs, Hypermarché, musées etc..)
13/ Et enfin les îles paradisiaques de Kerkennah qui ne sont plus à décrire.
Beaucoup reste à faire mais Sfax et ses habitants ne reculent pas devant les difficultés et sauront relever très rapidement ce nouveau défi.