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« Tous en liberté provisoire »
NOTRE EPOQUE
Publié dans Le Temps le 09 - 02 - 2009

C'est en fait le titre d'un film des années 70 dont le souvenir nous est revenu alors que nous pensions au nombre incalculable de citoyens qui iraient en prison si l'on appliquait la loi contre toutes les infractions et contre tous les délits qu'ils commettent chaque jour et qui passent inaperçus ou restent impunis.
On mettrait tout le monde en taule sur cette base. Combien de Tunisiens seraient-ils condamnés s'ils passaient devant un tribunal pour répondre de violence verbale ou de blasphème. Ne nous voilons pas la face, ce genre de délits - passible d'une peine d'emprisonnement variable- est le plus partagé chez nous, et curieusement le plus toléré ! De temps en temps, on lit dans un journal local que tel a été condamné pour avoir proféré des propos indécents ou pour avoir offensé Dieu. De temps en temps seulement !
Les atteintes à la morale publique entrent peut-être aussi dans cette catégorie de fautes. Il y a quelques jours, une jeune fille et son ami furent traduits devant le tribunal parce que deux policiers les ont surpris en train d'échanger les caresses et les baisers pas très loin de la voie publique, ils ont écopé de quelques mois de prison. Pour parler franchement, qui ne l'a pas fait au moins une fois dans sa vie ou sa jeunesse ? Et ces touristes qui s'enlacent, s'embrassent et se dénudent où ils veulent et quand ils veulent, ils ne dérangent pas la pudeur de la population indigène ?!

Un SMS au volant !
A propos de l'utilisation du portable sur la route, quel conducteur tunisien n'a jamais enfreint la loi ? Encore faut-il qu'il nous le prouve ! Tout le monde sait que cette infraction est très rarement prise au sérieux et que la majorité des automobilistes de chez nous donne l'air de narguer ceux qui la sanctionnent en téléphonant plus depuis leur voiture que de tout autre endroit. C'est pour certains comme si le volant et le « mobile » n'allaient pas l'un sans l'autre. L'autre jour, c'est un juge que nous avons surpris en train d'appeler au téléphone tout en conduisant ! Le plus grave c'est qu'on se permet aussi de rédiger un message ou plus, tout en roulant sur la route ! Pourquoi pas un ordinateur et son clavier pendant que vous y êtes, monsieur le magistrat ?!

Vivement l'union libre !
Pour lever encore le voile hypocrite qui cache nos infamies, parlons aussi des infidélités conjugales non dénoncées et des amours concubines sur lesquelles on ferme les yeux ou qui se font passer pour légales. Il y a quelques années, un responsable du ministère de l'Intérieur reconnut à la télé que les affaires contre les concubins se terminent presque toutes par une régularisation de la situation du couple et que, pour cette raison, les concubins ne craignent pas outre mesure les poursuites qu'ils encourent. Il paraît d'ailleurs que beaucoup de jeunes couples ayant vécu dans l'illégalité avant le mariage ont regretté d'avoir officialisé leur relation ; parce que tout simplement ils se disputaient beaucoup moins et s'aimaient plus ! Vivement l'union libre dans ce cas !

Que de délits impunis !
Les parents qui maltraitent leurs enfants sont légion dans certaines zones ou quartiers. Les remet-on pour autant tous à leur place comme le stipule la loi? Protège-t-on l'enfant victime d'agression sexuelle partout où il y est exposé ? Les vandales qui saccagent les biens publics et privés sont-ils tous identifiés et punis selon les lois en vigueur ? Les maris qui ne paient pas les pensions alimentaires de leurs ex-épouses et qui récidivent, les coffre-t-on toujours ? Et les harcèlements sexuels ou moraux, qui peut les recenser ? Qui peut-compter les mendiants qui font la manche à tous les coins de la ville ? Et qui a les statistiques les plus fiables concernant les soûlards qui consomment leurs dives bouteilles contre les murs des maisons paisibles ? Sait-on combien de larcins sont commis en ville par des gens à l'apparence honnête ?

« Présumés innocents »
Nous sommes en définitive des « présumés innocents » et donc des coupables potentiels. Parfois ceux qu'on arrête et qu'on condamne pour l'un des délits évoqués paient en fait pour tous ceux qui auraient pu et dû être arrêtés et condamnés pour la même infraction. Des boucs émissaires en quelque sorte ! Que faut-il faire ? Doit-on faire accompagner chaque citoyen d'un policier pour surveiller et enregistrer ses propos et gestes ? Faut-il engager des détectives pour filer les individus où qu'ils aillent ? Installer des caméras invisibles ou même visibles dans les coins et recoins de la cité résout-il le problème ? Il faut pour cela l'ubiquité d'un Dieu. Ou alors la connivence des mouchards de plus en plus nombreux, ces « yeux en permanence éveillés » à qui il arrive néanmoins de se fermer pour quelques dinars de plus !

Dieu le Clément
Sinon il faudrait miser sur la conscience morale des gens et le remords qu'ils peuvent éprouver après avoir fauté. Chez les Chrétiens, la confession au prêtre n'est pas une mauvaise chose : parce que d'abord elle soulage du poids de la culpabilité, d'autre part c'est une forme de rachat notamment si elle est suivie d'une bonne action dont on fait bénéficier un malheureux ! En l'absence d'une autorité temporelle équivalente à celle du prêtre, les Musulmans vivent avec leur remords jusqu'à la fin de leurs jours ! Nous exagérons un peu, parce que beaucoup d'entre eux se donnent bonne conscience et se croient « blanchis » après quelques prières et quelques sollicitations par chapelet interposé du pardon de Dieu! Le lendemain ou la semaine d'après, ils se permettront d'autres délits et invoqueront comme d'habitude l'éternelle excuse : Dieu est magnanime, clément et miséricordieux !


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