L'accès à l'information est la substance capitale de l'intelligence économique. Il est une obligation pour l'entreprise. L'enjeu est grand pour notre économie à l'ère de la mondialisation. C'est dans ce cadre que s'inscrit la deuxième conférence internationale SII'2 : systèmes d'information et intelligence économique qui se tient à Hammamet du 12 au 14 février. Organisée par l'école supérieure de commerce électronique et l'université de Nancy, cette manifestation réunit plusieurs économistes et universitaires tunisiens, français et américains. L'objectif de cette conférence est de faire dialoguer les acteurs,chercheurs et praticiens, publics ou privés ayant développé des actions originales de veille stratégique économique. Leur témoignage sur les acquis et les perspectives tracées seront soumis à la disposition de la communauté afin d'enrichir les systèmes d'information de leurs organisations. « Avec l'évènement de la mondialisation souligne M.Malek Ghenima directeur de l'école supérieure de commerce électronique, on observe suffisamment des cas réels d'organismes agiles dans divers secteurs socio-économiques. Ils nous permettent de relever les principaux éléments de la compétitivité des organisations fondée sur la pratique de l'intelligence économique, l'ingénierie du savoir et l'usage des technologies de l'information et de la communication. Certes, le rayonnement de nouveaux cadres dans ces organismes émerge dans cette naissante culture d'entreprise. Ils maîtrisent les préceptes analytiques et pragmatiques de l'environnement socio-économique et technologique. Partant de ce constat, les entreprises, les industries,les universités et même les Etats commencent à s'investir dans cette nouvelle discipline qui joue un rôle essentiel pour la performance,la compétitivité des actions stratégiques et la maîtrise ainsi que la protection de l'information qui sont devenues un enjeu majeur. La question du rapport entre information à valeur ajoutée, connaissance et décision est plus que jamais posée.
Une approche inter et pluridisciplinaire L'intelligence économique est à la fois un terrain de réflexions,une pratique qui selon M. Ghenima « nécessite une approche inter et pluridisciplinaire pour être correctement appréhendée, avec un investissement de haut niveau par des acteurs scientifiques, économiques et socio-politiques. L'ensemble structuré de processus,de personnes et d'outils,notamment les systèmes d'information,va permettre de convertir les données d'une organisation en informations décisionnelles. Par anticipation, l'intelligence économique avec ses techniques défensives et offensives,recouvre les pratiques et les moyens permettant de comprendre et de maîtriser l'environnement,d'agir ou de réagir tout en impliquant un mode de management coopératif et collaboratif aboutissant à la prise de décision » M.Aris Ouksel,professeur à l'université Illinois à Chicago estime de son côté que « l'environnement compétitif actuel donne une grande importance à l'intelligence économique. L'étude de l'information, son traitement et son utilisation influent beaucoup sur le rendement de l'entreprise. Il faudrait savoir comment l'utiliser dans l'innovation et ceci malgré la crise actuelle et là c'est une bonne opportunité pour les pays émergents comme la Tunisie d'utiliser ces nouvelles technologies et de faire un pas en avant même à l'encontre des pays occidentaux. La technologie est de plus en plus avancée. Les outils sont devenus puissants et qui permettent d'analyser ces informations. La Tunisie dispose de grandes compétences et chercheurs qui lui permet d'avancer dans ces systèmes d'information et là il faudrait investir dans ces technologies. Les Etats-Unis sont devenus une grande puissance dans les années 50 quand il y a eu des investissements énormes dans les autoroutes et les affaires. Les Européens sont venus vingt ans après. Ils ont développé d'autres créneaux et je pense que la Tunisie doit investir dans les autoroutes d'informatique et les réseaux à haut débit. L'enjeu est grand pour un pays qui a beaucoup investi dans l'éducation et le savoir. La Tunisie a fait un grand pas en informatique, un outil clé pour son développement futur. » Il est vrai comme l'a souligné M.Ridha Methnani chef du cabinet du ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la technologie que « la Tunisie a choisi de bâtir progressivement la société du savoir et l'économie de l'intelligence. Dans ce processus complexe et difficile, elle mise d'abord sur son potentiel humain. La Tunisie est fière d'avoir certains objectifs dont celui ayant trait à la formation en informatique et télécommunications. Elle a réalisé la performance de 11.5 pour mille de la tranche 20-29 de diplômés en sciences et ingénierie. Cet indicateur fait partie du tableau de bord de l'innovation technologique et de l'économie de l'intelligence. C'est pourquoi ajoute-t-il on doit soutenir et encourager ces initiatives, consolider notre partenariat avec les universités étrangères car les co-diplômes permettent de se rapprocher des standards internationaux de la formation et de gagner en qualité et en crédibilité »