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« Régulation, réorganisation : les axes d'une gestion saine des dépenses publiques » Rencontre avec Philippe Séguin, Premier président de la Cour des Comptes de France
La déficience confirmée du système financier mondial et la perte de confiance déchaînée interpellent davantage de contrôle et de régulation aux niveaux national et international. En tant qu'organe suprême de régulation et de contrôle, la Cour des comptes joue un rôle prépondérant en matière de contrôle des dépenses budgétaires. Il s'agit simplement de veiller à ce que les ressources allouées par le budget de l'Etat seront affectées conformément aux objectifs et à la limite des besoins de l'économie nationale. La rationalisation des dépenses budgétaires et l'allocation des ressources d'une manière transparente: sans maraudage et sans détournement de fonds, constituent en cette période de crise une source de compétitivité. La crise actuelle nécessite davantage de régulation et de contrôle, notamment en matière de finance publique. D'où le rôle de l'organe de contrôle ou encore la cour des comptes non seulement dans la supervision de la gestion du budget de l'Etat mais également dans le contrôle des institutions internationales. En partenariat avec les organes de contrôle européens et arabes, la Cour des comptes tunisienne veille à la régulation et à la réorganisation du système mondial de régulation qui a montré sa déficience. Dans le cadre des rencontres régulières entre la Cour des Comptes française et son homologue tunisienne et en marge des travaux bilatéraux d'évaluation et de contrôle des dépenses publiques, M.Philippe Seguin Premier président de la Cour des comptes a mis l'accent hier lors de la conférence de presse organisée au siège de la Cour des Comptes tunisienne sur l'élan de la coopération tuniso-française en matière de régulation et de contrôle. Les deux parties étendent leur champ de coopération à l'échelle nationale et internationale. M.Philippe Séguin a annoncé dans ce cadre un projet de jumelage entre la Cour des Comptes de Gafsa et la Cour des Comptes de Lorraine. Après avoir salué le classement honorable de la Tunisie en matière de gouvernance financière publique (la Tunisie classée deuxième mondial dans la gestion des dépenses publiques) M.Séguin a mis en exergue l'étendue de la coopération tuniso-française sur la scène internationale à travers la participation de magistrats tunisiens et français dans les missions de contrôle des institutions internationales telles que l'OMC (Organisation mondiale du commerce). Une rencontre entre les institutions de contrôle arabes et européennes se tiendra au mois de mars prochain à Paris. Les organes de contrôle examineront les moyens d'élargir la coopération multilatérale de manière à hisser la qualité de surveillance à un palier supérieur et rétablir la confiance altérée en la gestion rationnelle des biens et fonds publics. Devant la défectuosité des systèmes de régulation internationale, l'appel à la mise en place de juridictions autonomes indépendantes et surtout efficaces devient inéluctable. A ce titre, M.Séguin a réitéré le rôle prépondérant qui incombe aux organes de contrôle à la lumière de la crise actuelle du libéralisme. « Régulation et réorganisation : sont les maîtres mots pour demain », affirme M.Séguin.