Débat avec M. le Maire de Tunis sur les questions touchant à la vie des citoyens et des institutions * Fermeture des fourrières pendant les week-ends * Paiement électronique de la taxe sur les immeubles bâtis Des sujets d'actualité brûlante ont été au centre du débat qui s'est déroulé hier entre M. Abbès Mohsen, le maire de la municipalité de Tunis et les représentants de la presse nationale. La rencontre fut une occasion pour parler de plusieurs points qui touchent à la vie du citoyen, dont l'organisation de la circulation et le stationnement au centre ville, la propreté de l'environnement, le drainage des eaux pluviales et leur impact sur la qualité de vie... La Tunisie vient d'être classée première dans le monde arabe en terme de qualité de vie. Un facteur primordial pour le confort du citoyen. Toutefois, plusieurs lacunes persistent et sont même récurrentes pour cause de manque de moyens ou de coordination. Les services assurés par les municipalités restent en deçà des attentes. Mais s'agit-il de la responsabilité de ces structures uniquement ou est-elle partagée avec d'autres institutions ? L'implication des différents partenaires est d'importance majeure. Leurs plans d'action et interventions doivent être cohérents et en parfaite concordance pour aboutir à des résultats fructueux, notamment dans le domaine du transport ou de la circulation au centre ville. Un sujet, toujours, d'actualité dans les grandes villes à l'instar de la capitale. Parlant de cette question M. Abbès Mohsen affirme que le transport en commun reste la meilleure voire l'unique solution à ce problème. En fait le parc auto est en croissance continue depuis plus de dix ans, d'où la saturation du centre ville et la multiplication des problèmes de stationnement et de la fluidité de la circulation. Pour remédier à ce problème, la municipalité se penche sur la réalisation d'une étude de plan de régulation du trafic et ce, en coordination avec le gouvernement espagnol. Il se compose de deux éléments : l'amélioration du transport en commun d'une part et le développement des moyens d'intervention de la municipalité d'autre part. Dans cette optique, le maire de Tunis a signalé que le nombre des carrefours contrôlés sera multiplié pour atteindre les 400 contre 140 actuellement. La municipalité vise ainsi à mieux organiser la circulation et assurer sa fluidité.
Stationnement Répondant à la question du stationnement, le remorquage des véhicules vers les fourrières de façon abusive et surtout les problèmes qui se déclenchent entre les automobilistes et les agents chargés de cette mission, M. Mohsen a signalé que les agents municipaux ont pour rôle d'assurer le bon déroulement de ces opérations. « Ils sont des médiateurs comme ils veillent à l'application des réglementations », d'après lui. D'ailleurs la municipalité a changé de méthode de travail. Des sessions de formation sont organisées au profit de ces acteurs afin de les mieux encadrer en termes de gestion de ces opérations. « Nous visons à les inciter à être plus souples et tolérants, tout en respectant la réglementation », d'après le maire. Ces derniers respectent rarement la marge de tolérance qui s'élève à 30 minutes.
Feux de signalisation Pour ce qui est des feux de signalisation le plus souvent en panne ou en discordance totale, la municipalité compte renouveler ce réseau installé depuis deux décennies. Un réseau vétuste et qui fonctionne mal. A remarquer que ces travaux seront effectués dans le cadre du plan de régulation du trafic. Entre temps la municipalité procèdera à l'entretien des principaux site à grande affluence.
Drainage des eaux pluviales Autre question soulevée lors du débat, le drainage des eaux pluviales et surtout les problèmes qui en découlent au centre ville, dont la saturation du réseau, le blocage de la circulation... La municipalité ne dispose pas de moyens requis pour accomplir cette tâche convenablement. De son côté, l'Office National de l'Assainissement (ONAS) a pour mission de gérer le réseau des eaux usées seulement. Résulat ; le citoyen paye la facture en endurant le martyr lorsque une importante quantité de pluies inonde la capitale. Une équation a priori, difficile à résoudre. Du fait, le gouvernement est appelé à prendre au sérieux ce point en créant par exemple une structure chargée de gérer ce dossier. Prévoir des solutions radicales dans les futurs plans de développements est aussi essentiel. Il importe dans ce cadre d'investir lourd dans l'infrastructure même au centre ville. C'est ainsi que nous pourrons garantir une meilleure qualité de vie aux citoyens.
Propreté de la ville et terrains vagues La propreté de la ville, l'aménagement des terrains vagues, l'entretien des bâtiments ainsi que d'autres sujets ont été à l'ordre du jour. Dans ce cadre, le maire a insisté sur le fait que la municipalité ne lésine pas sur les moyens pour veiller à la propreté. Une opération qui lui coûte 20 milliards de dinars. Répondant à la question de l'aménagement et de la clôture des terrains vagues, le maire a rappelé que 640 terrains ont été ciblés entre avril 2007 et juin 2008. Toujours dans la même optique, M. Mohsen a précisé que l'expérience des syndics professionnels a fait ses preuves dans la zone d'El Menzah. Elle sera généralisée dans le district d'El Khadra prochainement.
Si la municipalité a réussi à résoudre des problèmes, elle n'arrive pas encore à trouver des solutions efficaces pour d'autres, dont les commerçants ambulants qui envahissent plusieurs sites du centre ville. Les vendeurs de fripe exerçant dans la zone de Bab El Khadra imposent toujours leur loi. « Malheureusement, nous n'avons pas de moyens pour résoudre ce problème », déclare le maire.
Une ville propre, bien aménagée et agréable requiert certes l'engagement de tous les acteurs, entre autres le citoyen. Il doit faire preuve de civisme à tous les niveaux. Sana FARHAT
Fermeture des fourrières pendant les week-ends Les fourrières n'assurent pas des services lors du wee-kend, acte le moins que l'on puisse dire, inacceptable. Car, les automobilistes piégés par les grues samedi après-midi, sont obligés de se résigner à leur propre sort et prendre leur peine en patience jusqu'au début de la semaine pour récupérer leurs véhicules. Etonné par cette pratique, M. Abbès Mohsen était déterminé à trouver une solution logique à la question. « Les agents doivent assurer la garde pendant le wee-kend afin de servir les citoyens », a-t-il déclaré. Pour ce faire, il a annoncé qu'il évoquera le problème avec tous les partenaires.
Paiement électronique de la taxe sur les immeubles bâtis Dans le cadre de la facilitation des démarches administratives, la municipalité de Tunis a lancé un site web pour le paiement électronique de la taxe sur les immeubles bâtis. Désormais, les citoyens n'auront pas à faire la queue pour payer cette charge. Un simple clic sur www.recettemunicipale.gov.tn de chez soi suffira pour régler cette opération.