La population active féminine (Chiffres de 2007) La femme active, quand elle est mère, est exposée à une double fatigue : elle s'épuise sur le lieu du travail et doit s'exténuer davantage une fois rentrée au foyer. C'est que la maternité est devenue une tâche très pénible et difficile à supporter par la majorité des femmes qui se trouvent souvent entre le marteau et l'enclume : s'acquitter des obligations professionnelles et accomplir les tâches domestiques. Il faut beaucoup d'effort, de patience et d'abnégation de la part d'une mère de famille pour parvenir à assurer un certain équilibre entre ces différents rôles qu'elle doit jouer dans la famille et dans la société. Une équation d'autant plus difficile à résoudre que plusieurs cas d'épuisement et de stress peuvent se manifester chez ces femmes-mères. Chaque soir, après une longue journée de travail, la femme-mère rentre fatiguée. Souvent, c'est elle qui doit ramasser, chemin faisant, les gosses à la crèche ou à la garderie, parce que Monsieur n'a pas de temps ou rentre un peu tard, après avoir passé au café ou au bar en compagnie de collègues ou d'amis, histoire d'oublier pour quelques moments le stress du travail. Entre-temps, c'est la mère qui s'occupe de tout au foyer : voici le bébé à changer, le cadet qui a mal à la tête qu'il faut soigner, l'aîné qu'il faut aider à faire ses devoirs, les chambres laissées le matin en désordre qu'il faut ranger, la poubelle qu'il faut sortir à une heure fixe, le dîner à préparer, le bébé à faire manger et à mettre au lit... Une vraie corvée quotidienne à laquelle est soumise une femme, surtout quand elle n'est pas aidée par son mari. Si certaines femmes supportent tant bien que mal de telles besognes et les font de bon cœur et avec un certain plaisir, d'autres, au contraire, ne tiennent pas le coup et finissent par craquer. C'est un rythme infernal qui ne laisse pas ces femmes-mères à s'adonner à leurs loisirs pour jouir de moments de soulagement et de plaisir et prendre son temps et s'accorder un peu de repos. Même si certaines mères s'y résignent dans le but d'assurer le bonheur et le bien-être de la famille, la maternité peut exposer certaines femmes à l'épuisement, au surmenage physique et intellectuel. Il est temps de reconnaître que le fait d'être mère est en soi un métier très fatigant, quoique non rémunéré, et qui peut mener certaines mères à la déception et au burn-out (ce concept est de plus en plus utilisé pour les personnes engagées dans des activités où elles se donnent aux autres sans retenue, comme les infirmières et les mères de famille). Le secours du mari dans ce cas est indispensable : un mari peut faire beaucoup de choses à la maison. A défaut d'assistance, il suffirait de temps en temps d'une reconnaissance ou d'une récompense de la part des hommes pour ce travail accompli et ces sacrifices faits par la femme-mère. Mais, que dire des hommes qui laissent leurs femmes exécuter des travaux essentiellement et strictement destinés aux hommes ?
Femmes au foyer ou au travail : même stress Cependant, on peut dire que le syndrome d'épuisement maternel concerne autant, si ce n'est plus, les mères au foyer que celles qui exercent une activité professionnelle en dehors de la maison. Il y a pas mal de femmes chez nous qui ne travaillent pas à l'extérieur et dont la seule occupation est centrée sur les tâches domestiques. Ces femmes sont également exposées à l'épuisement causé non seulement par l'accomplissement des travaux ménagers interminables, mais aussi de la routine et de la monotonie de la vie menée par ces femmes : le linge à laver, à repasser, les courses, le ménage, les repas à préparer, les enfants à amener à l'école... A force de faire quotidiennement les mêmes gestes presque à la même heure, elles finissent par s'ennuyer et se mécontenter de leur train de vie qui ne change pas d'un iota. La majorité de ces femmes recourent aux feuilletons télévisés pour compenser leur fatigue et vivre quelques moments de plaisir en admirant les héros et les héroïnes des séries turques, actuellement en vogue. Mais ces mères au foyer souffrent en outre d'un manque de reconnaissance de la part de leur conjoint et peut-être de la société tout entière qui les juge souvent en tant que femmes non-productives et donc insignifiantes. Il est vrai que les femmes actives dépensent plus d'énergie (à l'intérieur et à l'extérieur), ce qui les rend plus exposées au stress et à toutes sortes de traumatismes dus aux tracas domestiques et professionnels. Ces dernières trouvent toujours des difficultés à concilier leurs obligations familiales et professionnelles. Les mères au foyer ne sont pourtant pas épargnées des dépressions qui, à la longue, peuvent les atteindre, à cause des tracasseries incessantes des enfants, des scènes de ménage déclenchées par un mari peu compréhensifs ou non coopératif.
Le travail à mi-temps, est-ce la solution ? Les mères au foyer se lamentent sur leur sort, la situation de celles qui travaillent à l'extérieur n'est pas toujours enviable. D'après les témoignages qu'on a recueillis auprès des femmes au foyer et d'autres travaillant en dehors de la maison, il paraît qu'aucune des deux catégories ne semble s'en sortir mieux que l'autre. Les unes et les autres sont débordées, épuisées, déprimées et souvent confrontées aux mêmes frustrations dues au manque de temps, d'aide et d'argent, auquel il faut ajouter les besoins et les caprices des enfants sans cesse croissants et qu'il faut satisfaire coûte que coûte sans oublier la cherté de la vie, ce qui accentue le stress quotidien et attise les malentendus entre les conjoints. La loi relative au travail à temps partiel pour les femmes actives ne semble pas avoir du succès auprès de ces femmes; le nombre de femmes ayant accepté de travailler à mi-temps reste très réduit par rapport à la masse laborieuse féminine. Pourtant, ce régime a bien marché dans certains pays et fait l'objet d'une revendication syndicale chez d'autres, pour les avantages que la femme-mère pourrait en tirer, surtout que le temps gagné pourrait se consacrer à l'éducation des enfants qui ont vraiment besoin de la proximité maternelle pour leur épanouissement. Les raisons sont multiples. Les premiers arguments qu'elles avancent sont toujours d'ordre financier : il n'y a pas assez d'argent pour pouvoir joindre les deux bouts. D'autres femmes justifient leur refus au travail à temps partiel par les fonctions éminentes qu'elles occupent et qui nécessitent leur présence à plein temps. D'autres ont des justifications tout à fait personnelles. Si toutes les mères d'aujourd'hui, qu'elles soient au foyer ou au travail, ont de bonnes raisons d'être fatiguées et d'être insatisfaites de leur train de vie, cela nous permettrait, à juste titre, de glorifier nos mères et nos grands-mères qui ont dû endurer toutes les souffrances et toutes les misères pour avoir bien assumé leur état de maternité sans jamais se plaindre des vicissitudes du temps. Décidément, tout a l'air de changer, même le fait d'être mère ! Les nouvelles générations de femmes sont-elles si fragiles qu'elles supportent mal d'être à la fois femmes et mères ? Pourtant, la maternité est la source de tous les bonheurs ! Hechmi KHALLADI --------------------------------------------- Témoignages
**Najet, femme active : « La mère qui travaille en dehors du foyer est vraiment très fatiguée. Elle vit à un rythme infernal. Sa vie est une course contre la montre. Une fois rentrée du travail, c'est une autre corvée qui l'attend à la maison. Surtout avec trois enfants, je deviens débordée, d'autant plus qu'aucun plan n'est vraiment valable avec eux : il suffit que l'un d'eux tombe malade pour que tout le programme soit chambardé. Heureusement, j'ai un mari compréhensif. Quand il voit que je n'en peux plus, il me donne un coup de main. Ça n'empêche que, à force de faire chaque jour la même chose, que ce soit au bureau ou au foyer, c'est toujours épuisant et frustrant pour les mères actives. »
**Rafiaâ, mère de trois enfants : « Moi, je ne travaille pas. Mais je vous assure que je suis plus fatiguée que les femmes actives. Beaucoup s'imaginent qu'en étant mère au foyer, sa vie est moins stressante. Au contraire, une femme au foyer est condamnée à croupir dans la routine durant toute sa vie : faire et refaire chaque jour la même chose, c'est tuant, c'est humiliant, c'est aliénant ! A part les travaux domestiques, il y a les problèmes des enfants qui font monter chaque fois davantage le niveau du stress. Tout ce que je fais tourne autour des enfants, du mari, de leurs réactions, de leurs sentiments, de leurs goûts, de leurs caprices... C'est dur d'être mère de famille quand elle doit tout assumer ! »
**Leïla, femme au foyer : « La mère fait tout à la maison : elle est nourrice, cuisinière, couturière, puéricultrice, éducatrice, répétitrice chargée d'assurer le suivi scolaire de ses enfants ; elle est chauffeuse qui conduit les enfants à l'école, elle est psychologue, infirmière, lingère et maîtresse de la maison ! On peut dire qu'elle travaille 24/24, même dans son sommeil, elle est parfois perturbée par un enfant qui se réveille soudain avec 40° C de fièvre ! Les tâches ne finissent jamais. Le soir, quand je me mets devant la télé pour regarder un film ou une épisode d'un feuilleton tant attendu, j'ai alors mal au dos, des picotements dans les yeux, je baille, je somnole et enfin je décide d'aller dans ma chambre en ratant mon émission favorite. Avec tous ces sacrifices, la mère au foyer n'a-t-elle pas droit à une certaine reconnaissance ? » Propos recueillis par H.K ------------------------------------------- La population active féminine (Chiffres de 2007)
La femme tunisienne a accédé aux divers secteurs du travail. La population active féminine constitue 25% de l'ensemble de la population active tunisienne en 2007. Les femmes représentent 51% du corps des enseignants du primaire, 48% du celui du secondaire et 40% du celui du supérieur. On compte 18 mille femmes chefs d'entreprise.
La Femme dans les instances élues: Chambre des Députés : 22,70% Conseils municipaux : 27,4% La Femme et les instances judiciaires:
Femmes magistrats : 29% Avocates : 31% Fonction Publique :169 milles femmes La Femme et les Médias : Presse et communication: 34%