Le secteur des I.E.E (Industries Electriques et Electroniques) en Tunisie souffre des effets de la crise mondiale. En effet, jusqu'au mois de novembre 2008, les exportations des IEE ont presque atteint le seuil des 4 milliards de dinars (3,86), ce qui représente 80% de la production totale du secteur. Après quoi, les répercussions de la crise ont entraîné une baisse de l'ordre de 10% au cours de la période des trois derniers mois. Le secteur des I.E.E avait pourtant permis la création de 63000 emplois au titre de l'année 2008 dont 84% dans la branche exportation. De ce fait, le secteur des I.E.E, fortement exportateur, déplore une récession alarmante sur son principal marché : l'Union Européenne. Dans ce contexte, et en marge du Salon SIEL 2009 (Salon International des industries électriques et électroniques) tenu du 25 au 28 février 2009, la FEDELEC a organisé hier au siège de l'UTICA, un forum portant sur le thème « Les Industries Electriques et Electroniques face aux défis de l'emploi et de la compétitivité » a eu lieu, et ce, en collaboration avec le CETIME et la SOGEFOIRES. Cette manifestation a été l'occasion pour l'ensemble des acteurs du secteur (industriels, commerçants, organismes d'appui, ...) de débattre de sujets essentiels se rapportant à la qualité, l'innovation, le développement des ressources humaines et la normalisation. Dans son allocution d'ouverture officielle, M. Afif Chelbi, Ministre de l'Industrie, de l'Energie et des PME, a précisé que « derrière chaque menace il y a une opportunité...parmi ces opportunités figure notamment le mouvement de délocalisation et de sourcing sur la Tunisie, malgré les déclarations politiques, car les équipementiers cherchent à réduire leurs coûts. ». En fait, dès que les effets négatifs de la crise mondiale se sont manifestés, plusieurs entreprises, notamment françaises, ont été contraintes à fermer leurs usines nationales et de délocaliser leur activité sur la Tunisie. Contrainte de coûts bien entendu puisqu'ils sont nettement mois élevés en Tunisie. A titre d'exemple, la société Marbot-Bata a perdu son plus gros marché de fabrication de chaussures (celui de l'armée française) et ce, au profit d'une société tunisienne. Cela représente une perte énorme (70 % de son chiffre d'affaires) entraînant le chômage de 80 salariés. Par ailleurs, Les I.E.E ont tenté l'expérience de l'intégration totale dans l'économie mondiale. Toutefois, en raison de la conjoncture internationale, ces industries ont déboursé cher le prix de leur expérience. Et pour cause : le déclin sur le marché de l'Union Européenne, principal marché de la Tunisie, une importante baisse de l'activité dans la branche des composants automobile (50% des exportations des IEE) et la crise dans le secteur de l'automobile, comme l'a expliqué M. Hichem Elloumi, président de la FEDELEC. Sur un autre registre, la Tunisie, de par sa qualité de « site compétitif de proximité » tel que la qualifié M. Afif Chelbi, continue d'abriter les IDE en dépit de la crise. En revanche, selon une déclaration du chef de la diplomatie Koweitienne (dont le pays est le point de la rencontre économique arabe), le monde arabe a perdu 2.500 milliards de dollars au cours des quatre derniers mois à cause de la crise. Les méga projets prévus en Tunisie et financés par les pays du Golf ont été cependant retardés et ont échappé de justesse à l'annulation. Certes, la Tunisie conserve son avantage comparatif de proximité géographique ainsi que celui du moindre coût de production. Mais un simple constat appelle à la vigilance qui doit être de rigueur quant aux investisseurs étrangers. Rien ne garantit que demain, quoique forcés par les répercussions de la crise, ils se trouveront obligés de renoncer à leurs activités en Tunisie. D'ailleurs, ce ne fut guère par hasard si on a mis en place une ligne de crédit de 100 millions d'euro pour soutenir les investisseurs étrangers.