Suite à la disparition depuis deux jours de sa fille de 16 ans, une mère s'est présentée à la police pour déposer une plainte. Elle a justifié le retard de sa déclaration par le fait qu'il arrivait à la petite d'aller passer la nuit chez l'une de ses tantes ou l'un de ses oncles. Et n'ayant pas de téléphone portable, la bonne mère ne recevait l'information que le lendemain. Pour cette fois, ce n'est que lorsque les copines du lycée de sa progéniture sont venues s'enquérir des raisons de l'absence de leur collègue que la femme a compris qu'il fallait donner l'alerte. Du coup, l'affaire prenait une autre tournure, l'absence avait une dimension plus grave et la mère affolée est allée au poste de police déposer un avis de disparition. Cette peur est d'autant plus grande que le père de la jeune fille est un émigré difficile de caractère. Sitôt informée, une brigade spécialisée a fait une enquête préliminaire rapide auprès des copains de la petite qui a révélé que la gamine avait un petit ami qui l'attendait régulièrement à la sortie des cours. Par ailleurs, il arrivait à la jeune fille de passer la nuit chez lui et de prétendre à sa mère qu'elle était chez ses parents ou ses amies. Interpellé, le jeune homme, menuisier de son état, a avoué que la jeune fille a passé la nuit précédente chez lui reconnaissant même qu'il entretenait avec elle des relations très intimes. Les agents de l'ordre lui ont rappelé de la gravité de son acte, la jeune fille étant mineure. Le jeune homme a répliqué qu'il était de bonne intention et qu'il attendait l'amélioration de sa situation matérielle pour la demander au mariage. Il a affirmé sa disposition à réparer le tort qu'il a commis. Seulement, la jeune fille n'a pas encore atteint l'âge légal et il fallait obtenir au préalable l'accord de son père, un travailleur émigré. Et ce ne fut pas une tâche facile. Le père ayant considéré cet acte comme un détournement sur la personne de sa fille mineure et a tenu à poursuivre le jeune homme en justice malgré les supplications de la fille et des parents. Le jeune homme a été arrêté et le tribunal de première instance l'a condamné à deux ans de prison ferme. Interjetant appel, l'accusé a été acquitté ayant épousé la fille entre-temps. L'intervention des parents du jeune homme et l'insistance de la petite ont finalement eu raison de l'opposition du père. Le juge lui a toutefois rappelé qu'il est dans l'obligation de réussir son ménage au risque d'un retour en prison.